ven 22 novembre 2024

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« L’humilité est un chemin sûr qui conduit à la paix avec soi-même et avec Dieu », Ab. Jokinda (Abbé Joseph Kinda) sur le titre de son nouvel opus

« Humilité », c’est l’intitulé du tout nouvel album de l’Abbé Joseph Kinda alias Ab. Jokinda. Composé de 16 titres bien concoctés, cet album représente le 8e de sa carrière, dont la sortie des 7 premiers est intervenue entre 2002 et 2013. Dans un entretien accordé à notre rédaction depuis les États-Unis, il nous parle de ce nouvel opus, tout en revenant sur sa longue carrière.

Infos Culture du Faso: Dites-nous qui est véritablement Abbé Jokinda pour nos lecteurs ?
Ab. Jokinda: Je suis prêtre diocésain de Ouagadougou, ordonné en juillet 1999. Je suis originaire de la paroisse Saint Paul de Guilongou. J’invite vos lecteurs qui veulent plus me connaitre, à écouter la chanson que j’ai enregistrée en 2021 à l’occasion de mon jubilé de naissance et de baptême. Ce titre est «Jubilate », inscrit dans l’album qui vient d’être produit.

ICF: En tant qu’homme de Dieu, parlez-nous de votre histoire avec la musique. Quelle a été votre source de motivation ?
Ab. Jokinda: Je peux dire que lorsque j’étais à l’école primaire, j’aimais les chansons que nous apprenions à l’école, mais c’est véritablement au petit séminaire que j’ai appris à chanter. Nous avions des éducateurs qui pour moi étaient véritablement des bénédictions pour nous. Ils avaient le souci de notre formation humaine, spirituelle et intellectuelle. Ils mettaient l’accent sur tout le contenu de cette formation. Et parlant du domaine du chant religieux, qui au séminaire était surtout liturgique, la manière dont ils procédaient pour former le chœur, nous montrait déjà que c’était quelque chose à prendre au sérieux. Le fait de nous soumettre d’abord à un test de voix pour nous classer, créait en nous une sorte de fierté lorsque tu étais dans le chœur. J’ai été membre du chœur presque tout le temps du séminaire jusqu’à l’ordination sacerdotale. Je n’aime pas seulement que la musique religieuse, j’écoute aussi la musique du monde. Et la musique reggae est ma préférée.

ICF: « Puus bâ » est votre premier opus sorti en 2002. Dites-nous comment a été ce premier pas dans la musique ?
Ab. Jokinda: Vous voulez surement dire premier pas dans la réalisation d’un album personnel. À vrai dire, je l’ai fait pour pousser des confrères plus talentueux que moi, mais qui n’osaient pas le faire par peur de tous les clichés dont surement vous entendiez parler. En effet, avant cet enregistrement, dans notre Église Famille de Dieu au Burkina, nous ne connaissions que Naaba Sanom, les abbé Joseph Nikiema et Jean-Baptiste Ouédraogo dont je salue la mémoire. Évidemment, Naaba Sanom Abbé Robert Ouédraogo est hors registre et de loin incomparable. Donc en dehors de ceux-là, on n’avait plus d’autres prêtres qui se soient lancés dans l’enregistrement d’albums de musique religieuse. Pourtant, ils sont nombreux et nous nous connaissons bien, qui en ont la capacité. Pour donc les provoquer, je m’y suis jeté et aujourd’hui, je ne vais pas les lister. Vous ferez vous-mêmes le constat. Vous verrez entre 2002 et aujourd’hui, combien de prêtres ont au moins un album à leur actif. C’est impressionnant.

ICF: Vous avez par la suite enchaîné avec la sortie de plusieurs autres albums. Comment percevez-vous cette longévité dans la musique au service de Dieu ?
Ab. Jokinda: Franchement, composer n’est pas un exercice compliqué pour moi. Il suffit que j’écoute de la musique qui me plaît et cela m’inspire des notes. Souvent je les repousse mais quand ces notes reviennent dans ma mémoire, je les prends au sérieux et je compose. Personnellement, ma musique est très simple et vous l’avez remarqué sans doute. Vous m’entendez une seule fois et cela suffit pour m’interpréter parce que je ne suis pas un grand compositeur.

ICF: Pensez-vous avoir atteint votre but en vous lançant dans la musique ?
Ab. Jokinda: Oui, je suis satisfait parce qu’il y a un grand nombre de prêtres chez nous au Burkina qui le font. Et comme je l’ai dit ci-haut, c’était mon but.

