Écrivaine, gestionnaire en ressources humaines et promotrice du « Festival National du Livre, » Raïcha W. Ouédraogo est une passionnée de littérature qui œuvre pour sa promotion au Burkina Faso. À travers son livre «Bravoure des Hommes de mon pays» , elle met en lumière des figures inspirantes et encourage la jeunesse à croire en ses rêves. La deuxième édition dudit festival se tiendra du 24 au 26 avril prochain à Ouagadougou. Dans cet entretien accordé à Infos Culture Du Faso ( I.C.F), elle revient sur son parcours, les défis de l’organisation d’un festival littéraire et l’importance du livre face aux progrès technologiques.

Infos Culture Du Faso (I.C.F) : Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel et académique ?
Raïcha W. Ouédraogo : Je suis Ouédraogo Wendegueté Raïcha, écrivaine, gestionnaire en ressources humaines, promotrice du Festival National du Livre et présidente fondatrice de l’association Lire et Agir. J’ai obtenu une licence en gestion des ressources humaines et je poursuis mes études en Master 2.
I.C.F : Qu’est-ce qui vous a inspirée à écrire votre premier livre, «Bravoure des Hommes de mon pays» ?
Raïcha W. Ouédraogo : C’est ma passion pour la littérature qui m’a poussée à écrire cet ouvrage, qui met en lumière différentes figures ayant contribué au développement du Burkina Faso dans des domaines aussi variés que la politique, le sport, l’éducation, l’entrepreneuriat, la musique, etc. Mon objectif était de partager leurs histoires et de montrer aux jeunes générations qu’il est possible de réaliser de grandes choses, malgré les défis.

I.C.F : Quel impact espérez-vous que votre livre ait sur la jeunesse burkinabè ?
Raïcha W. Ouédraogo : J’espère que mon livre inspirera la jeunesse burkinabè à poursuivre ses rêves et à contribuer à la construction d’un avenir meilleur pour notre pays. Je souhaite qu’il devienne une source de motivation et d’espoir pour les générations futures.
I.C.F : Comment conciliez-vous votre travail en gestion des ressources humaines avec votre passion pour l’écriture ?
Raïcha W. Ouédraogo : Ce n’est pas toujours facile, mais tout est une question d’organisation et de planification. J’accorde une grande importance à l’écriture et je m’efforce de trouver un équilibre entre mes différentes activités.

I.C.F : En tant que promotrice du Festival National du Livre, quelles sont les grandes réussites de cet événement depuis sa création ?
Raïcha W. Ouédraogo : Depuis sa création, le Festival National du Livre a contribué à promouvoir la lecture et l’écriture au Burkina Faso, à créer un espace de dialogue et de partage entre auteurs et lecteurs, et à mettre en valeur la richesse culturelle de notre pays.
I.C.F : Vous en êtes à la deuxième édition cette année. Parlez-nous de cette édition.
Raïcha W. Ouédraogo : Cette année, le festival se tiendra du 24 au 26 avril à la Médiathèque municipale. Le thème choisi est « Le livre et ses acteurs face aux progrès technologiques », un sujet qui permettra d’explorer l’impact du numérique sur le livre et ses acteurs. Nous travaillons en collaboration avec la mairie de Ouagadougou, le ministère de la Culture, les institutions culturelles ainsi que plusieurs acteurs de la littérature.

I.C.F : Quels défis avez-vous rencontrés en tant qu’organisatrice d’un événement culturel majeur au Burkina Faso ?
Raïcha W. Ouédraogo : Nous faisons face à des contraintes financières et logistiques, mais nous nous efforçons de les surmonter avec l’appui de nos partenaires et la mobilisation de la communauté littéraire.
I.C.F : Votre association Lire et Agir œuvre pour encourager la lecture. Quels projets spécifiques avez-vous réalisés grâce à cette initiative ?
Raïcha W. Ouédraogo : L’association » Lire et Agir » est une association qui promeut l’éducation inclusive, la littérature, l’art et l’action sociale.
À ce jour, nous avons réalisé des projets dans le sens de la promotion de la littérature, des auteurs Burkinabè et de la lecture chez les jeunes. Nous avons réalisé le projet camp vacances littéraires qui s’est déroulée du 9 au 14 septembre 2024 en collaboration avec l’institut Goethe qui a regroupé des enfants de 7 à 15 ans.
Actuellement nous avons mis en place le projet voyage littéraires qui consiste à faire des cafés littéraire avec des auteurs burkinabè dans les établissements scolaires chaque mois pour encourager la lecture chez les scolaires.

I.C.F : Quelle place occupe, selon vous, la littérature dans le développement d’une société ?
Raïcha W. Ouédraogo : La littérature est un outil puissant de développement social. Elle permet de transmettre des valeurs, de promouvoir l’éducation, de favoriser la compréhension mutuelle et de construire une société plus juste et équilibrée.
I.C.F : En conclusion, quel message souhaitez-vous partager avec les jeunes générations et les passionnés de culture ?
Raïcha W. Ouédraogo : Je veux encourager les passionnés de littérature à explorer la richesse de notre culture, à se laisser transporter par les histoires et à s’ouvrir à de nouvelles connaissances. Il est aussi crucial de valoriser la littérature burkinabè. Lors de nos activités, nous constatons que certains élèves peinent à citer cinq auteurs burkinabè, ce qui montre que la lecture n’est pas suffisamment encouragée. Il faut y remédier ensemble !

I.C.F : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Raïcha W. Ouédraogo : J’invite les acteurs culturels et tous les amoureux de la littérature à se mobiliser pour cette deuxième édition du festival. Ensemble, prouvons qu’un événement littéraire peut rassembler autant de monde que n’importe quel autre événement culturel au Burkina Faso !
Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO