sam 20 avril 2024

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MUSIQUE: Maï Lingani vers une reconquête de l’Europe

Maï Lingani est une artiste qui porte plusieurs casquettes (culturelle et associative). Elle est en effet, chanteuse, auteure-compositrice-interprète. Actuelle leader de l’Association Burkinabè des Femmes Artistes Musiciennes (ABFAM), elle a bien voulu nous accorder une interview au sein de notre rédaction le 30 août dernier. Nos échanges ont porté sur sa carrière mais aussi sur ses projets.

Maï Lingani est une artiste burkinabè qui évolue depuis maintenant vingt ans dans la musique. Ainsi, depuis son enfance, elle avait du goût à s’essayer à la musique. Foi de quoi, cet environnement musical va impacter ses habitudes. Cette passion l’emmène d’ailleurs à passer par le théâtre, la danse et la chorale et finira chanteuse. Mais, Maï Lingani, la jeune artiste est révélée pour la première fois au grand public grâce à la télé nationale ivoirienne à l’occasion d’une émission culturelle dénommée « Podium », en 1994.

Vers fin 97, Maï Lingani regagne le bercail, précisément à Koudougou, ville natale de sa mère au Burkina Faso. Tout semble repartir de zéro, toutefois la famille épouse difficillement son projet musical. Mais par abnégation, courage, détermination, résilience et acharnement, la talentueuse artiste ne lâche pas son rêve . « Ma famille à Koudougou n’était pas d’accord au début pour mon engagement dans la musique. Cela m’a donné la rage de les prouver qu’on peut être digne dans la musique en étant femme », renchérit-elle. A son retour au pays en fin 1997, elle intègre le groupe « Yumba ». Par la suite, elle participe à la deuxième édition du Grand prix de la chanson moderne, organisé par le ministère de la culture alors dirigé par Mahamoudou Ouédraogo. Elle sort lauréate en 1998. C’est la naissance d’une grande artiste et une célibrité qui va impacter l’univers musical burkinabè.

Par la force des choses, Maï Lingani retrouve son groupe « Bêtafoli » à Ouagadougou au sein duquel elle a été choriste en Côte d’Ivoire. Avec ce groupe, elle fait une tournée de 5 pays d’Europe en temps que choriste. Ainsi en 2000, Maï Lingani met sur le marché discographique, son tout premier album baptisé « Entrons dans la Danse ».

Après la dislocation du Bêtafoli, le producteur Lukas Ligeti décide de garder Maï Lingani et créé un autre groupe appelé « Burkina électric ». A travers ce groupe, Maï Lingani fera son entrée aux Etats Unies près que 10 ans, entre 2001 et 2010. Du reste, Maï Lingani, c’est une carrière garnie d’une riche discographie, notamment « Entrons dans la danse », « Nothing », « Rêem Tégré », « Paspanga », etc. Par ailleurs, en 2021, elle marquait un halte pour célébrer ses 20 ans de carrière. Depuis un moment, elle a décidé de revivre les sensations du passé en offrant des prestations live dénommées « Maï Lingani Performances Tour » dans les bars-maquis et grands restaurants. « Nous avons ciblé les maquis et restaurants pour mieux communier avec mon public. Donner des spectacles en live dans ces lieux permet de toucher sans intermédiaire, mes fans. Je souhaiterais aussi dans l’avenir avoir mon propre club où je pourrais offrir des spectacles à mes fans quand je ne suis pas en tournée », a-t-elle signifié. Toujours dans la dynamique de la célébration de ses 20 ans de carrière, elle envisage une tournée européenne, très bientôt en Allemagne.

Du reste, la belle et riche carrière lui a valu plusieurs distinctions et une reconnaissance des plus hautes autorités du pays, nous pouvons citer celle de chevalier de l’ordre du mérite des arts, du tourisme et de la culture. Mais qu’à cela ne tienne, elle plaide pour une aide au profit des femmes artistes musiciennes ainsi que la diminution des taxes des sponsors et mécènes qui soutiennent les évènements des artistes. « Nous n’avons pas de salaire. Tout vient de ce qu’on fait. Je pense aussi que l’État doit augmenter le financement des projets des artistes pour le rayonnement de notre culture. Il doit également se pencher sur le cas des taxes et des impôts des sponsors qui soutiennent nos événements afin qu’ils puissent contribuer véritablement à la créativité artistique », a-t-elle fait savoir.

Aussi à la tête de l’ABFAM depuis 2018, elle envisage avoir, avec cette association, une marche dénommée la « marche blanche » qui consistera à réunir 3000 femmes en vue de marcher pour la paix, le pardon, la résilience et la réconciliation. De son avis, un hymne à la paix sera également réalisé au nom de la paix. « Il y a aussi avec l’Asociation Enfance et Développement (AED), le festival « Béog Biiga » qui est en cours. Cela consiste à récolter des fonds et des dons pour les enfants en situation démunie et également renforcer les centres d’accueil de ces enfants », a-t-elle conclu.

Interview réalisée par Modou TRAORÉ (stagiaire)

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