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LITTÉRATURE : « A la croisée de nos rêves » suivi de « Grève de la faim », c’est le second ouvrage du dramaturge Ildevert MEDA.

Le célèbre comédien burkinabè, Ildevert MEDA, connu sous le nom du « maestro » du cinéma burkinabé a présenté aux hommes de médias, son second ouvrage livresque intitulé « À la croisée de nos rêves » suivi de « grève de la faim ». La dédicace du livre a eu lieu le 22 novembre 2019 à la résidence Napam-Beogo sis à Gounghin.

Après avoir fait ses premiers pas dans le monde littéraire à travers son premier livre intitulé « JASMIN EN FLAMME » suivie de « ADJUGÉ » paru en 2018, le célèbre dramaturge burkinabé Ildevert MEDA revient sur la scène avec un second ouvrage dénommé « A la croisée de nos rêves suivi de grève de la faim », une œuvre dramatique dans laquelle l’auteur évoque des faits sociaux d’actualité à travers des pièces de théâtres mis sur papier pour interpeller les consciences.

Dans la première partie de l’ouvrage, l’auteur peint sur un tableau l’histoire de quatre jeunes dont deux filles et deux garçons en proie à des CRISES existentielles. Axelle, Dofinissan, Fayssal et Ignace s’interrogent sur leur avenir respectif. Un avenir lié à un vieux nommé Paupo spécialisé dans la divination. Voilà planté le décor de « A la Croisée de nos rêves ». Une belle métaphore de la situation peu enviable que vit une majeure partie de la jeunesse contemporaine (africaine précisément). Déboussolée, désœuvrée (bien que diplômée), sans repères fiables, elle tire le diable par la queue. Pour rendre sensible cette réalité l’auteur a choisi de structurer la pièce en tableaux.

La première expose les interrogations existentielles des quatre jeunes. La seconde est une sorte de confrontation entre les protagonistes. Un choix esthétique qui permet au maestro de donner la primauté au récit par rapport à l’action. En fait le terme « tableau » ici n’est pas que subdivision artistique. Mieux le tableau ici est une peinture : celle des difficultés que vivent les jeunes de nos jours. Des jeunes perdus en quête de résilience. Résistance, Résilience et Réconciliation semblent les maîtres mots de cette pièce. Résister à l’envie de prendre le large avec le risque de servir de diner aux poissons, Résister au camp de cantonnement de M. le Maire, espérer à un lendemain meilleur, penser résilience pour finalement se Réconcilier avec soi-même et son passé.

« A la Croisée de nos rêves » est un condensé d’émotions, un tableau sombre bien que réaliste qui interroge notre humanité. A coups de mots le maestro charcute la conscience collective afin de lui rappeler l’essentiel. Avec subtilité, Ildevert MEDA dans « A la Croisée de nos rêves » suggère tout en évitant de juger, il y préfère l’implicite, le sous-entendu rarement l’explicite fait voir son visage. Si pour certains critiques, la subdivision en tableau est un choix esthétique qui permet d’obtenir « l’irréalisable sur scène », avec Ildevert MEDA elle est plutôt un moyen efficace de traduire la réalité avec réalisme. Une sorte de dé-charge émotive qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Avec maestria, le maestro réalise avec cette pièce une sorte de symphonie sans fausse note : ni élément superfétatoire, ni absence remarquable.

« Grève de la Faim »

S’inspirant de la pensée du philosophe Jean ROSTAND, Ildevert MEDA nous plonge dans l’univers de la biotechnologie. Un univers si loin et en même temps si proche de nous. En effet si nous ignorons tout ou presque des conditions de productions de ces aliments « améliorés », nous n’hésitons pas à les engloutir une fois qu’ils se retrouvent dans nos assiettes. Mais sont-ils sans dangers pour notre santé ? Ne substituons-nous la qualité pour la quantité ? Ces aliments génétiquement modifiés améliorent-ils notre alimentation ? Voilà autant de questions qui se posent dans cette pièce a travers le destin de la famille Taonsa et le village de Toé. Benguistes nous sommes tous de le devenir. Pour cela devons-nous succomber de la « benguite » ? A cette question la vieille Tipoko répond NON. A l’instar de la grande Royale dans l’aventure ambiguë, la chef de terre de Toé a la décision décisive ici. Mais elle, elle refuse et elle dit non. Non au « désert vert » qui envahit progressivement son village. Que faire alors ? Se référer à l’espoir (Timbo) ? Grève de la faim pose plus de question qu’elle y répond. Une subtilité du maestro pour susciter des réflexions. Des réflexions sur nos habitudes alimentaires notamment. Le prix de l’ouvrage est 4000F CFA l’unité.

 

Parfait Fabrice SAWADOGO

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