ven 22 novembre 2024

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INTERVIEW: Mieux comprendre le domaine de l’arrangement musical, rencontre avec Donald SIMPORE.

Les arrangeurs sont tellement discret que l’on en vient à oublier leur rôle combien important dans une production musicale. Celui que nous avons rencontré pour vous est assez bien connus des artistes burkinabé, même si ce n’est pas le cas pour les mélomanes. Donald est un l’un des meilleure dans son domaine, nous avons pu le rencontrer pour comprendre un peu les pourtours du monde des arrangeurs.

Infos culture du Faso (ICF): Qui est Donald SIMPORÉ ?
DS: Donald SIMPORÉ à l’état civil, ingénieur de formation en génie civil et arrangeur de profession. Quand je dis arrangeur, c’est pas seulement arrangeur je suis également producteur, éditeur et artiste musicien.
ICF : Expliquez nous le métier d’arrangeur.
DS: Si on va résumé, c’est celui qui va prendre une idée de base, soit une mélodie, soit un refrain que l’artiste amène qui va l’habiller et qui va créer toutes la musiques qui est autour de cette chanson. C’est en gros l’arrangement.

ICF: Est-ce que vous avez fait une formation en arrangement ?

DS: Je n’ai pas fais de formation en arrangement, c’est juste en autodidacte. Disons que je me suis moi même formé en ligne, mais pas de formation en tant que telle que j’ai suivi.

 

 

ICF: Quant est ce que cette passion est née ?

DS: La musique de façon générale je peux dire que c’est quelque chose de familiale parce que du côté de ma maman, mes oncles maternels et ma maman elle même chantent. Donc ça commencé depuis là. Donc la musique même a commencé au primaire avec les petites formations en piano qui se passaient pendant les vacances et maintenant l’arrangement,la passion est venue seule. Avant j’avais comme un rêve je savais que je voulais à un moment pouvoir créer des choses, créer de la musique, prévoir ou dire ce que telle instrumentiste doit jouer mais en ce temps je savais pas comment on appelait ce métier là. Et c’est par la suite que j’ai découvert l’arrangement avec Sylvain Ilboudo qui était un voisin, donc c’était chez lui que je partais demander les rythmes, leurs signatures et découvrir comment ça se passe. Donc je pense que c’est de là que c’est parti.

ICF: Est ce que vous pouvez nous parler de votre studio ?

DS: Le studio, c’est DS records qui est situé à Pissy. Il fonctionne depuis bientôt 5 ans. Avant les cinq ans, c’était moi et peut être ceux qui me connaissait à côté. Et puis y’a eu le déclic avec l’album de Malika la Slameuse. L’album slamazone dont tous les titres ont été fait à DS records. Après cela a suivi l’album de W Black. Actuellement nous sommes entrain de préparer d’autres choses.

ICF: Peut on savoir combien d’artiste vous avez arrangé ?

DS: Ils sont nombreux. Il y’a Malika la Slameuse que j’ai déjà cité, W. Black, Greg, Fuss Alpha, Nourat, Basic Soul, la liste est longue.

ICF: Vous avez sans doute réalisé des spectacles, des tournées, quels ont été les moments les plus marquants ?

DS: En tant que instrumentiste, je peux dire que les moments les plus marquants c’est toujours sur la scène. Il y’a eu un moment qui m’a quand même marqué, j’étais à Dakar pour un projet, avec la structure de Koumba Gaolo. Il y’avait une manifestation où je suis allé. Quand ils ont commencés à jouer les sons, entre temps ils ont mis « ça va les étonnés » de W. B et Malika et ça, ça m’a vraiment fait quelques, parce que, j’ai quitté chez moi pour aller dans un autre pays et je vais entendre un son qui a été fait ici, ça m’a vraiment fait quelque chose. On peut pas imaginer où est-ce que le son va.

ICF: Est ce que l’arrangement nourris son homme?

DS: Certain quand ils me voient, ils disent que je ne suis pas que arrangeur, que je ne fait pas que la musique parce que pour eux je fais autre chose et c’est de d’autres choses que j’arrive à avoir des sous pour financer les projets. Mais tout viens de l’arrangement, donc l’arrangement ça nourris son homme.

ICF: On se souvient que vous avez été meilleur arrangeur de Fama en 2018, pouvez vous nous raconter un peu comment ça s’est passé ?

