Les rideaux sont tombés sur la célébration des 48 heures des Journées promotionnelles des pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés sénoufo au Burkina Faso. C’était ce vendredi 25 juin 2021, dans les locaux du Centre culturel sénoufo de Bobo-Dioulasso. Une dernière journée marquée par des panels, mais également des visites guidées.
Après deux jours de festivités, les Journées promotionnelles des pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés sénoufo au Burkina Faso ont refermé définitivement leurs portes. Et si lors de la première journée, le Musée communal Sogossira Sanou a accueilli le lancement des activités, c’était autour du Centre culturel sénoufo de la commune de Sya, d’abriter cette dernière journée, ce vendredi 25 juin 2021. Par ailleurs, cette journée a été principalement marquée par une série de panels, animée par des professionnels du patrimoine culturel.
À cet effet, le premier panel qui s’est déroulé sous le thème <<Communautés et sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Burkina Faso>> a été développé par des professionnels du patrimoine, à savoir l’abbé Mathieu Traoré, responsable du musée culturel sénoufo, le chargé de communication du Musée national Sabari Christian Dao, Issa Dao et le doyen Dansa Bitibaly. Dans cette première communication, les panelistes se sont penchés essentiellement sur les différentes fonctions, l’importance, la fabrication du balafon Sénoufo. Et en croire monsieur Bitibaly, il faut que l’État travaille à prendre en compte les valeurs culturelles dans les programmes scolaires. C’est de cette façon, selon lui que nous pourrions garantir une réelle sauvegarde de notre patrimoine culturel (…)
Quant à la seconde communication, elle a porté sur le thème <<enjeux de l’inscription des biens sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité>>. Dr Léonce Ki, le DG du patrimoine culturel Moctar Sanfo et Marcelin Zango, tels ont été les différents panelistes que se sont attelés à développer cette deuxième communication. De façon substantielle, il s’est agi pour eux de revenir sur comment, pourquoi, et quels sont les avantages après près de 10 d’inscription du balafon sénoufo sur ladite liste représentative. Pour le Dr Léonce Ki, le processus d’inscription est un long travail de documentation; et pour ce faire, la Direction générale du patrimoine culturel travaille en collaboration avec les communautés.
« Il existe beaucoup d’avantages liés à l’inscription d’un élément sur la liste représentative. Elle permet entre autres d’avoir une documentation bien fournie, l’accès à un appui technique de l’UNESCO et la valorisation des communautés », foi de Dr Ki. Et au DG du patrimoine culturel, Moctar Sanfo d’ajouter que le ministère en charge de la culture, à travers la DGPC, prévoit la tenue d’un colloque qui réunira le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire. Selon ses dires, cela vise à mieux magnifier les pratiques et expressions culturelles liées au balafon pentatonique sénoufo.
Dans l’ensemble, les échanges autour de ces communications ont été productifs, en ce sens même qu’ils ont abouti à des recommandations de la part des uns et des autres, en vue d’une meilleure prise en compte de la question de la sauvegarde et de la protection du patrimoine culturel immatériel, dans les instances décisionnelles.
La fin des activités de ces dites Journées promotionnelles a été marquée par une série de visites guidées, plus particulièrement le Musée du Centre culturel sénoufo, le Musée de la musique d’hier et d’aujourd’hui, ainisi que la grande mosquée de Dioulassoba. En rappel, les Journées promotionnelles des pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés sénoufo au Burkina Faso se tiennent afin d’appuyer les actions de transmission et de promotion depuis son inscription en 2012, comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité à l’UNESCO.
Boukari OUÉDRAOGO