Mariam Ouédraogo/Sébego, conteuse, écrivaine et Professeure des lycées et collèges, a dédicacé, dans la soirée du Jeudi 12 aout 2021, dans la salle de conférence du Musée national, son œuvre intitulée « Mon livre de conte africain ». Il s’agit d’un recueil de cinq contes à travers lesquels l’auteure met en valeur les richesses culturelles burkinabè.
Le conte est le canal de la culture. Ce canal, nos ancêtres l’ont toujours emprunté, mais aujourd’hui, il se bouche. La nécessité de le curer s’impose et c’est ce que fait Mariam Ouédraogo/Sébego, alias Soalemda à travers son œuvre intitulée « Mon livre de conte africain ».
« Mon livre de conte africain » est un recueil de contes composé de 57 pages. Il est disponible en version papier et audio-visuelle (CD, Clé USB) au prix de 5000 F.
Dans cette œuvre, la fabuliste Madame Ouédraogo permet aux lecteurs de parcourir cinq contes parlant de : la gourmandise de l’hyène (Katr Yão-beedola), la rapide (A Wibga), L’Homme à la langue fourchue (Nin-tυυd a Rayudu), etc. Ces contes mettent en scène différents protagonistes dans leur objet de quête. Le but est de contribuer à l’enseignement de la morale d’honnêteté, de vivre ensemble, de la cohésion sociale à tous ces lecteurs à travers ces contes.
L’auteure estime que les veillées africaines au cours desquelles l’on a du plaisir à écouter le conteur disparaissent peu à peu des villages. Pourtant, ces veillées constituent des moments forts de cohésion sociale. Devant cette disparition progressive et immuable des détenteurs de ce pan culturel, il est alors urgent d’aller à la collecte de ces contes pour les générations futurs.
Selon Abdoul Karim Sango, Conseiller spécial du Président du Faso, cette œuvre vient à point nommé au regard du climat social burkinabé. Il a aussi laissé entendre en ces termes. « Notre société traverse une période de crise de valeurs. Il se pose le problème des valeurs, des repères culturelles qui forgent notre identité. Le conte, un outil performant de diffusion de ces valeurs ont tendance à disparaitre. Nous saluons l’action de madame Ouédraogo qui par cette production fige dans le temps, un ensemble de contes qui sont traversés par des valeurs de l’intégrité, de solidarité et de fraternité ».
Présentent à cette cérémonie de dédicace, les garants de la tradition n’ont pas manqué de témoigner leur satisfecit. Le Lebda Naaba BAONGO de Boussouma, représentant de Naaba Sigri, Dima SIGRI DE Boussouma, a salué la qualité de l’œuvre. Pour lui, le conte contribue à forger la personnalité de l’homme dès sa tendre enfant. Propos qui a amené Konomba Traoré, Trésor humain vivant, de renchérir en ces termes. « Il faut inscrire le conte en tant que discipline obligatoire dans les écoles burkinabè. D’autres pays le font pourquoi pas, le Burkina »
Pour la Secrétaire générale du ministère de la Culture, Alizata Dabiré, représentant Madame la ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Il y a des pertes en matière culturelle. « Cette œuvre va servir de guide pour les acteurs de la culture aussi bien que ceux de l’enseignement pédagogique. C’est un ouvrage que nous pouvons utiliser dans la stratégie nationale de valorisation de l’enseignement à travers les arts et la culture ».
« Mon livre de conte africain » est adapté non seulement aux enfants mais aussi aux adolescents et aux adultes. Quant à sa version audio, les contes sont dits en langue mooré, sous-titrés en français. Les contes sont introduits et conclus soit par la berçante guitare de Mba TINGA, soit par la musique de balafon et de Cora.
Frédéric LENGA