«Providence», c’est le titre du tout premier album de Sœur Gisèle SOMÉ dédicacé le 1er novembre dernier à Ouagadougou. Une merveille de sept (7) titres dans laquelle elle exprime sa foi et son amour pour Dieu et pour les hommes en les invitant à garder le regard sur le Christ Jésus. Dans une interview que Sœur Gisèle nous a accordée, elle revient sur sa jeune carrière et cet opus, tout en abordant l’importance de la fête de Noël.
Infos Culture du Faso (ICF) : Qui est Sœur Gisèle SOME pour nos Lecteurs ?
Sœur Gisèle : Je suis comme vous venez de le mentionner, Sœur SOMÉ Gisèle de la Congrégation des Sœurs Disciples du Divin Maître, originaire de Guégéré dans le diocèse de Diébougou. J’ai prononcé mes premiers vœux en février 2013 et les vœux perpétuels en janvier 2021. Actuellement Je suis dans la communauté des Sœurs Disciples du Divin Maître à Tanghin.
ICF : Parlez-nous de votre histoire avec la musique ?
Sœur Gisèle: Il s’agit vraiment d’une histoire parce que j’ai grandi dans la musique aux côtés de mon Père (paix à son âme) qui était catéchiste et qui a composé des chants liturgiques pour les célébrations liturgiques. Mais en réalité, je n’avais jamais imaginé que je serai héritière de cette source d’inspiration un jour. C’est donc avec une grande joie que j’ai enregistré ma première composition à Rome pendant que j’y étais pour ma formation.
ICF : C’est vrai que vos compositions commencent en 2019 à Rome lors d’une session de préparation aux vœux perpétuels, mais à quel moment avez-vous senti qu’il fallait se lancer officiellement dans la musique ?
Sœur Gisèle : C’est pratiquement au dernier trimestre de l’année 2020, après avoir pris en considération les conseils et propositions de ma supérieure locale et des personnes qui me sont proches et qui ont écouté les compositions. Nous avons jugé bon de partager le fruit de ces différentes méditations avec l’entrée en studio.
ICF : Qu’est-ce que cela signifie pour vous de vous servir de votre passion qu’est la musique pour magnifier Dieu ?
Sœur Gisèle : Me servir de ma passion ? Non, je dirai que j’utilise juste ce que Dieu m’a donné. C’est un don que j’essaie de partager avec mes frères et sœurs. Mon désir c’est d’évangéliser par le chant, à travers les moyens de communication sociale pour atteindre le plus grand nombre possible parce que pour notre fondateur le bienheureux Jacques Alberione, le monde est la paroisse des Sœurs Disciples et de toute la famille paulinienne. Nous avons donc le devoir d’apporter à ce monde, la Bonne Nouvelle de Jésus, Maître Divin moyennant notre apostolat Eucharistique, sacerdotal et liturgique. Et à cela, avec les conseils de la maison Mobile Service Burkina Faso (MSBF) de Monsieur PILABRE P Baudouin, de mon manager Monsieur SIMPORE Aristide avec sa maison de production TasNo production et de mon coach vocal Monsieur BAMSAMBDA Michel de Vases de Gloire, nous avons proposé des rythmes qui avec nous, semblent-ils, aideront à toucher plus de monde en dehors même de la communauté chrétienne. Tout cela pour dire qu’il ne s’agit pas de servir une passion mais d’utiliser un don en se laissant accompagner par des acteurs bien instruits du milieu afin que le message de la bonne nouvelle puisse rejoindre plus de personnes.
ICF : Dieu faisant, vous avez pu mettre sur le marché discographique un album de 7 titres intitulé «Providence», pourquoi le choix de ce titre ?
Sœur Gisèle : Lors de la dédicace de l’album le 1er novembre dernier, jour de la fête de tous les saints, nous avons fait remarquer que l’inspiration ainsi que la réalisation de l’œuvre sont une providence de Dieu. D’abord le premier pas ce n’était pas de réaliser un album, ce n’est qu’après avoir pris en considération les conseils de certaines personnes avisées, que j’ai eu le courage d’aller en studio. Mais, il ne suffisait pas d’avoir le courage pour y aller, il fallait surtout avoir la permission de mes supérieures majeures et le soutien nécessaire pour la réalisation de l’œuvre. C’est en l’espace d’une année que nous avions bouclé l’enregistrement en attendant le jour de la dédicace. En somme, tout a été le fruit de la providence.
ICF : Pouvez-vous nous parler du contenu de cet album ? Quelles sont les thématiques abordées ?
Sœur Gisèle : L’album a sept (07) titres à savoir : Le premier titre «Bénie sois-tu Marie» est un cantique de reconnaissance à Marie notre Mère pour son oui qui nous a valu le salut, et pour sa proximité dans les situations difficiles. Et comme nous l’a dit le Saint-Père Pape François : «Un chrétien sans Marie pour Mère est un orphelin»; quoi de plus normal que de magnifier la Mère du Sauveuse.
Le second «Merveilleux est le chemin», est aussi des éloges faits à la vierge Marie, première disciple de Jésus et modèle pour les Sœurs Disciples du Divin Maître. Il explique brièvement la mission des sœurs Disciples et fait également hommage à notre fondateur, cela dans le but de faire connaître les Sœurs Disciples du Divin Maître.
Le troisième titre chante la miséricorde illimitée du Seigneur «Miséricorde est le Seigneur» pour tous ses enfants. Miséricorde dont nous faisons l’expérience au quotidien dans notre vie par le premier don matinal; le souffle de vie malgré nos errances et nos manques d’amour.
