Après la sortie de leur premier album intitulé <<Siraba>> en 2016, le collectif Qu’on sonne et Voix-ailes revient sur le marché discographique avec un second opus baptisé <<Black Vanila>>. La présentation de ce nouveau bébé a eu lieu lors d’un concert-dédicace, ce mardi 1er décembre 2020 à Ouagadougou.
B-ranger (Abdelaziz Bérenger Yaméogo), Black Vanila (Hamidou Vallian), Térence (Christian Léger Dah) et Tony (Kibsa Anthony Ouédraogo), tels sont les quatre artistes-slameurs qui composaient le collectif Qu’on sonne et Voix-ailes, créé dans les années 2012. Après un premier album <<Siraba>> sorti en 2016 et ainsi bondé de succès et de multiples scènes nationales et internationales, le collectif décide de se préparer pour une nouvelle sortie discographique. , c’est en ce moment précis que la mort arrache un membre du collectif en 2018, Black Vanila. Contre vents et marées, le groupe décide alors de continuer le projet surtout en mémoire à ce dernier. L’album de douze(12) titres <<Black Vanila>> présenté ce mardi 1er décembre 2020 dans les locaux de l’espace culturel Gambidi sonne comme un devoir d’hommage à l’endroit du <<quatrième micro>> du groupe arraché si tôt.
Cet album chanté en français, et en langues nationales morée et dioula, porte les yeux de l’artiste qui scrute sa société dans presque tous les compartiments, sous l’objectif des poèmes, la société, la politique, le vivre-ensemble, l’amour, l’engagement et la vie de tous les jours. Dire à bout portant, Artistes, Monsieur le président, Douceur du visage, Indépendance bla bla, Le briquet de ma cigarette, le minier, L’odeur du Kérosène, Ouaga 2 roues, Plume calcinée, Mon art de vivre ou encore Repose en poésie, tels sont les douze (12) titres qui figurent sur ce nouvel opus, savamment orchestré et enregistré uniquement en live.
Ce nouveau bébé est donc un cocktail de rythmes, de mots, de maux, greffé à la soif de dire, de participer à meubler les consciences pour une construction individuelle et collective. Le titre <<monsieur le président>> en dit plus. En effet, cette chanson, d’ailleurs clipée est une collaboration avec l’autre coqueluche du slam burkinabè du nom de Dabross. Entre des mots forts parfois emprunts d’humour, en passant par des rythmiques agréables à entendre, le collectif dépeint la gestion calamiteuse de certains dirigeants de nos pays.
« Cette nouvelle sortie discographique auto-produite va au-delà d’un simple album; c’est en réalité pour nous une promesse à l’endroit de Valian, grâce au soutien de beaucoup de bonnes volontés. Mais dans cet album il y a une diversité de thématiques aussi bien politique que sociétale parce que pour nous, c’est ça aussi le slam ; essayer d’apporter une part constructive à travers la poésie pour une société plus agréable et juste. Nous faisons du slam, mais la particularité est qu’on le fait sur fond musical sans vraiment se donner de limite au rytmes que l’on choisit. Également nous ne nous donnons pas de limite quant à la langue même si nous écrivons en francais. Nous comptons créer plus de proximité à travers des vidéos, des discussions directes (des ateliers, jouer en live dans les festivals) afin de faire passer notre message et aussi apporter plus de visibilité à notre projet », a expliqué B-rangé, un des membres du collectif.
Les amis, familles et autres artistes venus massivement pour soutenir la sortie de ce deuxième album du collectif a eu droit à une mini-prestation. Aussi faut-il rappeler que le collectif anime des ateliers pour passer la plume et la voix aux jeunes âmes qui veulent avoir la maîtrise du dire, du savoir-faire et du savoir-écrire.
Boukari OUÉDRAOGO