DS: On m’a juste appelé pour m’annoncer que j’étais nommé aux Fama. Ça devait se passé à Koudougou, la date a été malheureusement reporter parce que il y’a eu un incident ici. La date qui a suivi malheureusement j’ai pas pu être présent là-bas parce que je devais jouer sur un festival ici. Donc c’est Ibrahim ZERBO qui m’a représenté et m’a ramené le trophée que vous voyez. Mais ça m’a vraiment fait plaisir parce que ça veut dire que quelque part, ce qui est fait ici ça de l’impact. Les gens écoutent, ça fait du bien aux gens, ça ne reste pas que dans les murs et ça touche les gens en faite. Pour moi c’est ce qui est le plus important, pouvoir impacter les gens, pouvoir inspirer d’autres personnes peut être motiver d’autres personnes aussi qui ont la flamme et qui hésitent c’est surtout ça.

ICF: Est ce qu’on prend en compte l’arrangeur au BBDA ?

DS: L’arrangeur est pris en compte parce qu’il y’a plusieurs types de droit. Je pense qu’il est pris en compte au niveau des droits d’auteurs. Y’a un pourcentage qui est là et pour les arrangeurs. Si je ne me trompe pas c’est 16% sur ce qu’ils perçoivent sur les titres qui sont enregistrés et qui sont joués où ils arrivent à récupérer l’argent chez les différents diffuseurs.

ICF: Comment se passe la collaboration entre l’arrangeur et les artistes?

DS: Quand ils vont venir, on va s’entendre sur quelque chose (rires). Ils n’ont qu’à juste faire le déplacement ils verront que nous travaillons dans le sens d’accompagner les artistes donc si je dis un prix alors que il y’en a qui n’ont peut être pas ça il vont se dire bon c’est que nous on ne peut pas arranger. Alors que nous on est là, quand tu arrives et que tu as du talent, on essaye de voir comment on peut t’accompagner. Ils n’ont qu’à juste faire le déplacement.

ICF: Vous êtes à quel niveau avec l’artiste Will B. Black ?

DS: Je vais aller droit et puis franchement, actuellement on est plus vraiment en contact parce que depuis le mois d’octobre passé il avait émi déjà le désir d’arrêté le contrat. Mais après ça on a eu a faire encore quelque scènes, pour moi c’était bon mais finalement en janvier y’a eu la rupture. Donc officiellement je peux dire que W.B n’est plus un artiste de la maison. Donc toutes les choses qui ce sont passées après novembre c’est W.B seul qui l’a fait.

ICF: Quel bilan faites vous de votre collaboration avec Will B. Black ?

DS: Le bilan est positif. Le problème qu’il y’a avec les artistes c’est que souvent ils sont un peu pressés, non seulement ils sont pressés mais peut être aussi un peu cloisonnés d’être entourés. Ils ne voient pas l’impact, ils ne voient pas leur évolution, ils ne voient pas leur situation actuelle. Mais pour moi le bilan est positif parce que en deux ans, dès la sortie de l’album de W.B il a eu un Kundé, Kundé de l’espoir si je ne me trompe pas et après il y’a eu des collaborations même à Dakar, on a eu à faire des trucs avec la structure de Koumba Gaolo avec W.B, donc tout était vraiment sur le bon chemin. Pour moi ça été positif car cela a permis de le faire connaître. Ça aussi permis de faire connaître la boîte aussi. Donc de son côté comme de mon côté le bilan est positif.

ICF: Quels sont tes projets à court et à long terme ?

DS: D’abord à court terme nous sommes en train de préparer la sortie d’un nouvel artiste qui s’appelle Mabiss Wemba qui envoi un nouveau souffle à la musique de façon générale et à la musique Burkinabé de façon particulière, parce-que c’est un nouveau concept que les gens vont bientôt découvrir. A long terme, on est en train de mettre en place une structure de soutien aux artistes de façon générale que ce ne soit pas seulement ceux qui sont produit ici mais tous les artistes de façon générale en marketing musical.

ICF: Un mot pour clore ?

DS: C’est juste encourager les artistes du Burkina, c’est vrai que c’est très difficile d’évoluer ici, y’a beaucoup de difficultés, il y’a beaucoup d’obstacles. Je pense qu’il faut foncer, il faut toujours aller de l’avant. Parce que on fait les choses ici, on pense que c’est pour ici mais y’a d’autres qui sont ailleurs qui voient et ils ne vont pas forcément voir comme ici. Donc il n’ont qu’à juste s’armer de courage et aller de l’avant.

 

Interview réalisé par Parfait Fabrice SAWADOGO

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