ven 19 avril 2024

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« Je pars avec une partie du Burkina en moi », Patrick Hauguel, Directeur de l’Institut français de Ouagadougou

Monsieur Patrick Hauguel, Directeur délégué de l’Institut français et attaché culturel à l’ambassade de France, après près de 4 années passées à la tête de la Direction de l’Institut français de Ouagadougou est en fin de mission. À ce titre, nous avons jugé nécessaire de nous rendre sur place afin de recueillir ses sentiments et bilan de ses 4 ans d’exercice. Lisez plutôt !

Infos Culture du Faso (ICF): Veuillez-vous présenter à nos lecteurs s’il vous plaît.

Patrick Hauguel (PH): Je me nomme Patrick Hauguel, je suis le Directeur délégué de l’Institut français de Ouagadougou et attaché culturel à l’ambassade de France. Je travaille au Burkina Faso depuis près de 4 ans, mais il faut dire que je travaille entre l’Afrique et la France depuis 25 ans.

ICF: Quelles sont les missions qui vous ont été confiées au cours de votre mandat ?

PH : Alors j’étais chargé de plusieurs missions de coopération culturelle, c’est à dire que je devais essayer de mettre en œuvre des actions entre la France et le Burkina pour des artistes, pour des opérateurs culturels, pour des administrateurs, des techniciens de culture. On a travaillé à essayer de valoriser les ressources humaines du Burkina Faso, tant au Burkina mais aussi à l’extérieur.

ICF : Concrètement quels sont les défis auxquels vous avez fait face ?

PH : Les défis majeurs, certains ont été imposés. Celui de la sécurité, vous avez vu que l’Institut français a réalisé plus de 1,3 million d’Euro de travaux pour mettre en sécurité le public qui vient à l’Institut et le personnel qui y travaille et cela est un premier défi. On a aussi eu les défis de la Covid-19, puisque depuis mars 2020, nous avons dû mettre en œuvre des dispositifs pour accueillir le public en respectant la sécurité sanitaire. Enfin, j’ai envie de dire le défi d’essayer une programmation culturelle, tout en respectant le budget de l’Institut, mais aussi en faisant le maximum de présentations d’artistes, d’œuvres, que ce soit des auteurs de la littérature, des gens qui viennent échanger des idées, des musiciens, des gens de théâtre, des danseurs, etc.

ICF: Pensez-vous avoir atteint ses défis cités ci-haut ?

PH : Parmi ces défis que j’ai cité plus haut, nous pensons les avoir atteints. Par contre, on est jamais tout à fait satisfait, heureusement j’ai envie de dire plein de choses restent à faire ici à l’Institut français. La mise en œuvre par exemple des connexions internet qui soient vraiment d’un niveau très élevé, qui répondent aujourd’hui aux besoins de tout un chacun. Des défis de faire plus de spectacles. Des spectacles articulés avec des coopérations décentralisées, des grandes écoles artistiques, pour permettre aux artistes non pas de faire un spectacle mais de développer une partie de leur carrière.

ICF : Quel a été l’impact de votre mandat sur la culture Burkinabé ?

PH : Je n’ai pas la prétention d’avoir eu un impact auprès des artistes je pense que je l’ai dit hier soir justement. Personnellement, je me considère peu de choses sans les artistes. Tout d’abord, il y a leurs talents; mais après, l’impact que nous nous pouvons essayer d’avoir c’est de les accompagner pendant un temps, pendant une partie de leur carrière. Et que cet accompagnement soit sur une thématique qui leur est chère, pour qu’il puisse améliorer ce qu’ils font déjà, qu’ils puissent faire plus de spectacles. C’est l’engagement important que j’ai essayé de réaliser.

ICF : Un bilan après vos quatre années passées au Burkina Faso ?

