Après avoir scruté de long en large les indicateurs de mise en œuvre du projet « Aide à la professionnalisation de trois ensembles artistiques de la fanfare, de l’équipe de majorettes et de la compagnie de l’ARC » de l’association ARC de Niangoloko, l’équipe technique du FDCT a mis le cap sur la ville de Niangoloko, ce 30 octobre 2022. Il s’est agi pour l’équipe d’échanger avec les bénéficiaires directs du projet.
Si l’objectif premier de la mission conjointe du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) est d’actualiser les données en ce qui concerne les projets cofinancés par l’Union Européenne dans le cadre du Programme d’Appui aux Industries Créatives et à la Gouvernance de la Culture (PAIC-GC), l’autre aspect important était de constater de plus près les retombées directes. Et c’est bien ce que l’équipe technique de la zone Ouest a entrepris de faire ce dimanche 30 octobre 2022. En effet, elle a tenu à se déplacer du côté de Niangoloko, en vue d’échanger avec les bénéficiaires directs du projet « Aide à la professionnalisation de trois ensembles artistiques de la fanfare, de l’équipe de majorettes et de la compagnie de l’ARC ».
Fruit de l’association ARC de Niangoloko, le présent projet a consisté à former trois troupes de la localité, notamment en fanfare, théâtre et marionnettes. Il s’agit entre autres de la compagnie de théâtre de l’ARC, la troupe de marionnettes et celle de la fanfare. L’idée derrière cette initiative était de les aider à se professionaliser mais aussi et surtout qu’elles puissent s’autonomiser. Chose faite, puisque grâce à ce projet, toutes les trois troupes sont parvenues à se faire délivrer des récépissés de fonctionnement.
Pour Koumarami Karama, artiste comédienne, responsable de la troupe théâtrale La compagnie de l’ARC, le projet a permis aux artistes de sa compagnie de recevoir une formation très capitale sur le jeu d’acteur mais aussi de se prendre en charge en matière de création de spectacles. De l’avis donc de cette dernière, la compagnie a pu réaliser des activités et prend régulièrement part à d’autres formations de sorte à continuer de consolider les acquis engrangés grâce au FDCT, à travers le financement de l’association ARC de Niangoloko.
« En clair, ça nous a permis d’être autonome en terme de formation et de création. D’ailleurs, nous avons grâce au projet, obtenu un récépissé qui nous permet de fonctionner de façon autonome. Cela dit, nous arrivons à avoir en dehors de l’association, des activités. Nous avons joué des spectacles, notamment avec PROGETOMUNTO sur l’alimentation du nourrisson; avec PROMACO sur les grossesses non désirées en milieu scolaire; avec l’église catholique de Niangoloko; mais aussi à la 1re édition du Festival de théâtre de l’association les amazones de Santa. Ce spectacle a porté sur les médicaments de la rue et l’automédication. C’était en mai dernier, et nous comptons faire pareil à la 2e édition, en mars 2023 », a-t-elle fait savoir.
Quant à Madame Sirima née Ouattara Maférima, responsable de la troupe des majorettes, elle a tenu à insister sur l’aspect formation qu’ont pu bénéficier les membres de sa troupe. De son avis, à l’image des deux autres troupes, les majorettes travaillaient dans l’informel mais cela a changé grâce au FDCT. Le récépissé obtenu selon elle, permet à sa troupe d’exercer dans l’égalité et d’aller au-delà même de Niangoloko pour montrer leur savoir-faire. Par delà tout, elle a tenu à saluer cet esprit de suivi des projets du FDCT. Beaucoup d’activités ont pu être menées, notamment des prestations dans des cérémonies officielles, etc. Il était prévu selon elle, de sillonner d’autres villages et communes de la région, mais le problème sécuritaire constitue un frein.
Même son de cloche pour Hema Sibiri, responsable de la troupe de fanfare. « Notre troupe de fanfare est composée d’une trentaine de jeunes dont des fonctionnaires, des scolaires et aussi des personnes du secteur informel. Avant le projet, on avançait sans repère. Et grâce à la formation que nous avons reçu, nous avons pu adjoindre la théorie à la pratique. À cela s’ajoute l’acquisition de matériels qui nous permet aujourd’hui de mener au mieux notre metier. Conjointement avec la troupe des majorettes, nous avons pu mener des animations dans des cérémonies. Nous espérons que la situation sécuritaire s’améliore afin que nous puissions mettre en œuvre nos objectifs », foi de monsieur Hema.
Du reste, les bénéficiaires ont souhaité que le FDCT et son partenaire l’Union Européenne continuent de les soutenir. « Vous avez planté un arbre, et aujourd’hui vous êtes là pour voir s’il vit. Nous souhaitons donc que vous continuez de l’aider à grandir ». C’est du moins ce que les responsables des troupes ont martelé. Tout en saluant les troupes pour les résultats déjà engrangés, Djébal Konaté, responsable de l’équipe du FDCT les a appelé à continuer dans ce sens. Aussi, a-t-il insisté sur la nécessité pour les troupes de miser sur la transmission.
En rappel, le projet de l’association ARC de Niangoloko a bénéficié d’une subvention de 22 millions de F CFA, à l’issu du 1er appel à projets du FDCT et de l’Union Européenne, dans le cadre du PAIC-GC.
Boukari OUÉDRAOGO
