De son nom tiré des sources de la ville de Banfora qui la vue naitre, Gouafô Production se veut être authentique. Cette jeune structure de production est déterminée à se faire une place de choix dans le milieu du show bizz burkinabé. Elle a été créée pour servir de tremplin aux artistes émergent et révolutionner le monde de la production musicale. Cette structure sera bientôt une référence en matière de production à en croitre son promoteur que nous avons pu rencontrer afin d’en savoir plus sur la structure Guafô Production.
Infos Culture du Faso (I.CF.) : Veuillez vous présenter à nos lecteurs ?
ALPHONSE : Je suis Alphonse Tiela Allassane Karama à l’état civil, comptable de formation et promoteur de la structure de production et d’organisation de spectacle Gouafô Production.
I.C.F : Faites nous un peu la genèse de votre structure.
ALPHONSE : Gouafô Production est née sur le coup de la passion. Tout est partie du faite que j’ai voulu accompagner un artiste que j’aime bien, j’ai nommé Eva 1er. J’ai d’abord intégré son staff par le canal de son manager. Ensuite j’ai bossé avec cet artiste qui m’a vraiment conquis par le talent que je lui trouvais, ce qui m’a poussé à adorer la chose artistique. Enfin, après quelques temps de dure labeur, Eva 1er à proposer que je crée cette structure pour pouvoir aider aussi d’autres artistes et avoir une place dans le domaine de la production musicale burkinabè. C’est ainsi que les choses ont commencé et Eva 1er a été le premier à signer à Gouafô Production.
I.C.F : Guafô Production a combien d’année d’existence ?
ALPHONSE : De façon officielle, c’est en septembre que Gouafô Production aura un an. Mais le travail avec l’artiste Eva 1er a débuté depuis janvier 2017, et ce dernier a permis d’ouvrir la porte à d’autres artistes dont Solice Clay.
I.C.F : Si on vous demandait de définir ce que c’est qu’un producteur ; quelle serai votre réponse ?
ALPHONSE : De façons classique, le producteur c’est celui-là qui met les moyens qu’il faut pour pouvoir réaliser une œuvre musicale ou artistique. Au sein de notre structure je mets les moyens qu’il faut pour que les artistes fassent le travail mais en plus de cela, je suis ‘’multitâche’’ dans le domaine parce que j’en suis passionné. Chacun de nous se bat comme il peut pour qu’ensemble nous puissions bâtir quelque chose de solide. Pour le moment on peut dire que Gouafô Production c’est une famille parce qu’on se connait tous très bien.
I.C.F : Est-ce les producteurs qui vont vers les artistes ou ce sont les artistes qui vont vers les producteurs ?
ALPHONSE : Les deux situations se vivent. Dans mon cas Eva 1er et Solice Clay c’est moi qui suis allé vers eux. Tout artiste qui m’approche, je lui fais comprendre qu’à Gouafo Production nous essayons de travailler de façon graduelle pour ne pas être trop déborder. Nous ne sommes pas encore de grands spécialistes, nous nous formons à chaque étape. Mais d’ici fin septembre nous allons faire signer au moins deux artiste au label Gouafô Production.
I.C.F : Guafo Production compte combien d’artistes dans son écurie ?
ALPHONSE : Je préfère ne pas trop parler de ça tant que le travail à l’interne n’est pas fini, parce qu’il peut avoir des changements. Il y a certains que tu accompagnes mais après tu trouves que le rendu n’est pas trop bon. Au début on faisait les choses pour le faire, mais à l’étape actuelle il y a également le business. Mais pour le moment il y a cinq personnes qui bossent dur pour proposer quelque chose de bon. Actuellement notre base c’est la région des cascades. Et c’est à partir de Banfora que nous allons conquérir le pays.
I.C.F : Quelles sont les difficultés que vous rencontrées dans votre milieu ?
ALPHONSE : Du fait qu’on fait le travail par passion on évite de se plaindre. Dans le milieu du show bizz ce sont les mêmes réalités chez tout le monde. Mais nous ne devons pas se rejeter la faute les uns sur les autres. Nous allons nous donner le plus possible pour évoluer. D’ailleurs se sont les difficultés qui nous ont conduits à notre niveau actuel. Au départ j’ai voulu confier Eva 1er à des managers et à des promoteurs, on a même voulu payer pour que les choses bougent, mais on s’est finalement rendu compte que c’est l’argent qui les intéressaient et non le meilleur de l’artiste. Pendant ce temps, nous nous avons des objectifs à atteindre. Mais nous sommes suffisamment patient et déterminer et les difficultés que nous allons rencontrer nous allons les dépasser pour pouvoir être plus grand.
I.C.F : Comment trouver vous le show bizz burkinabé de nos jours ?
