ven 22 novembre 2024

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Musique: Ozborn Bado, parcours atypique d’un reggaeman au style assez particulier

Du haut de son talent indéniable, Ozborn Bado se présente aujourd’hui comme l’un des porte-flambeaux de la musique reggae au Burkina Faso. La particularité de sa plume lui confère un style reggae assez original. Invité dans les locaux de notre rédaction à Ouagadougou, l’artiste est revenu sur son parcours qui débute au bord de la lagune Ébrié pour ensuite s’implanter au pays des hommes intègres.

Infos Culture du Faso (ICF): Avant de commencer, dites-nous qui est Ozborn Bado ?
Orborn: Avant tout propos, je voudrais remercier Infos Culture du Faso. Ozborn Bado à l’état civil c’est Bado Bitio Olivier, artiste reggae, RNB et plusieurs brassages de styles.

ICF: Dite-nous comment vous êtes arrivé dans la musique ?
Ozborn: Comme tout artiste aimant sa passion, cela a commencé depuis l’école primaire. J’ai débuté par la danse et au fil du temps, je suis entré dans la musique. De par la danse, je crois qu’il y a une synergie, une connexion entre la musique et la danse. Au fil du temps, dans les années 93 à 94, j’ai commencé à m’adonner à la musique en écoutant les chansons de Madonna et Angelique Kidjo, qui m’ont beaucoup inspiré quand j’étais jeune. Sans oublié patience Dabani. Et c’est à partir de ce moment que la musique a commencé à prendre le dessus sur ma personne. C’est le RAP qui était la base. Ainsi, dans les années 98, j’ai eu la chance de croiser un monsieur du nom de Nagalo Madochi qui a décidé d’apporter un plus dans ma carrière et à partir de là, nous avons fondé mon premier groupe appelé MJ SAINTE qui signifie le messager de la jeunesse sainte dont j’étais le lead vocal. C’est donc ainsi que j’ai commencé à faire des petites tournées pour me faire connaitre et par la suite le groupe s’est disloqué. En 2009, je suis reparti encore au studio de par le soutien de mon père, qui au début de ma carrière s’était opposé. En 2010, j’ai eu la chance de participer au FEMUA et en 2012 sur les petits plateaux aussi. C’est ainsi que les choses ont commencé à prendre proportion. J’ai donc eu la chance de croiser un grand frère du nom de Camara Ousmane qui a produit cet album qu’on voit aujourd’hui, « Lovafrica ».

ICF: « Lovafrica » a-t-il été produit en Côte d’Ivoire ou au Burkina ?
Ozborn: « Lovafrica » a été produit en Côte d’Ivoire mais il a vu le jour au Burkina Faso ici en Septembre 2017.

ICF: Pourquoi avoir porté votre le choix sur le Reggae et non le RAP ?
Ozborn: C’est le frère Dj Arsenal de la Côte d’Ivoire, qui est un arrangeur qui m’a suggéré ce registre car il trouvait que j’avais une voix qui rimait avec le reggae. De là donc, j’ai commencé à lire les bouquins sur Bob Marley; voir un peu son parcours et c’est ainsi que la musique reggae a su me dompter.

ICF:Parler-nous de cet album ?
Ozborn: Je dirai que cet album a été conçu dans de bonnes conditions. Il a été arrangé par le Maestro Evariste Yacé qui est décédé, paix à son âme. Ça été difficile au départ car j’ai mis du temps avant de le faire, parce qu’il fallait le faire minutieusement.

ICF: C’est un album de combien de titres ?
Ozborn: C’est un album de 10 titres qui est composé de différentes thématiques d’où la principale nous parle de l’amour en générale.