ICF: Êtes-vous satisfait de votre carrière musicale ? Si non, qu’auriez-vous changer si cela était possible ?
Ab. Jokinda: En réalité, je l’ai déjà dit à d’autres occasions, je ne me considère pas comme un artiste. Je me vois simplement comme un prêtre qui a choisi le canal du chant pour chanter ses homélies. La mission d’enseigner revient au prêtre par délégation de l’évêque qui est normalement l’enseignant par excellence dans l’Église. Pour moi, tout prêtre qui pense avoir reçu un talent particulier quelconque, devrait pouvoir l’utiliser pour enseigner la Parole. Si tu as le don de dessiner, dessine la Parole de Dieu; si tu as le don de conter, conte la Parole de Dieu; si tu as le don de l’écriture, écris et enseigne. En chantant donc, j’ai choisi de mettre sur musique ce que je peux enseigner aux chrétiens et aux hommes de bonne volonté. Pour cette raison, je peux dire que je suis satisfait. Et s’il y a quelque chose à changer, c’est ma voix que j’aimerais rendre plus grave. Il y a les moyens de le faire par l’apprentissage, j’espère pouvoir le faire.

ICF: Vous venez de sortir un énième opus baptisé « Humilité », pourquoi le choix de ce titre ?
Ab. Jokinda: C’est le huitième en réalité. Depuis 2013, je n’ai plus eu le temps d’enregistrer. J’ai cassé le rythme qui était celui d’un album tous les deux ans. Pour la question par rapport au titre de l’album, normalement, je n’ai plus le droit de revenir sur ce qui s’est passé. Mais j’ai choisi le titre « Humilité » après avoir traversé un temps où j’ai beaucoup appris sur moi, sur la vie, le sens de la fraternité sacerdotale, l’importance de la famille et l’amitié. L’humilité est un chemin sûr qui conduit à la paix avec soi-même et avec Dieu.

ICF: Quelles sont les thématiques qui y sont abordées ?
Ab. Jokinda: Dans mes compositions, je reviens souvent sur l’appel à la confiance en Dieu, l’amour des plus petits et des faibles, le pardon, la réconciliation et bien sûr sur notre Maman Céleste, la Vierge Marie.

ICF: Quelles sont les différentes colorations de cet album en termes de style musical ?
Ab. Jokinda: Évidemment, il y a le style reggae, le tradi-moderne, c’est-à-dire qui part des rythmes moaga dont je suis nourri et quelques essais sur des rythmes du moment.

ICF: Avez-vous prévu des actions de promotion ? Si oui lesquelles ?
Ab. Jokinda: Comme je l’ai dit plus haut, étant donné que je prends ces réalisations comme des homélies chantées, les voix de promotion restent celles par lesquelles traditionnellement nous annonçons l’évangile. Les médias traditionnels, notamment la radio, la télévision avec quelques clip-vidéos et les réseaux sociaux sont les canaux où l’on nous entendra. Mais des actions typiquement promotionnelles ne sont vraiment pas au programme pour le moment.

ICF: Où et à combien avoir accès un cette œuvre discographique ?
Ab. Jokinda: J’ai seulement fait des CD et Clés USB pour New York, où j’y suis actuellement. Bientôt ce sera disponible à Ouaga.

ICF: Quel est votre mot de fin ?
Ab. Jokinda: J’aimerais inviter les frères et sœurs catholiques qui ont les moyens pour soutenir ceux qui peuvent contribuer à l’évangélisation par le chant, de le faire pour l’amour de Dieu et de son Église. Il y en a parmi les laïcs, comme les personnes consacrées qui ont ce talent, mais qui par manque de moyens ne produisent pas. Depuis le premier enregistrement jusqu’à ce dernier, je suis mon propre producteur. J’imagine que la plupart de ceux qui chantent dans notre Église Famille au Burkina sont comme moi. Ce n’est donc pas étonnant qu’après avoir pu honorer les frais d’enregistrement, on soit incapable de rassembler le nécessaire financier pour une quelconque promotion.

Interview réalisée par Boukari OUEDRAOGO

1 COMMENTAIRE

  1. Shalom juste pour dire merci a Dieu pour la vie de son serviteur Abbé Joseph et demander a ce qu’il le fortifie d’avantage pour l’annonce de son Evangile. Puisse Dieu fructifier ce talent qu’il lui a donner. J’aime surtout quand Abbé chante pendant les homelies. J’ai aussi écouté quelques titres et j’ai vraiment aimés. Merci Mr l’Abbé pour Vos chants qui nous font priez 2 fois. Demeurez béni.

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