Hier 23 avril comme à l’accoutumée, le monde entier a célébré la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Mais, nous ne saurons laisser ces sempiternelles célébrations traditionnelles nous voiler la face sur les dures réalités que rencontre ce secteur au Burkina Faso particulièrement.
Créée en 1995, la journée mondiale du livre et du droit d’auteur fut initiée par l’UNESCO en mémoire du 23 avril 1616, date de décès de trois grands auteurs que sont William Shakespeare, Miguel de Cervantes et Inca Garcilaso de la Vega. S’il est vrai que la culture de la lecture prospère difficilement en Afrique à cause notamment de la tradition orale qui est depuis fort longtemps la marque du continent noir et du taux d’analphabétisme élevé, il faut reconnaître toutefois que d’autres facteurs non négligeables empêchent aux jeunes d’avoir le goût pour les livres.
L’inaccessibilité des livres burkinabé est une triste réalité que déplorent beaucoup d’apprenants. Le constat peut se faire aisément dans nos universités publiques où les librairies ne sont là que pour le nom. Des étudiants soumis parfois à l’étude des oeuvres burkinabé vivent un réel calvaire pour s’en procurer. En plus du fait que les livres ne se trouvent pas sur le marché et c’est peut-être la conséquence, ils sont vendus à des prix exorbitants, toute chose qui n’encourage pas et ne favorise pas les apprenants à aimer la lecture. Et tout cela sans parler de manque criard de maisons d’éditions ou encore le manque d’accompagnement de jeunes talentueux qui se lancent dans le domaine.
À qui incombe cette responsabilité? Aux écrivains ou aux institutions de tutelle ?
Il est certain que les autorités investissent dans ce secteur avec par exemple l’organisation de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) mais il reste encore du chemin à faire si l’on veut faire prospérer l’industrie du livre dans notre pays.
Par ailleurs, de plus en plus, beaucoup de personnes se consacrent à l’écriture comme certains étudiants qui ne s’essayent pas mal. Mais là encore, le problème d’accompagnement s’impose et c’est l’industrie du livre qui perd.
Au regard de toutes ces réalités, il faudrait urgemment recadrer ce domaine, faire de lui une priorité dans ce contexte où la lecture ne doit plus seulement être un hobby mais une condition si l’on ne veut rester en marge de l’évolution du monde. Ce réaménagement doit inclure aussi les stratégies de lutte contre la photocopie qui est un cancer pour l’industrie du livre.
Kayadan Alain Gounabou (Stagiaire)