« Le fait de voir que nous bénéficions plus d’aide qui vient de l’extérieur, c’est si comme les autres ont compris et que nous, nous n’avons pas compris », a déclaré le chorégraphe Bienvenue Bazié.
Je souhaite déjà à tous les burkinabè, une très bonne année. Que tout le monde atteigne l’année 2019, en bonne santé avec beaucoup de joie et d’amour. Avec la situation difficile du pays, je souhaite beaucoup d’amour, de santé, de paix et de tolérance. En particulier pour les artistes, je souhaite beaucoup de courage puisqu’on sait que nous sommes dans un domaine où il est difficile à réaliser nos projets. À tous les danseurs et aux artistes de tenir bon, de croire en eux et à l’art. Je crois qu’avec cette croyance, l’on peut faire des miracles et soigner beaucoup de choses et demeurer engager dans ce que nous faisons en partageant notre art avec le monde entier.
Avec la 12e édition du dialogue de corps quels Sont les défis à relever pour la danse contemporaine ?
Dialogue de corps, il faut dire, c’est une très belle édition. J’ai pu voir toutes les propositions avec la présence de danseurs dont la majorité est jeune. Ce qui montre qu’il y a une relève qui se prépare avec de belles propositions. Donc, il y a eu du dynamisme dans l’organisation du dialogue de corps. Une belle édition sous la direction de Salia Sanou qui a, avec son équipe, déployé tout ce qu’il fallait pour la tenue de cette édition. À qui aussi, je tiens à féliciter. Car, cela a permis aux amis des pays d’Afrique et de l’occident de découvrir la création contemporaine africaine et burkinabè.
Quel est le bilan de la danse contemporaine au Burkina Faso ?
Je pense que la danse contemporaine au Burkina Faso encore, elle est présente. Elle est vue à travers les différents festivals comme dialogue de corps, le FIDO …. Ce sont de temps forts. Ce sont des moments de programmation à l’initiative des chorégraphes soit en partenariat avec l’institut français avec le CDC et qui permet à la population burkinabè de découvrir le travail des chorégraphes. Pour cela, il faut retenir qu’elle (la danse) est en majorité dans tous les cas exportée. Ce qui n’est pas mauvais en soi parce que cela donne plus une visibilité du Burkina Faso à l’extérieur. Et on sait bien qu’il y a de nombreux chorégraphes qui font des tournées à travers le monde et qui représentent valablement notre pays le Burkina Faso à l’étranger. Ils sont connus et investissent des grands lieux, des lieux emblématiques. C’est une création chorégraphique qui va au-delà des frontières, au-delà du continent africain.
Quel est votre mot à l’endroit du ministère de la culture ?
Moi, j’invite le ministère de la culture à redoubler d’efforts. Cela ne veut pas dire qu’ils ne font rien ! Le fait de voir que nous bénéficions plus d’aide qui vient de l’extérieur, c’est comme si les autres ont compris et que nous nous n’avons pas compris. Je pense que le fait de voir rien que le logo du ministère de la culture qui va à l’international et qui fait le tour du monde, je pense que c’est une fierté. Donc, il faut saisir cette occasion de présenter la visibilité et l’accompagnement. Non seulement une visibilité du ministère mais aussi l’accompagnement des artistes dans la réalisation des œuvres. Je pense que de nombreux pays ont compris que la culture est un élément essentiel de développement d’un peuple. Ils sont nombreux qui s’investissent dans ce domaine. Dans notre pays, on n’a pas encore compris les choses peut-être que d’autres domaines bénéficient des soutiens mais au niveau de la danse, nous souffrons de ce manque d’accompagnement et de financement pour la réalisation de nos œuvres.
Propos recueillis par Achille ZIGANI