Chanteur et musicien burkinabè, Seydou Boro est comédien, danseur interprète et chorégraphe mondialement reconnu. Avec à son actif plusieurs centaines de créations, il a su allier, en trois décennies de carrière, tradition africaine et modernité gestuelle.
Artiste majeur, et figure de proue de la chorégraphie au Burkina Faso, Seydou Boro est un danseur interprète, chorégraphe et musicien burkinabè dont la renommée a franchi les frontières du pays des hommes intègres. Né en 1968 à Ouagadougou, Seydou Boro a auparavant été footballeur de 1980 à 1990 au Rail Club du Kadiogo (1re division). Dans la foulée, il entamera une formation d’acteur au sein de la compagnie de théâtre Feeren, dirigée par son oncle, le regretté et immense metteur en scène, Amadou Bourou. Il interprètera ainsi dès 1991 pour le théâtre, « Marafootage », d’Amadou Bourou puis dans « Œdipe-Roi de Sophocle » d’Eric Podor.
En 1992, Seydou Boro fait la rencontre d’un autre passionné de danse chorégraphique, Salia Sanou à l’Ecole des Ensembles Dramatiques de Ouagadougou. Les deux hommes se trouvent de nombreux points communs. En effet, ils revendiquent, chacun, une créativité forte et originale et font partie d’une nouvelle génération de chorégraphes sur le continent, et souhaitent ardemment sortir des stéréotypes exotiques et folkloriques limités à la tradition. L’alchimie parfaite entre Seydou Boro et Salia Sanou est parfaite. Les succès et les collaborations s’enchainent. Lauréats des deuxièmes Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien à Luanda (Angola), ils recevront le « Prix Découverte RFI ».
Ils travailleront ensemble sur « Danse », avec Figninto, « L’œil troué » créé en 1997, puis, en 2000, sur « Taagalà, le voyageur » qui sera présenté au festival Montpellier Danse. En 1993, il rejoint la compagnie de Mathilde Monnier au Centre Chorégraphique National de Montpellier où il prendra part aux différentes créations de la compagnie (« Pour Antigone », « Nuit », « Arrêtez arrêtons, arrête », « Les lieux de là », « Allitérations »). Trois ans plus tard en 1995, forts de leur parcours commun au sein de la compagnie Mathilde Monnier, Seydou Boro et Salia Sanou fondent la compagnie « Salia ni Seydou » avec leur première œuvre créée en 1996, « Le siècle des fous ».
Cette création commune est à cheval entre la tradition africaine et la modernité gestuelle. L’année d’avant, Seydou Boro incarne, au cinéma, Soundjata Keïta, dans « Keïta, l’héritage du griot » de Dani Kouyaté. Le film sera récompensé la même année au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Prix Oumarou Ganda du premier film). Un véritable touche-à-tout. En 2003, il est nommé « Artiste de l’année » par l’Organisation Internationale de la Francophonie. En 2004, le chorégraphe créé « C’est-à-dire… » et qui est un mélange de texte, danse et musique où l’homme questionne sa relation à la danse, à la création, à la politique avec humour et gravité, sensibilité et émotion.
Véritable touche-à-tout, Seydou Boro est également auteur, entre autres, de films documentaires sur la danse créative africaine (« La Rencontre », « la Danseuse d’ébène », « C’est ça l’Afrique », « Visas », « Le cheval », « On s’en fou », « La fissure », etc.). Après de nombreuses années de collaboration, en 2010, Seydou Boro et Salia Sanou décident de suspendre les activités de la Compagnie «Salia ni Seydou», et de se « confronter » individuellement à la scène et au public. Ils continuent cependant à codiriger et à tenir la direction artistique du Centre de Développement Chorégraphique – la Termitière. En 2010, Seydou Boro sort son premier album, « Kanou » et fonde Corps d’Hommes – Compagnie Seydou Boro. En 2011, il crée « Le Tango du Cheval », pièce pour sept danseurs et trois musiciens qui tourne pendant la Saison 2011-2012 en France et à l’étranger.
Ensuite en 2012, il crée à Ouagadougou le spectacle jeune public/tout public « Pourquoi La hyène a les pattes inférieures plus courtes que celles de devant et le singe les fesses pelées? » et qui figure depuis lors dans le répertoire de la compagnie. Il reçoit en mai 2015 le Prix Musiques des Régions Francophones au festival Musiques Métisses d’Angoulême (France). Avec Salia Sanou et Irène Tassembédo, Seydou Boro co-dirigera par ailleurs la Triennale « Danse l’Afrique Danse ! » organisée avec l’Institut Français, à Ouagadougou en novembre 2016.
Le 30 mars 2018, Seydou Boro sort son deuxième album « Hôrôn », enregistré au Burkina Faso et produit par Christian Mousset pour le Label Bleu – Maison de la Culture d’Amiens. Les 13 et 14 septembre 2019, Seydou Boro créé Koteba au Singel International Arts Campus à Anvers (France). Ce solo constituera d’ailleurs sa dernière création, en tant que danseur interprète. Sacré meilleur utilisateur de droit lors de la 3e édition de la rentrée du droit d’auteur du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA), Seydou Boro est Commandeur des Arts et des Lettres.
La Rédaction