Président de l’association culturelle « Faso Merveille » basée en Italie, Abdoulaye Bancé, plus connu sous le nom Ablo la Merveille, est un promoteur culturel installé en Italie. Il est par ailleurs le promoteur de la Nuit de l’Intégrité dont le 2e rendez-vous annuel est attendu le 18 juin prochain du côté de la localité de Vicenza, en Italie. Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, il revient sur les grandes articulations de cette présente édition.
Infos Culture du Faso (ICF): Vous êtes le promoteur de la Nuit de l’Intégrité, dites-nous qu’est-ce qui a prévalu à sa mise en place ?
Abdoulaye Bancé (AB): Nous vivons dans un pays dont la culture, les habitudes et le mode de vivre sont différents de ce que nous avons toujours connu chez nous au Burkina Faso. Et avec la nouvelle génération, nos enfants qui naissent en Italie et ceux qui arrivent à bas-âge reçoivent une éducation souvent propre à la culture du pays d’accueil. Nous avons donc pensé qu’il était nécessaire sinon capital de trouver un moyen pour faire connaître notre culture à cette nouvelle génération pour qu’elle comprenne d’où elle tire ses origines et connaisse les valeurs culturelles et traditionnelles qui ont toujours caractérisées l’homme intègre burkinabè. Cet évènement est le moyen de nous réunir et vivre en communauté pendant une soirée notre culture et de la mettre en valeur.
ICF: À quoi consiste cet événement ?
AB: C’est un évènement qui consiste à réunir la communauté burkinabè, la diaspora africaine en Italie, les amis du Burkina et d’Afrique en Italie. La Nuit de l’Intégrité est un évènement de distinction des filles et fils du Faso, les amis du Burkina, les associations et les organisations qui œuvrent pour le développement de notre pays et/ou pour le bien-être de nos compatriotes dans notre pays d’accueil.
ICF: Quels sont les objectifs poursuivis ?
AB: L’un des objectifs principal de la Nuit de l’Intégrité, c’est particulièrement la promotion de la culture burkinabè en Italie et celle africaine en générale. À travers cet évènement, nous voulons créer les conditions nécessaires afin de favoriser le processus d’intégration dans le tissu social en Italie mais aussi faire connaître notre pays à travers la promotion de la culture du vivre-ensemble, la tolérance, la fraternité afin de vivre en harmonie avec les autres communautés même si nous avons des cultures différentes.
ICF: Après la 1ère édition tenue l’année dernière, quel bilan pouvons-nous retenir ?
AB: La première édition qui s’est tenue en juin 2019 s’est agréablement bien déroulée avec une forte participation de notre communauté et des amis de notre pays, de nos représentations diplomatiques en Italie et des autorités locales de la ville de Vicenza. Cela nous a permis de comprendre que nous étions sur la bonne voie et que notre communauté avait également une telle cérémonie qui la célèbre et qui l’encourage dans les différentes œuvres.
ICF: Vous vous apprêtez à tenir la 2e édition le 18 juin prochain, Dites-nous quelles seront les différentes articulations ?
AB: Pour cette deuxième édition, nous avons la Côte d’Ivoire comme pays invité et pour ce faire, le programme est articulé comme suit:
– Match de football Côte d’Ivoire vs Burkina
– Dîner Gala
– Défilé de mode
– prestations d’artistes
– Cérémonie de remise de trophées et d’attestations
ICF: Quelle pourrait-être la particularité de cette édition ?
AB: Cette édition sera caractérisée par un dîner Gala fait à base des mets de notre pays, la participation des membres de la diaspora burkinabè d’autres pays d’Europe mais aussi par le fait d’avoir sur l’affiche un mix d’artistes du pays et ceux vivant en Italie.
ICF: Le thème sur lequel se déroulera cette édition est « Brassage culturel et contribution de la diaspora à l’édification d’un Burkina Faso de sécurité, de paix et de cohésion sociale. Qu’est qui vous a motivé à retenir un tel thème ?
AB: Dans la situation actuelle de notre pays marquée par une insécurité et une grogne sociale sans précédent, nous pensons que la diaspora doit avoir son mot à dire; nous devons être acteurs actifs dans cette lutte que mène notre pays depuis des années. Si aujourd’hui nous parlons de la promotion culturelle de notre pays, c’est parceque nous en sommes fiers mais que cela soit toujours possible, il faut de la stabilité et de la cohésion sociale dans notre pays.
ICF: A quelques deux semaines de la date fatidique, pouvez-vous nous en dire plus sur l’état des lieux des préparatifs ?
AB: Sur ce point, nous pouvons dire que les choses avancent bien surtout qu’on ne savait même pas qu’on allait pouvoir tenir cette édition à cause de la pandémie à coronavirus dont l’Italie est l’un des pays les plus touchés au monde. Donc nous pouvons nous dire que cette fête représente pour notre communauté, le début d’une nouvelle liberté et d’un moment de retrouvailles collectives après un long confinement qui dure depuis 2020.
ICF: Y-a-t-il des difficultés qui entachent la bonne marche de ces préparatifs? Si oui, lesquelles ?
AB: Comme pour toute organisation, les difficultés ne manquent pas. Déjà avec les mesures de restrictions, on peut citer les difficultés liées aux questions logistiques. Et ayant confirmé les choses avec un retard dû aux mêmes causes, il n’est donc pas facile de trouver des sponsors ou des partenaires en si peu de temps pour nous accompagner
ICF: Des doléances à l’endroit des mécènes ou autres structures pour d’éventuels partenariats ou soutiens ?
AB: La Nuit de l’Intégrité est un évènement qui veut unir la diaspora burkinabè d’Italie afin de nous orienter sur les choses essentielles pour le bien de notre pays. Déjà à la première édition nous avons impliqué des mécènes et des structures de notre pays, nous avons proposer le projet à plusieurs structures nationales et notre souhait est que les gens comprennent son importance et sa portée afin de se rendre disponible à un partenariat ou à une collaboration franche. Un accompagnement et un soutien de quelque nature que ce soit sont toujours sollicités aux structures et aux mécènes car quoi qu’en soit, ce que nous faisons à l’étranger n’est contraire à ce qui se fait au pays. Ce sont donc des initiatives qui se complètent.
ICF: Nous sommes pratiquement à la fin de notre entretien, quel est votre mot de fin ?
AB: Je voudrais vous dire merci et vous féliciter pour votre travail et pour l’occasion que vous offrez à la diaspora afin qu’elle puisse s’exprimer sur ses parcours et ses activités.
Je souhaite vivement que notre pays puisse retrouver une forte cohésion sociale, une bonne stabilité, la paix et la sécurité car seul dans ces conditions que nous pouvons aspirer à un développement durable dans tous les domaines. Ma pensée va également à l’endroit des personnes déplacées internes, aux victimes du terrorisme et à nos Forces de défense et de sécurité.
Bien-sûr, je vous donne rendez-vous le 18 juin à Vicenza en Italie pour la deuxième édition de la Nuit de l’Intégrité.
Vive la Burkina Faso
Vive la diaspora burkinabè d’Italie et du monde.
Dieu bénisse le Burkina Faso
Leticia G. YAMEOGO (stagiaire)