dim 20 avril 2025

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Martin Zongo : Le Baobab vivant du théâtre burkinabè

Figure emblématique du monde culturel burkinabè, Martin Zongo est une mémoire vivante du théâtre, de l’enseignement et du service public. De Gouïm à Ouagadougou, du tableau noir aux planches du CITO, il a marqué des générations par sa sagesse, sa rigueur et son dévouement. Membre de l’Académie nationale des sciences, des arts et des lettres, il incarne avec humilité et éclat l’excellence au service de la culture.

Né en 1957 à Gouïm, dans la commune de Nandiala (région du Centre-Ouest), Martin Zongo est l’un de ces hommes rares dont la trajectoire épouse celle de tout un pays. Professeur certifié de lettres, il a formé des centaines d’élèves dans les établissements publics et privés, avant d’être appelé à de hautes fonctions administratives et politiques : Haut-Commissaire des provinces du Nahouri (Pô) et du Boulgou (Tenkodogo), Secrétaire général de la Commission nationale burkinabè pour l’UNESCO, et membre du Conseil économique et social au titre des structures culturelles.

Mais c’est dans le théâtre que son empreinte est la plus durable. Depuis 2003, il est l’administrateur du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO), véritable creuset de création, de transmission et de rayonnement de l’art dramatique au Burkina Faso. Il y a accompagné des générations de comédiens, dramaturges et techniciens avec une discrétion exemplaire mais une efficacité redoutable.

Toujours animé par une parole mesurée et une pensée profondément enracinée dans l’humanisme, Martin Zongo voit dans le théâtre bien plus qu’un simple divertissement. Pour lui, c’est un instrument d’éducation, de questionnement social et de dialogue interculturel. Il plaide pour un art qui éveille les consciences, transmet des valeurs et crée du lien dans un monde de plus en plus fragmenté.

Écrivain dramaturge, il possède également des manuscrits de nouvelles, romans, poésies et scénarios, rarement publiés mais souvent utilisés comme base de réflexion dans ses ateliers. Sa rigueur intellectuelle et sa posture de sage en font une voix écoutée et respectée dans les milieux culturels.

Parmi les nombreuses distinctions qui jalonnent sa carrière, on peut citer :

  • Chevalier des Palmes académiques françaises
  • Lompolo d’honneur du théâtre burkinabè
  • Kakanga d’honneur de la citoyenneté exemplaire
  • Baobab d’or du théâtre africain (décerné par l’Académie de théâtre pour le développement)
  • Membre de l’Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Burkina (ANSAL-BF)
  • Titulaire d’une stèle sur la Rue des Étoiles, avenue Kwamé Nkrumah à Ouagadougou.

Engagé jusqu’au bout, Martin Zongo est également mentor senior de l’Académie endogène des savoirs (ACADES), où il transmet aux plus jeunes une vision du monde fondée sur le respect, l’excellence et la dignité. Malgré tout, il décline avec constance les décorations et honneurs, préférant le travail discret aux projecteurs, le sens au paraître.

Martin Zongo n’est pas qu’un homme de théâtre. Il est un pilier de la culture burkinabè, un sage respecté, un pédagogue dans l’âme. À l’heure où les modèles se cherchent, il incarne une figure d’équilibre, d’humilité et d’engagement. Son parcours mérite d’être salué, célébré, transmis. Aimons-nous vivants, rendons-lui hommage vivant.

Parfait Fabrice SAWADOGO

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