Ce mercredi 16 novembre 2022, la deuxième édition des rencontres internationales de théâtre en langues maternelles (RITLAMES) a officiellement été lancée. Initié par l’association Kala-Kala en collaboration avec les plaisirs Chiffonnés, l’objectif des RITLAMES est la promotion des langues maternelles.
Après une première édition réussie en 2021, les RITLAMES ont signé leur retour pour la deuxième édition. Officiellement lancé ce 16 novembre, le festival connaîtra son dénouement le 19 novembre.
Avec deux jours de panels, de spectacles de théâtre, de contes, de lectures et de concerts en langue maternelle, les RITLAMES entendent être un cadre de valorisation des langues maternelles sur le plan national. Dans le but de toucher de nombreuses représentations, des innovations majeures ont été apportées. Parmi celles de cette édition figure l’insertion de l’appel à textes.
Sidiki Yougbaré, le promoteur, en déclinant les grandes axes de la deuxième édition a déclaré qu’elle va consister à des représentations de pièces de théâtre en langues, de lectures et de la remise de prix baoré. Pour lui, l’objectif est de promouvoir le théâtre par le canal des langues maternelles parce qu’il n’y a pas assez d’auteurs qui écrivent dans le domaine du théâtre dans les langues nationales. «Spécifiquement en langues nationales parce que les autres langues internationales sont déjà bien représentées sur scène. Mais nos langues, à part dans la musique, on en a si peu dans le théâtre. Donc on s’est dit pourquoi ne pas propulser nos langues sur des scènes. Il y a de la politique, il y a de la musicalité, il y a une force aussi dans nos langues donc il faut leur donner aussi de la place», a-t-il expliqué.
S’agissant de l’innovation, pour le promoteur, l’appel à textes propulsé va susciter plus d’engagement de nombreux auteurs qui se prononçaient déjà timidement.
Pour le parrain des RITLAMES Toudeba Bobelle, ce parrainage était un devoir parce que le fait qu’ils ont longtemps réfléchi et porté le projet va impacter la société burkinabè. En tant que parrain son rôle sera de ”contribuer à réfléchir à comment faire les choses, contribuer à des programmes et aussi contribuer en tant qu’artiste à apporter sa touche à tout ce qui se passe artistiquement dans l’organisation.”
La docteure Fatou Ghislaine Sanou, panéliste de l’édition, tout en indiquant que le panel sera effectué en français en a fait ressortir les lignes. «Au cours de la communication, il s’agit de voir comment nos pratiques théâtrales de manière singulière, mais également les arts de la scène peuvent prendre en compte nos langues nationales. Ce sont des langues que nous n’avons pas beaucoup développé et promu au cours de l’évolution des pratiques théâtrales au niveau du pays et du continent», a-t-elle marqué.
Selon elle, il s’agira aussi de voir ensemble comment ils pourront produire du théâtre action et voir comment les langues nationales peuvent changer l’imaginaire des peuples à partir des fondements culturels endogènes.
Par ailleurs les initiateurs ont appelé les populations à sortir massivement à l’espace Gambidi, au Centre culturel Pan-taabo et à la zone 1 de Dassasgho pour vivre les moments forts du festival.
Joël THIOMBIANO