Le quatrième par son titre «Monde sans repère» est un cri vers le ciel afin que le Seigneur vienne en aide à notre monde désorienté. Nous ne sommes pas sans savoir comment les valeurs d’hier sont remises en cause par le monde d’aujourd’hui; il n’y a plus de repère pour s’orienter et vivre.
Le cinquième titre «Semence répandue» est un bref mémorial de Jacques Alberione fondateur de notre famille paulinienne et apôtre de l’évangélisation par les moyens de communication sociale. Le chant est un moyen de communication, d’évangélisation. Par cet album, elle apporte sa pierre à la mission d’évangélisation de l’Eglise.
Le sixième est un chant d‘action de grâce au bon Dieu «Tu es bon». Recevoir un tel don de Dieu, il m’était impossible de ne pas rendre grâce à Dieu.
Et enfin le dernier titre «Tu es tout pour moi» exprime la place primordiale que le Seigneur occupe dans chaque vie, dans ma vie. C’est Lui seul qui peut combler le cœur humain. Donc une invite à tous ceux et à toutes celles qui écouteront l’album à l’abandon à Dieu; malgré tous les soucis, les problèmes qu’on aura, Il reste le Maître.
Voici en résumé ce que je peux dire des titres et des thèmes abordés. Dans chaque titre c’est l’expression de ma foi et de mon amour pour Dieu et pour les hommes en nous invitant à garder le regard sur le Christ Jésus.
ICF : Dans quel style musical, cet album a été fait ? Et quels sont les différents titres qui s’y trouvent ?
Sœur Gisèle : Il faut souligner que pour un premier album nous avons proposé différents rythmes, sur les sept (07) vous n’avez qu’un seul rythme repris une seule fois; tous les autres titres sont de rythmes différents. Il y a de la salsa, le liwaga, du RnB, du Reggae, du slow… le but comme je l’ai dit, c’est de pouvoir rejoindre le plus de monde possible.
ICF : C’est quoi votre vision à travers cette œuvre musicale ?
Sœur Gisèle : La vision ultime est celle d’apporter la Bonne Nouvelle à plus de monde possible par la musique d’où le choix assez osé de notre part des titres et des rythmes pour ce premier album. Des échanges avant l’entrée en studio, il était ressorti cet objectif principal; partager la foi et l’amour que nous avons pour Dieu et pour le prochain avec les autres. Et je puis vous assurer que ce ne fut pas simple parce qu’on anticipait sur la possible difficulté d’être écouté par les gens qui sont déjà habitués à un style bien précis de la musique religieuse au niveau du Burkina. Un sage disait : «La peur ne doit pas vous empêcher d’apporter un plus à ce qu’il y a déjà». Nous avions donc pris ce risque et nous espérons que cet album apportera un plus à l’univers musical religieux du Burkina.
ICF : Est-ce qu’il y a des actions qui sont prévues afin de permettre à cet album d’atteindre les objectifs escomptés ? Si oui lesquelles ?
Sœur Gisèle : Comme dit, l’objectif principal est d’apporter la Bonne Nouvelle à plus de monde possible, pour ce faire nous avons mis en œuvre plusieurs actions avant la sortie de l’album et après. Il s’est agi d’abord de se faire connaître. Cela s’est passé par les médias, les réseaux sociaux; un compte Facebook et YouTube (http://youtube.com/channel/UCRDM36YUWOQ_3EhWAop0_w) ont été créés à cet effet. Et par moment quand le temps nous permet nous animons ces pages. Actuellement nous nous évertuons à la promotion de l’album sur les chaînes de radio en attendant la sortie du premier clip. Nous profitons de cette opportunité pour remercier les différents médias en ligne et les radios pour leurs sollicitudes à nous accompagner; un merci à vous Infos culture pour l’intérêt porté à notre œuvre artistique.
ICF : Où est-ce que l’album est disponible et à quel tarif ?
Sœur Gisèle : Il est disponible à la Radio Maria, à Dagnongo, à la Paroisse saint Camille auprès des vendeuses des objets de piétés et à la boutique des Sœurs Disciples du Divin Maître au Centre Jean Paul II à Tanghin. D’ici là, nous ferons des dépôts dans d’autres lieux. Le CD est à 3.000 francs CFA et la Clé USB à 5.000 francs CFA.
ICF : Nous sommes à l’orée de la fête de Noël, que signifie ce moment pour vous ?
Sœur Gisèle : C’est une occasion unique pour nous chrétiens, chrétiennes de nous souvenir du merveilleux échange à travers lequel Dieu entre dans notre histoire humaine à travers la naissance de Jésus-Christ. C’est un évènement extraordinaire qui nous montre à quel point Dieu nous aime. Et c’est un beau moment de retrouvailles qui permet de reconstruire nos familles, de prier et de méditer sur ce mystère de l’incarnation et surtout de faire une place à l’enfant Jésus dans notre cœur. Préparons-nous à cette fête d’une manière plus concrète à travers le partage, l’amour, la réconciliation, la justice et en cultivant la paix et la joie en nous et autour de nous. C’est ainsi que nous allons accueillir de façon plus efficace dans nos cœurs, l’Emmanuel Dieu avec nous jusqu’à la fin des temps.
ICF : Quels sont vos vœux à cette occasion ?
Sœur Gisèle : En ce moment où notre pays est éprouvé par le terrorisme, que Jésus le prince de la paix nous apporte la vraie paix que nul ne peut nous ravir. Qu’il nous soutienne dans notre lutte pour transformer en amis nos persécuteurs, afin que la paix et la cohésion sociale règnent au Faso.
ICF : Votre mot de fin.
Sœur Gisèle : Je souhaite à toutes et à tous joyeux Noël ! Mes vœux de santé, de paix et de joie à tous ! Que le Seigneur nous garde unis dans son amour !
Interview réalisée par Boukari OUEDRAOGO
