Dans le cadre de la tenue de la 12è édition du festival « nuit d’hommage aux autorités coutumières », les dites autorités ont animé une conférence publique, ce jeudi 27 mai 2021 à l’hôtel palace de Ouagadougou. Cette assise a abordé, tout le long de la journée, des questions en rapport avec le thème du festival « contribution des autorités coutumières à une véritable réconciliation nationale au Burkina Faso ».
Par quel moyen nos autorités coutumières pourront apporter leur touche au processus de réconciliation nationale? La réponse à cette question a été le cœur des échanges, aux cours de la conférence animée par les dites autorités, ce jeudi 27 mai 2021, à Ouagadougou. « Contribution des autorités coutumières à une véritable réconciliation nationale au Burkina Faso », a été d’ailleurs, le thème sur lequel, elle s’est articulée.
Cette rencontre initiée par l’artiste musicienne Bibata Nana, a été animée par le Pr Albert Ouédraogo, le wemteng Naaba, Achille Yaméogo et le naaba Boalga. Pour Achille Yaméogo, la participation des chefs coutumiers est une nécessité dans ce processus de réconciliation. « A l’époque, quand on avait des conflits, il y’avait pas d’histoire de police ou quoi que ce soit. Juste des démarches qu’on entreprend avec les chefs comme parrain et cela se règle. Donc pourquoi pas inclure cela dans nos démarches », a-t-il indiqué.
A entendre le wembteng naaba, tout ces problèmes résident dans le fait qu’à nos jours les gens n’aiment pas intégrer les chefs coutumiers dans la gestion du pays. « Au moment des élections, ils sont là à demander nos soutiens et après cela ils disparaissent et ne réapparaissent que quand il y’a conflit ou autres élections. Comment on peut participer à ce processus gouvernemental si nous sommes pas consultés. Je pense que nous avons beaucoup à apporter », s’est-il indigné.
L’inclusion des autorités pour une démocratie effective
La conférence a connu aussi l’intervention du Pr Albert Ouédreago, ex ministre en charge de l’enseignement secondaire. Selon le Pr Albert, il faut intégrer les autorités dans les décisions. d’ailleurs dit-il, il faut créer un statut pour ces autorités afin qu’ils puissent participer aussi à la gouvernance en donnant leurs mots aux prises de décisions. « On ne peut pas prétendre à une démocratie sans passer par nos racines. Nos racines, ce sont nos autorités coutumières. Il faut le dire, pour que le pays soit dans une réelle démocratie, il faut impérativement passer par la chefferie. D’ailleurs les autres pays l’ont compris, la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Allemagne », a-t-il déclaré.
Il faut rappeler que la conférence, tenue ce matin, est l’une des articulations du festival « Nuit d’hommage aux autorités coutumières », de Bibata Nana. La suite se déroulera ce soir par un concert au niveau de la salle polyvalente de Ouaga 2000, ensuite le Fango Raaga sur le terrain de l’ASFA Yennenga.
Abdoul Gani Barry (stagiaire)