ICF: Comment l’album s’est comporté sur le marché discographique burkinabè ?
Ozborn: Ça été un succès, puisqu’il a remporté le prix du Marley de la révélation en 2017, nominé dans la catégorie Kundé d’espoir en 2018, et lauréat du meilleur clip au Marley en 2019. Cet album m’a permis aussi d’être nominé au Kundé en 2018 dans la catégorie meilleur espoir. Je dirai donc que cet album m’a permis de m’implanter dans le milieu.

ICF: Au constat fait, vous êtes peu connu du public burkinabè, qu’est-ce qui explique cela ?
Ozborn: Je pense que c’est une question de temps. On n’acquiert pas le succès d’un coup et la musique, ce n’est pas de la course de vitesse. Avec le temps, on va s’adapter aux réalités afin de pouvoir s’imposer.

ICF: Vous êtes en préparation de la sortie d’un single, pouvez-vous nous parler de cela ?
Ozborn: Le 21 septembre dernier, j’ai eu à sortir un single, intitulé « Good vibes » . Et là, il y a encore une programmation pour un autre single en cours. C’est donc une manière pour moi d’annoncer la sortie du prochain album. Ce-ci dit, il faille prendre le temps de bien ficeller les choses. Il faut pouvoir maintenir son public en haleine.

ICF: Quels sont les événements majeurs auxquels vous avez pris part ?
Ozborn: Il faut dire que j’ai eu la chance participer à pas mal d’événements. Ce sont entre autres le Reggae City Festival à Ouagadougou (Mars 2017); le VEMAO (Village d’Expressions des Musiques Africaine de Ouagadougou) de Novembre 2017; le Festival Lune du Sahel à Koubri en Décembre 2017; le SOKO Festival “ Retour à la source ” en Janvier 2018; le Festival ACMUR Rendez-Vous Chez Nous en Février 2018; le Festival Garba au Faso de Février 2018; le Festival de musique Afrobeat de Ouagadougou en Avril 2018; le Festival Fête de la Musique en Juin 2018; le Marley d’Or d’Avril 2018; le Village du 11 décembre, fête de l’Indépendance du Burkina Faso en Décembre 2018; la 26e édition du FESPACO en Février 2019; le Festival Tenko reggae en Juin 2019; le Festival Baba Village en Octobre 2019; Nioko 2 en Fête (Mars 2020); ect.

ICF: Quelles sont vos collaborations et relations avec les autres artistes reggae au Burkina ?
Ozborn: Je suis en parfaite harmonie avec tout le monde. Et il n’est pas exclu que nous avons de futures collaborations ensemble.

ICF: Que pensez-vous du reggae burkinabè ?
Ozborn: Le reggae burkinabè est sur la voix qu’il faut, le peuple burkinabè aime beaucoup la musique reggae. Mais nous leur demandons de beaucoup plus nous écouter car c’est la même musique. La musique reggae burkinabè a de l’avenir.

ICF: Qu’est-ce qui fait la particularité de votre reggae par rapport à celui des autres ?
Oborn: Je pense que ce sont les autres qui sont mieux placés pour donner leurs opinions. Aussi, la plume s’avère un impact dans la musique reggae.

ICF: Mis à part l’album, y a-t-il d’autres choses à l’horizon ?
Ozborn: Dans le mois d’Avril, je serai au Congo Brazzaville à la 8ème édition de l’International Reggae Festival pour représenter le Burkina Faso. Il y’en a tant qu’on ne peut pas tout dire avant d’avoir certifié.

ICF: Nous sommes pratiquement à la fin de notre entretien, quel est votre mot de fin ?
Ozborn: Je lance un appel au public burkinabè de consommer local. Nous avons plus besoin de leur soutien pour donner le meilleur de nous-mêmes. Aussi, mes remerciements vont à l’endroit de mes fans pour leur soutien indéfectible. Pour ma part, je travaillerai assez afin de justifier la confiance qu’ils m’ont donnée. Merci infiniment à votre journal qui non seulement m’offre l’opportunité de parler de ma modeste personne ainsi que de ma carrière.

 

Boukari OUÉDRAOGO

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