PH : Mon premier bilan après quatre ans, j’ai envie de citer certainement la programmation. Je vais dire que ça fait environ 25 ans que je vis en Afrique sur des projets de coopération éducative ou culturelle. Je pars de ce pays avec des regrets parce que nous avons noué ici, à travers le travail et à l’extérieur, des relations très fortes ou presque fraternelles. Mais je pars aussi avec un plus, je pars grandi mais aussi plus humble parce-que j’essaie de prendre l’exemple aussi sur les Burkinabés. J’ai beaucoup apprécié leur humilité j’ai beaucoup apprécié la façon dont ils respectent les autres et donc j’ai envie de porter ça en moi et de continuer ailleurs.

ICF : Quelle votre lecture actuelle de la culture burkinabè ?

PH : Une lecture de la culture burkinabè, elle est effervescente, très efficace. On se rend compte de cela que quand on voit les recréatrales, l’espace Gambidi, CDC la termitière, l’EDIT (École de danse Irène Tamsembeodo), le SOKO festival. Quand les gens se mettent à réaliser des festivals, des formations, des spectacles de grande qualité, je ne peux qu’avoir une lecture positive.

ICF : Parlant de relations culturelles entre le Burkina Faso et la France, à quel niveau les situez-vous ?

PH : Elles sont excellentes, ce sont des relations longues d’accompagnement, de partage d’enrichissement mutuel. Je pense que ces relations sont de grande utilité dans les ambitions que peuvent avoir à la fois les artistes et les organisateurs de spectacles.

ICF : En quatre années de gestion, quel héritage laissez-vous à votre successeur ?

PH : Tout d’abord un Institut français qui a mon avis a amélioré un certain nombre de questions liées à l’accueil du public. Là aussi je tiens à remercier tout le personnel de l’Institut français parce que je pense quand même avoir amélioré à la fois le nombre d’ouverture de la médiathèque, les services qui sont proposés aux abonnés, le nombre d’expositions qui sont faites dans l’Institut.

ICF : Un mot à l’endroit de celui qui va vous succéder pour la suite de la mission ?
La personne qui va me succéder arrive de l’Institut français du Tchad. Il s’appelle Pierre Muller. C’est un homme qui a une grande expérience du réseau de coopération et que j’ai déjà rencontré déjà. Vous voyez, on a pris le temps de pouvoir se rencontrer, il a montré son intérêt pour le Burkina Faso en venant ici pour découvrir un petit peu la scène culturelle burkinabè. Je n’ai pas envie de lui donner des conseils sur son travail. Je pense qu’il sera très compétent pour le faire. Mais peut-être d’un point de vue humain, j’ai envie de lui dire d’être d’abord à l’écoute des Burkinabè et du personnel pour voir justement comment asseoir la politique qu’il mettra en place, en partenariat avec les Burkinabè.

ICF : Est-ce qu’on peut dire qu’au Burkina Faso, il y’a de la matière pour la promotion culturelle ?

PH : Vous savez la promotion culturelle, c’est beaucoup de valeurs et représentations culturelles. Et il y a beaucoup en la matière, même si quelque chose de nouveau serait le bienvenu. Déjà, on peut faire de grandes choses avec la scène culturelle au Burkina. Il y’a les recréatrales, le CITO, la CDC la termitière, l’espace Gambidi, etc. À côté de ces espaces, il y’a des partenariats en parallèle pour les Burkinabè. Bref le potentiel y est.

ICF : Un mot d’au-revoir ?

PH : Mon mot d’au-revoir, je pars avec une partie du Burkina en moi. Quand je dis cela, je fais allusion à ses habitants, aux relations créées. J’ai été très heureux de travailler ici au Burkina Faso au vu de la fraternité que j’ai pu me créer. Actuellement, je dois rejoindre le Cameroun. Mais déjà, on peut dire que je ne quitte pas définitivement le Burkina parce que les relations que je me suis faites me disent que je reviendrai très certainement.

Parfait Fabrice SAWADOGO
Abdoul Gani BARRY (stagiaire)

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