Du 11 au 12 octobre 2024, un atelier sous-régional entre les acteurs culturels qui a regroupé cinq pays, à savoir le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo, s’est tenu, à Ouagadougou. La cérémonie officielle de clôture de cet atelier dont l’objectif est de renforcer les acteurs culturels à la protection des biens culturel dans un contexte de crise sécuritaire est intervenu dans l’après-midi de ce samedi 12 octobre 2024 au sein du Musée National du Burkina.
La menace sécuritaire est une réalité pesante dans l’espace sous régional. Ce phénomène persistant entraine la fuite des communautés des zones concernées vers les localités encore stables. Dans ce sauve-qui-peut, la préservation des biens culturels est de loin le dernier souci des populations en fuite. Les patrimoines culturels sont alors pillés ou tout simplement détruits par les détracteurs. Or, « la culture, c’est tout ce qu’il nous reste après avoir tout perdu », dit-on ! Les acteurs culturels de ces pays concernés ne peuvent donc pas rester mains croisées face à ce sabotage de l’héritage culturel.
C’est pour trouver une réponse urgente et adaptée que les experts des cinq pays participants se sont réunis en atelier afin d’équiper les professionnels du patrimoine culturel, les représentants des communautés détentrices des biens et éléments culturels des stratégies de gestion du patrimoine culturel en situation d’urgence. Placé sous le patronage de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture des Arts et du Tourisme et sous le parrainage du Commissaire Mahamadou Sana, ministre de la Sécurité, tous du Burkina, l’atelier est centré sur le thème général : « Patrimoine culturel Ouest-africain à l’épreuve du terrorisme : quelles stratégies pour une meilleure résilience des populations les plus impactées ? »
Ces deux jours d’atelier ont été riches d’échanges et de réflexion. Du moins ce que l’on peut prétendre des propos de Sabari Christian Dao, Conservateur du Musée, Directeur General du Musée national du Burkina, président du Conseil international des Musées (ICOM) Burkina Faso, « ces deux jours nous ont permis de traiter des thématiques avec des communicateurs très avancés », nous a-t-il confié.
Toujours, selon les dires du Patron du Musée national du Burkina, un document commun a été mis en place pour les participants qui sera amélioré au fur et à mesure et partagé avec d’autres pays pour une meilleure gestion du patrimoine culturel en situation de crise sécuritaire. C’était l’occasion pour le Président de L’ICOM Burkina de traduire sa gratitude à l’endroit de l’ICOM et au Ministère en charge de culture du Burkina pour « avoir mis la main dans la poche » pour la tenue de l’activité.
Il termine ses propos en lançant un appel large à l’endroit du peuple africain les invitant à avoir un regard particulier sur notre patrimoine culturel parce que « ce sont nos racines, c’est de là que nous pouvons avoir tous les éléments nécessaires pour faire face à cette guerre qui nous a été imposée et construire un avenir meilleur pour les futures générations », s’est-il convaincu.
A la suite du Directeur du Musée national du Burkina, Lessa Daniel N’Goran, Secrétaire aux projets de l’ICOM Côte-d’Ivoire, s’est montré satisfait de la tenue de l’atelier car selon lui, il vient à point nommer, puisque l’impact du terrorisme sur le patrimoine culturel n’est plus à démontrer et « il est de notre devoir en tant que patrimoniaux de réfléchir aux mesures à prendre pour conserver notre patrimoine », a-t-il laissé entendre.
De passage, il a félicité les communicateurs, qui selon lui, ont été à la hauteur de leurs sujets « une fois de retour au pays, nous nous attellerons à la mise en œuvre des résolutions qui ont été prises », a-t-il promis.
Pour sa part, Safi Sanogo, Communicatrice du Centre culturel Sénoufo-Sikasso du Mali, dit également sortir de cet atelier « instruite et éclairée » à travers les communications qui ont eu lieu au cours de ces deux jours. Elle s’est montrée convaincue de l’importance de la conservation du patrimoine culturel dans cette période particulièrement difficile pour les pays de la sous-région.
« Le terrorisme est une réalité dans nos pays et nous, les acteurs culturels, nous devons tout mettre en œuvre pour préserver ces biens historiques qui construisent notre identité », a-t-elle lancé avec conviction. « De retour au pays, je me fais le devoir de relayer ce que j’ai appris au cours de cet atelier », a-t-elle promis.
De son côté, Nagnambzanga Théophile Nacoulma, président du Comité d’organisation, s’est félicité de la réussite de l’atelier. Même s’il aurait eu quelques ratés, le président du Comité d’organisation dit avoir des bonnes impressions à la fin de l’atelier. « Je crois que les participants sont satisfaits et je tire aussi ma satisfaction à partir de là », a-t-il dit avec enthousiasme.
Barnabé NAMOUNTOUGOU (Collaborateur)