ALPHONSE : Pour être sincère et sans vouloir donner de leçons à qui que ce soit, je pense que les choses ont beaucoup changé. En effet quand on était petit on a été inspiré par des groupes de rap comme les Yellen, et j’ai fait un peu de rap également en son temps. En son temps les gens disaient que les artistes n’ont pas de talents et même s’il y en avait, c’était rare. Mais de nos jours la donne à changer, les jeunes bossent et des talents, nous en avons. Le problème majeur est que les gens se trompent de bataille. Les acteurs culturels doivent mener le combat de conquête du public burkinabé par ce que ce sont eux qui nourrissent le milieu ; que tu sois journalistes culturel, producteur, manager, artistes, c’est les fans qui nourrissent les acteurs culturels. Nous devons donc nous dire que c’est quand l’artiste vend son produit que nous tous nous mangeons, c’est qu’en vous arrivez à vendre l’image de l’artiste que vous mangez. Il faudrait donc qu’on fasse comprendre au public burkinabé que ce qu’il aime et qui vient d’ailleurs, nos artistes également peuvent le faire. Mais c’est juste par manque de promotion parce que les gens ne voient pas l’intérêt de faire la promotion d’un artiste, surtout si le gain pécuniaire n’y est pas. On ne perçoit pas le potentiel de nos artistes. Que tu aimes un artiste ou pas, si tu as la certitude que ce dernier peu te permettre de faire du bon travail il faut le soutenir. On se rend compte que dans le show bizz, les gens s’attaquent entre eux et en fin de compte personne ne s’en sort. Tout le monde se débrouille dans le domaine. Moi je ne conçois pas que des artistes se retrouvent à ne pas pouvoir avoir au moins un 200.000 FCFA à la fin du mois, ou qu’un manager rendre en clash avec un artiste à cause d’un 10.000 ou d’un 5.000 FCFA. C’est à nous acteurs de nous donner les mains pour pouvoir conquérir le public et leur faire savoir que ce qu’il préfère et qui vient d’ailleurs nos artistes le font également. Il y a de ces chansons qu’en les gens écoutent ils pensent que ça vient du Nigéria ou de la Côte d’Ivoire. Au Nigeria les artistes se fond de l’argent dans les cérémonies de mariage où les gens sont prêts à payer l’artiste à cout de million. Mais chez nous, quand c’est un mariage on négocie pour que l’artiste vienne prester, Non ! L’artiste va vivre de quoi ? Ce sont les prestations et la vente des CD qui nourrissent l’artiste et son staff, et le cachet de l’artiste prend en considération tout cet aspect-là.
I.C.F : Est- ce que les conditions des producteur ne sont pas un frein pour que les artistes viennent vers eux ?
ALPHONSE : Je ne pense pas qu’il y a des conditions assez difficiles entre un producteur et un artiste qui puissent empêcher un artiste de travailler avec un producteur. Par exemple si tu veux travailler avec nous, nous on ne te demande pas l’argent. L’argent c’est moi le producteur qui doit l’apporter et en contrepartie on demande à l’artiste de proposer un produit qu’on peut vendre. L’autre aspect c’est le comportement de l’artiste, parce que l’artiste il doit vendre son image donc il ne doit pas se comporter n’importe comment, il doit être bon et plaire aux fans. Un artiste doit tout faire pour être aimer afin de pouvoir avoir des fans et vendre son produit sinon son talent ne sert à rien. En plus du talent il faut de la discipline et je crois que c’est surtout sur ce plan que les artistes et les producteurs ne se comprennent pas très souvent sinon si c’est l’aspect rémunération il y a plusieurs formes de contrat maintenant à l’artiste de choisir ce qui lui convient en accord avec son producteur. Si en tant que producteur je te dis de ne pas trainer dans les débits de boisson et que toi artiste tu t’entête à le faire c’est que nous n’avons pas le même état d’esprit ce n’est pas évident qu’on puisse travailler ensemble.
I.C.F : Qu’est- ce qui fait la particularité de Gouafô Production ?
ALPHONSE : Nous à Gouafô Production, nous avons décidé de travailler avec des artistes qui ne sont pas connus. Nous préférons mettre les moyens qu’il faut pour révéler des talents et les positionner à un certain niveau, si par la suite une autre structure plus immense que la nôtre décide de produire l’artiste, alors il est libre. Pour le moment nos moyens sont limités et nous en sommes conscients. Mais au fur et à mesure Gouafô Production aura son mot à dire dans le domaine. Parce que actuellement Gouafô Production n’est pas seulement une maison de production, Gouafô Production c’est aussi l’évènementiel et le Palladium Bar VIP. On essaie de faire les choses pas à pas pour faire de bonnes choses. Notre point fort c’est la solidarité des volontaires qui se sacrifient nuit et jour pour faire prospérer la structure. Je dis merci à tous mes amis qui m’accompagnent dans mon combat.
I.C.F : Pensez-vous que l’Etat apporte assez dans votre domaine ?
ALPHONSE : Je ne sais pas, parce que nous n’avons jamais bénéficié de quelques chose de la part de l’Etat et je ne sais pas si l’Etat soutien de telles initiatives. Mais, ce que je peux dire aux gens, c’est que si tu décides de créer une entreprises, ton objectif c’est de réaliser le maximum de profit, si ton entreprise ne te permet pas d’avoir quelque chose, ce n’est pas la peine de la mettre en place. Pour moi tout ce que l’Etat doit faire c’est d’assainir le milieu, mettre la concurrence saine, travailler à former les acteurs.
I.C.F : Votre dernier mot ?
ALPHONSE : Je vais dire tout simplement merci à Infos Culture du Faso et aussi à tous ceux qui nous accompagnes dans notre combat que nous trouvons noble et également les rassurer que nous travaillons dur pour les permettre de s’épanouir et véhiculer un certain nombre de valeurs.
Propos recueillis par Zié Hamed Kader OUATTARA
Bon vent le prod…Ensemble on y arrivera… RDV au sommet !!!