jeu 21 novembre 2024

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

spot_img

INTERVIEW: Zoom sur l’arrangeur Sam Étienne ZONGO

Avec plus de trente ans dans le secteur de l’arrangement musical, Sam Étienne Zongo nous parle de son métier. Dez Altino, Floby, Amity Meria, Ahmed Smani, Awa Sissao pour ne citer que ceux-là doivent la qualité de leurs œuvres à cet homme très discret et efficace. Zoom sur ce faiseur de stars. Sam Étienne Zongo, puisque c’est de lui qu’il s’agit est un arrangeur-compositeur responsable du Studio 124. Nous l’avons rencontré à son studio au quartier Karpala à Ouagadougou.

« Notre travail consiste à orchestrer »

« Notre métier consiste à arranger comme le mot le dit. Nous sommes à l’écoute des artistes et nous essayons de voir quelle orchestration va avec la musique. Notre travail consiste à orchestrer, créer la musique qui colle avec, à la corriger et à la guider. En plus de celà, nous faisons des prises en vue de faire des mixages et à les traîter », explique Sam Étienne Zongo. L’homme dit être arrivé au métier en apprenant dans le tas. D’abord avec la scène en tant que guitariste soliste dans l’orchestre du lycée Saint Joseph. Il a ensuite évolué dans pas mal de petits groupes en ville comme l’orchestre de l’université de Ouagadougou. C’est avec les instruments, l’orchestre et les différents groupes qu’il est arrivé à se perfectionner dans le métier d’arrangeur.

De 1987 à nos jours, Sam Étienne Zongo totalise plus d’une trentaine d’années dans l’arrangement. Entre 1988 et 1989, il obtient ses premiers matériels composés d’une boîte à rythme, un enregistreur quatre pistes, un petit synthétiseur. Ils sont nombreux les artistes qui font la fierté de cet homme de l’ombre. L’on peut citer Dondonsy, Sana Bob, Dez Altino, Floby, la Cour suprême, Amity Meria etc. À ces derniers, s’ajoutent le malien Askia Modibo, et le béninois Babatoundé.

Dans le domaine de l’arrangement musical les difficultés ne manquent pas « La principale difficulté, c’est la faiblesse du niveau de formation des artistes en musique », nous confie-t-il avant d’ajouter en ces termes : « dans le temps, les gens prenaient le temps d’aller s’entraîner dans les orchestres, les chorales avant de venir en studio. Présentement, les jeunes ne cherchent plus à aller à la source, chercher la connaissance avant de venir au studio. Chacun se lève et vient au studio croyant que c’est l’arrangeur qui doit faire tout le travail. En réalité, c’est quand on est prêt qu’on vient au studio. On ne vient pas au studio pour apprendre ».

A cette difficulté citée plus haut, l’homme de culture pense que le niveau dérisoire des tarifs d’arrangement est une entrave au métier au Burkina. « Si les choses continuent de la sorte on va faire de la musique amateur pour tout le monde » a-t-il martelé.

Une relève assurée ?

De nos jours de plus en plus de jeunes s’intéressent au métier d’arrangeur. « Il n’y a pas mal de jeunes qui s’intéressent à ce métier. Il y a un jeune étudiant qui vient parfois pour se faire former. Il a de la volonté et je crois que c’est déjà bien. J’ai eu à former d’autres par le passé comme Salif Mamboué qui vole actuellement de ses propres ailes », raconte Étienne Zongo.

Ce pionnier de l’arrangement musical lance un appel aux aspirants dans la musique à se lancer dans la formation de base en musique. Selon lui, il faut que les artistes aient la volonté d’apprendre et c’est la forte demande dans le domaine qui va conduire à la mise en place d’écoles de formation en musique. « L’idéal voudrait qu’on crée des centres de formation. Celà va permettre à ceux qui ont la volonté d’apprendre de s’améliorer, » a-t-il insisté.

Sam Étienne Zongo n’a pas passé sous silence les tarifs d’arrangement musical. « Comme tout marché les choses se discutent entre l’artiste et l’arrangeur. Cela peut se faire par titre ou de façon forfaitaire pour tout un album ou un maxi », s’est-il exprimé.

Le mot de la fin…

« Je demande aux jeunes qui veulent faire carrière dans la musique de considérer cela comme un métier. Par exemple, on ne peut pas devenir menuisier du jour au lendemain. Il faut se faire former. Il faut aller à la source, prendre du temps pour apprendre avant d’essayer d’exercer. Qu’ils aillent vers les personnes qui sont en mesure de les guider, les encadrer ».

Sidbéwendé ZONGO

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Plus d'articles

Coût élevé de l’internet : Greg le Burkimbila plaide pour une baisse des tarifs

L'artiste burkinabè Greg le Burkimbila, connu pour ses chansons...

Musique: Lova Belle rebelote avec un 3e album « Wendmi Béogo »

Lova Belle ou « L’ambassadrice du warba », revient...

Concert d’Elka 33 au CENASA: le regard est désormais fixé sur Koudougou

Entre prière et ambiance ElKA 33 a réalisé un...

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page