Awétou fait partir de la fine fleur des musiciens ayant fait un passage à Faso Academy. Le djongo la musique traditionnelle Kassena modernisé par Bil Aka Kora son idole l’inspire dans ses compositions.
Après son premier album sortie en décembre 2013 sous la coupe de Seydoni production, l’artiste prépare activement son retour sur la scène musicale. L’occasion pour nous de nous entretenir avec le fils de Tiébélé la voix du Nahouri qui chante en Kassena et en français. Son nom à l’État civile c’est Aouetou A. Adoua Jean-Baptiste connu sous le nom de Awetou. Artistes musicien burkinabé, Kundé du meilleure espoir 2014, formateur dans des compétitions comme Faso Academy, Star Kids. Il évolue également en tant que musicien à l’orchestre municipal de Ouagadougou et la dernière trompette junior.
Mais comment tout cela a commencé ?
Né en Côte d’Ivoire, il rejoint son pays depuis tout petit. Awétou: «J’ai commencer la musique très jeune, avec les grands frères, je faisait du wôyô (musique ivoirienne). J’ai également fait du théâtre. Sur le plan professionnel, c’est quand je suis arrivé au Burkina pour mes études en 2003 à La dernière trompette j’ai vraiment commencer à faire de la musique.»
Awetou est son patronyme et signifie mon « Dieu est descendu ».
Une bénédiction divine qui fait de l’artiste l’un des meilleure jeune de son domaine, de son style musical. «J’évolue dans la variété, mais je fais plus des recherches musicales pour amener la musique burkinabé au sommet avec un style propre à moi. Souvent je fais des excursions dans le zouglou qui m’a bercé. Dans mon deuxième album j’ai fais une ouverture de la musique gourounsi à la musique ghanéenne. Je suis dans une dynamique de recherche musicale ». Une persévérance qui amène Awétou à se former depuis toujours surtout après son passage à l’émission Faso Academy. « Faso Academy est formateur, la preuve je continue dans le domaine de la formation. C’est des émissions salutaires, mais souvent c’est mal encadré et il y’a à revoir certains paramètres, sinon c’est un vivier de talent. La preuve il y’a Eunice Goula, Fleur, Alain Giresse, Toussy qui sont tous passé par là et bien d’autres».
Awétou: « La musique c’est ma vie, je vis de la musique. Je dors dans la musique, je mange dans la musique. Je ne fais rien d’autre à part la musique. Avec les difficultés que nous rencontrons dans le domaine, on m’interpelle souvent pour me dire de faire autre chose. Mais je suis musicien et c’est mon travail et je me bat pour m’en sortir par ce que je sais faire le mieux» . La preuve que l’artiste est passionné par ce qu’il fait.
Mais quel est le point de vu de Awétou sur la musique burkinabè ?
« La musique burkinabé se comporte bien mais aussi mal. Au Burkina Faso, on a pas encore compris ce que c’est que de faire de la musique. On ne vient pas dans la musique pour se faire voir, la musique c’est un métier. Ce qui est déplorable pour notre génération, il y’a beaucoup qui viennent à la musique pour se faire voir et ils manquent de formation. Il faut noter également que le show bizz burkinabé est trop mesquin et coquin et ça joue sur la musique. Il y’a des jeunes qui cartonnent comme Floby, Imilo le chanceux, Saga Den auprès des grands frères Alif Naaba et Bil Aka Kora, Cissé Abdoulaye mes idoles. On doit aussi arrêter de copier et vendre notre musique ». Une conception de la musique qui l’amène à travailler pour bien gérer sa carrière, une carrière qui se porte bien.
Awétou: « Ma carrière se comporte bien. Je ne fait pas la musique pour être une star seulement. Je fais la musique pour laisser une tâche indélébile dans la musique. Je travaille selon mon rythme et ça va. Je vis toujours de mon premier album « Zang weni ». Je prépare mon deuxième album un maxi de 04 titres Zoul galou<<Union>>. Je ne suis plus sous contrat avec Seydoni Production, c’est avec l’accompagnement du BBDA et de mes propres fonds et l’aide d’un ami Arthur Dimzouré qui a un studio que je suis entraine de produire ce maxi dans le but de relancer ma carrière et préparer un album de 14 titres. Une carrière qui à également ses difficultés ou plutôt sa difficulté majeure qui est le manque de ressources financières.
«Le manque de moyens financiers. Nous avons pleins de projet mais il y’a manque de moyens. Si tu veux répéter même, il faut louer la salle à 10.000 FCFA pour 4 heures de répétition, il faut payer les musiciens. Avec le talent si tu n’a pas de soutien financier c’est compliqué.»
Pour terminer cet entretien l’artiste a sacrifié à la tradition en cette nouvelle année. «Tout ce que j’ai à dire c’est de souhaiter mes voeux les meilleures pour cette nouvelle année à toute la population burkinabé. Que cette année soit une année de joie, de sécurité et que Dieu nous garde. Merci à tout ceux qui me soutienne particulièrement au BBDA. Un big up à tout mes fans, le fan club Awetou. Merci à vous Infos Culture du Faso pour votre soutien à la promotion de la musique au Burkina Faso. Que Dieu vous bénisse.»
Interview réalisé par Parfait Fabrice SAWADOGO.