Le Burkina Faso est un pays composé d’une soixantaine d’ethnies. Cette diversité ethnique fait sans doute la richesse culturelle du pays des hommes intègres. Allons donc à la découverte du « Warba », danse traditionnelle moaga.
Le « Warba » est une danse traditionnelle des Mossi. Mouni Etienne Kaboré dans son mémoire de DEA (Diplômes d’Etudes Approfondies), affirme que le « Warba » est « un frétillement rythmique des hanches, de gauche à droite et de droite à gauche extrêmement vite sans que ne bouge le buste et à avancer aussi régulièrement les pieds sur un rythme lent. » Il est pratiqué par toutes les générations à savoir, jeunes et vieux, hommes et femmes, lors des évènements. Selon certaines sources, le « Warba », serait d’origine touareg et peuhl et il aurait été introduit chez les Mossi, dans le Ganzourgou, sous l’influence de l’islam. D’ailleurs, le Festival du Warba y est célébré tous les deux ans, précisément à Zorgho.
D’abord traditionnelle, le « Warba » était un art qui assurait plusieurs fonctions sociales et qui transmettait des informations précises dans des communautés déterminées. Il était réservé à l’origine aux cérémonies d’intronisation ou aux cérémonies funéraires. Il faut noter que le « Warba » est pratiqué dans douze provinces du Burkina-Faso. Chaque village possède une troupe de danseurs à laquelle il fait appel pour les animations populaires, lors de la fête coutumière du chef de village et lors des funérailles.
Les danseurs du « Warba » se caractérisent par leur tenue vestimentaire colorée et leur endurance incroyable. Ils peuvent danser toute une nuit avec une petite pause toutes les heures. Il faut noter que leur tenue vestimentaire est surtout composée du pagne traditionnel « Liwli-pendé ». Selon certains danseurs, pour la protection, le « wack » est obligatoire dans le « Warba » car les troupes se lancent des poisons appelés « pébré » lors des compétitions.
À l’origine, l’instrument de musique qui accompagnait la danse du « Warba » était le « bendré ». Le bendré est un tambour-calebasse fait d’une grande calebasse percée d’un trou de quinze (15) cm environ et recouvert d’une peau de mouton. Mais aujourd’hui, nous avons également le « wiga » (sifflet mossi), le « lounga » (tambour parleur), le « dundu », le « kiéma » (les castagnettes mossi ou tambour d’aisselle), le « waaga » (métallophone plat en double lame tenue dans les mains du danseur de « Warba »). Par ailleurs, la danse du « Warba » change en fonction de l’évènement. S’il s’agit d’un évènement malheureux, il n’y a pas de pas à suivre ; par contre, quand il s’agit des compétitions, il y a un rythme commun.
De nos jours, le « Warba » a quitté le territoire moaga pour enrichir le patrimoine culturel national, il inspire même la chanson moderne burkinabè. Mais force est de constater que ce patrimoine culturel qu’est le « Warba » rencontre des difficultés liées à la relève des danseurs par les jeunes. En effet, les jeunes s’intéressent moins à cette danse en prétextant l’école comme motif. Il y a aussi l’exode rural, les migrations, etc. Il nous appartient donc de faire en sorte de ne pas perdre cette grande richesse culturelle qui fait la fierté du Burkina-Faso.
Aïssata TRAORE (stagiaire)