mar 23 avril 2024

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PHOTOGRAPHIE : Warren B. Saré se confie à Infos Culture du Faso.

Photographe freelance, directeur du centre photographique de Ouagadougou (CPO), Warren B Saré nous reçoit au sein de son centre pour nous partager le vécu lié à la pratique de son métier de photographe depuis plus de trente ans et faire un bilan général de sa carrière.

ICF: Présentez vous à nos lecteurs !

W.S: Je suis Warren B Saré, photographe professionnel depuis plus de 30 ans.

ICF: Comment êtes-vous arriver dans ce domaine ?

WS: Je suis arrivé dans la photographie depuis l’âge de 13 ans. Je partais tous les jours au marché de Benogdo pour aider des commerçants à vendre souvent des pagnes et souvent des plats. C’est en ce moment que je voyais un monsieur qui se prénommait Boukaré qui venait de la grande ville pour faire des photos. J’ai tellement aimé son travail que je ne vendais plus rien. Arrivé au marché, je partais rejoindre M Boukaré et je passais mon temps à le regarder travailler. J’ai même demandé à être son apprenti mais il a refusé sous prétexte qu’il ne pouvais pas me payer. Mais au fur et à mesure qu’il voyait mon enthousiasme et ma volonté d’apprendre, il a accepté finalement de me prendre comme apprenti. Un jour, il a eu un empêchement et n’a pas pu venir travailler alors, j’ai pris l’appareil et j’ai parcourus les marchés environnants pour prendre des photos, j’ai promis à ces personnes de rapporter les photos le plus rapidement possible. Je suis parti remettre à M Boukaré l’appareil en plus des sommes que j’avais déjà récupérés comme avance, il a fait une mine très triste et j’ai demandé ce qu’il avait, c’est là qu’il m’a avoué qu’il avait oublié de mettre des pellicules dans l’appareil. J’étais tellement déçu que je suis rentré chez moi triste. Ma Maman a vendu une chèvre et ma remis 2000 FCFA et m’a dit d’aller en ville pour me chercher et devenir photographe.

ICF: Êtes vous aller à une école de formation pour devenir photographe ?

WS: Non j’ai pas fait une école de photographie. J’ai juste fait des formations de courte durée par ci par là et je me suis formé moi même, je suis aller à la recherche de connaissance sur la photographie. Je me suis donné un objectif puisque ma mère m’a dit, va en ville et devient photographe et j’avais que ça en tête. Je suis allé en Côte d’Ivoire, en France, en Belgique pour des formations. Et la plus part du temps,  je payais mes billets d’avion moi même parce qu’il n’y avait pas de soutient.

ICF: Qui est photographe selon vous ?

WS: Selon moi, on peut appeler photographe celui qui vit de son art . Mais ils ne sont pas tous des personnes à imaginer des projets, la plus part ne croient pas tous à ce qu’ils font. Il y’a le photographe de vision celui qui sait qu’il faut écrire une histoire en prenant des photos. Moi quand je vais prendre des photos par exemple à un mariage, je me vois comme un écrivain ou comme un peintre, pour moi dans ma tête jusqu’à la fin du mariage, j’écris une histoire.

ICF: Arrivez-vous à vous exprimer convenablement à travers votre art ?

WS: Je m’exprime difficilement mais progressivement j’y arrive. J’arrive à me faire entendre et comprendre. S’ils ceux qui sont autour de toi ne reconnaissent pas ta valeur d’autres viendront de loin et le feront. J’ai travaillé avec des amies en 2008 à organiser l’atelier Afrique Europe à Ouagadougou et en 2010 le projet fut réalisé.
Le thème étais « 50 ans d’indépendance, quel est le vissage du Burkina Faso 50 ans après » . J’ai payé le transport de tous les participants qui sont venues de l’extérieur. L’idée étais de montrer qu’on n’ait capable de faire ce que les européens font.

ICF: Avez-vous des prix à votre actif ?

WS: En 2011, une de mes photo a été retenu au Galian comme meilleur photo de presse, un Galian spécial décerner par l’ONASER et je suis aussi Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts et de la Communication.
Pour moi, c’est une reconnaissance à un travail bien fait et surtout une invite à faire mieux que ce que je fais déjà.

ICF: Faites-vous des voyages pour promouvoir votre métier ?

WS: Oui, j’ai souvent fait des voyages pour des expositions et des projets. En 2008, 2010 et 2013 à Bruxelles, 2017, 2018 en France et aussi au Mali.

ICF: Arrivez-vous à subvenir à vos besoins grâce à la photographie?

WS: Oui j’arrive à subvenir à mes besoins. J’aime ce que je fais et quand tu fais ce que tu aimes, tu ne peux que être bien nourris. Grâce à la passion pour mon art tout va bien.

ICF: Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

WS: Difficulté de faire suivre notre art, difficulté de faire développer nos activités, difficulté de faire en sorte que nos autorités accompagnent nos initiatives vrais.

ICF: Quelles sont vos projets futurs ?

WS: Mes projets c’est de pouvoir trouver des solutions pour le centre de formation (CPO), l’objectif premier est de pouvoir combler le vide, faire en sorte que la photographie burkinabé prenne son envols et que à travers la photographie nous puissions faire la promotion de notre pays. Nous avons besoins de soutient véritable qui puisse nous accompagner pour que nous puissions assoir un pied solide dans notre centre, pouvoir donner des cours dans des établissements.
L’équipe dirigeante du CPO est composé de deux (2) femmes et de deux (2) hommes.

ICF : Pouvez-vous nous citer quelques photographes professionnels burkinabé et international ?

WS: John Karako, Kani Sissoko Seydou Camara tous du Mali, Macklim Hein de la Côte d’Ivoire Goudouss du Togo Amsatou Baganan du Niger, Aïda et Bala Kan du Sénégal, de Bruxelles il y’a Louise Bisseau et plein d’autres.

ICF: Un message pour ceux qui envisage être photographe?

WS : Tous ce que je peux leur dire c’est qu’ils doivent sentir le besoin d’être photographe avant de s’engager.

ICF: Un mot pour clore

WS : Félicitations et un grand merci à Infos Culture du Faso pour le travail qu’ils abattent. Quand nous allons ailleurs nous sommes accueillis comme des demi Dieu mais dans notre propre pays notre travail n’est pas reconnus. Je lance un appel pour que notre travail soit reconnus tout d’abord dans notre propre pays.

Rokiyatou SIMPORE (Stagiaire)

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