jeu 21 novembre 2024

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Interview : « Le métier de danseur c’est avant d’abord un amour porté à la chose », selon Issa Sanou

La danse contemporaine n’a pas de secret pour lui. Ayant embrassé le domaine depuis son jeune âge, le directeur artistique de la compagnie de danse Sanou Ka Sanu est aussi le promoteur de Vacances artistiques Professionnelles pour Ados et Jeunes(VAPAJ). Infos culture du Faso a pu s’entretenir avec cet homme qui a commencé sa carrière artistique dans le théâtre mais qui a fini par trouver son chemin dans la danse. Suivez l’entretien dans les lignes qui suivent

Infos culture du Faso : Veuillez vous présentez à nos lecteurs.

Issa Sanou : Je me nomme Issa Sanou, je suis artistes chorégraphe et directeur artistique de la compagnie Sanou Ka Sanu et promoteur de VAPAJ.

Infos culture du Faso : Comment êtes-vous arrivez à la danse ?

Issa Sanou : Je pense que je suis tombé dans la danse. Au départ j’étais acrobate autodidacte. Par la suite j’ai intégré le centre Siraba où je faisais du théâtre. J’ai été ensuite conseillé de faire de la danse. C’est de là donc que tout est partit.  Depuis le lycée j’ai commencé à faire du théâtre dans les années 2006 avant d’intégrer le Centre Siraba. Là-bas j’ai suivi des formations et fait pas mal de spectacles. En 2008 j’ai suivi une formation en danse à Ouagadougou au CBC la termitière. J’ai travaillé avec des chorégraphes européens. En 2010 j’ai intégré la compagnie Hervé Koubi où j’ai effectué les dernières années de ma formation.

Infos culture du Faso : Avez-vous eu le soutien des parents à vos débuts?

Issa Sanou : Pas du tout. La danse n’est pas considérée comme un métier, on se dit que c’est un domaine qui ne nourrit pas son homme. Pourtant c’est un métier comme les autres. Quand je me suis lancé dans la danse je n’osais même pas en parler en famille, je me suis forgé dans le secret parce que même mes amis du quartier ne me soutenait pas dans le domaine. Pour la petite anecdote, j’ai une fois invité mes camarades du quartier à venir voir mon spectacle et il y a un qui m’a répondu qu’ils ne sont même pas allés voir le concert de Molare ce n’est pas moi mon spectacle qu’ils viendront voir. Ça m’a blessé dans mon amour propre. Mais ça m’a inspiré à faire une création pour faire savoir que la danse est également un métier. Cette création nommée « BARRA  » a remporté le premier prix du concours chorégraphique en 2015. Ce spectacle est pour moi un cri de révolte.

Infos culture du Faso : Que faites-vous comme activité en dehors de la danse ?

Issa Sanou : En dehors de la danse, je suis dans l’administration je prépare mes projets, mais c’est toujours dans le domaine de la danse. Si je ne suis pas sur scène, je monte des projets.

Infos culture du Faso : En quoi consiste le métier de danseur ?

Issa Sanou : Le métier de danseur c’est avant tout un amour porté à la chose. Sans amour c’est très difficile d’évoluer dans un métier. La danse est un métier à part entière. Il faut aussi travailler dur pour rester au top de son niveau et aller au-delà de ses capacités. Et cela est le produit d’un travail ardu.

Infos culture du Faso : Quelle est la différence entre danse contemporaine et la danse traditionnelle ?

Issa Sanou : Pour moi la différence est que la danse contemporaine est une création, c’est une danse d’actualité. Alors que nos danses traditionnelles existent depuis très longtemps et ce sont des danses qui ne changent pas avec le temps.

Infos culture du Faso : D’où tirez-vous votre inspiration ?

Issa Sanou : Mon inspiration découle de l’amour que je porte pour la chose. Les actes de certains de nos leaders charismatiques comme Thomas Sankara m’inspirent également, je me sert des actes et discours pour faire mes créations. Thomas Sankara est ma source d’inspiration.

Infos culture du Faso : À quoi ça sert les gestes acrobatiques ?

Issa Sanou : Les gestes acrobatiques servent à faire voyager le public, les acrobaties servent à aller plus loin dans l’imaginaire. Pour aller dans l’imaginaire il faut effectuer un geste acrobatique.

Infos culture du Faso : Qui est votre référence dans votre domaine ?

Issa Sanou : Sans mentir je n’ai jamais eu de référence dans la danse, je suis tombé dans le métier. La danse me permet de me libérer et de dégager ce que j’avais au fond de moi. Je n’avais pas  devant moi un modèle pour m’inspirer.

Infos culture du Faso: Faites nous un bref aperçu des pays et villes que vous avez visités dans le cadre de votre travail.

Issa Sanou : Waaaouh ! Déjà j’ai réalisé un spectacle solo qui s’intitule BAARA et un autre est en cours. Sinon j’ai travaillé dans trois grands spectacles dont le premier est « ce que le jour doit à la nuit », et le deuxième « les nuits barbares ou le premier matin du monde « avec la compagnie Hervé Koubi. Je viens d’intégrer la compagnie de danse de Serge Aimé Coulibaly et on travaille sur un spectacle appelé « Kirina ». En ce qui concerne les villes, je ne pourrais les cité tant il y en a énormément. Les pays que j’ai visité, il y a la France, l’Angleterre, la Roumanie, la Suisse, la Russie où on a joué dans l’un des plus prestigieux hôtels, les États-Unis, Hawaï, l’Algérie le Maroc pour ne citer que ceux-là.

Infos culture du Faso : Un message à l’endroit de l’État ?

Issa Sanou : J’attends que l’Etat prenne en considération les hommes de la culture, que ce soit la danse ou autre. Que les autorités essaient souvent d’être plus proche des artistes afin de toucher du doigt leurs créations artistiques. Cela est encourageant et motivant pour nous artistes. Il faut que l’État songe également à accompagner sérieusement les promoteurs d’événements culturels. L’administration également est à revoir surtout au niveau du traitement des dossiers pour faciliter le suivi.

Infos culture du Faso : Avez-vous des projets en vue ?

Issa Sanou : Mon projet c’est de finir mon spectacle « Mousso An Dembé » qui est un spectacle qui rend hommage aux femmes du monde. Il y a également la préparation de la 4e édition du VAPAJ et pleins d’autres projets.

Infos culture du Faso : Quels conseils avez-vous à prodiguer aux jeunes qui veulent faire comme que vous ?

Issa Sanou : C’est un métier qui n’est pas facile, mais s’il est fait avec amour on arrive à surmonter les obstacles. Il faut donc beaucoup de volonté et du courage pour travailler dur afin de s’en sortir et devenir un exemple.

 

Infos clture du Faso : Votre dernier mot ?

Issa Sanou : Je tiens à remercier tous ceux qui me soutiennent depuis mes débuts. Ce n’est pas évident avec la famille quand tu fais un travail où il y a beaucoup de déplacements. Je les remercie beaucoup. Merci à Infos culture du Faso pour non seulement cet interview mais aussi pour votre soutien à VAPAJ.

 

Interview réalisé par Parfait Fabrice SAWADOGO.

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