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Rasmane Ouédraogo : Une icône du cinéma portée au rang d’Ambassadeur du patrimoine burkinabè

Figure emblématique du cinéma africain, Rasmane Ouédraogo, connu pour son rôle inoubliable de Ladji dans la série Trois femmes, un village, a été officiellement désigné Ambassadeur du patrimoine burkinabè à l’occasion de la 3e édition du Mois du Patrimoine Culturel, lancée le 17 avril 2025 à Bobo-Dioulasso. Une reconnaissance méritée pour un artiste dont l’engagement en faveur de la culture nationale dépasse le cadre de la scène et de l’écran.

Un parcours cinématographique exceptionnel

Acteur, réalisateur et producteur, Rasmane Ouédraogo est l’un des comédiens les plus respectés de sa génération, avec plus d’une centaine de films à son actif, tous genres confondus. Il est le seul comédien burkinabè à avoir joué dans trois films sacrés Étalon d’or de Yennenga, la plus haute distinction du FESPACO :

  • – Tilaï d’Idrissa Ouédraogo (1991),
  • – Buud Yam de Gaston Kaboré (1997),
  • – Katanga, la danse des scorpions de Dani Kouyaté (2025).

Il a également œuvré derrière la caméra, en tant que réalisateur de plusieurs courts et longs métrages et producteur de projets qui mettent en lumière les réalités culturelles et sociales du Burkina Faso.

Sa carrière est un hymne au cinéma engagé, ancré dans les réalités locales, avec une mise en avant constante des proverbes moaga, des dynamiques rurales, des rites traditionnels et de la sagesse populaire.

Un leadership culturel incontesté

Au-delà de sa carrière artistique, Rasmane Ouédraogo est une figure d’envergure dans les sphères de la gouvernance culturelle :

  • – Ancien Secrétaire Général adjoint de la FEPACI (Fédération panafricaine des cinéastes),
  • – Premier Directeur général du CERAV/Afrique (Centre régional pour les arts vivants en Afrique),
  • – Premier responsable de l’institut ISIS (Institut supérieur de l’image et du son),
  • – Président de la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle, et figure de proue du plaidoyer africain ayant conduit à l’adoption de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles,
  • – Membre fondateur de la Croix-Rouge burkinabè et de nombreuses autres organisations de la société civile.

Son engagement dépasse donc largement les plateaux de tournage. Il œuvre depuis des décennies pour l’enracinement des politiques culturelles fortes et inclusives, tant au niveau national qu’international.

Un ambassadeur de cœur et de conviction

Sa désignation comme Ambassadeur du patrimoine burkinabè s’inscrit dans une dynamique de souveraineté culturelle prônée par l’État burkinabè sous l’impulsion du président Ibrahim Traoré. Il s’agit de faire de la culture un pilier de résilience, de cohésion et d’affirmation identitaire. Le choix de Rasmane Ouédraogo est donc stratégique et symbolique : «il incarne à la fois l’excellence artistique, la transmission des savoirs traditionnels, et la fierté nationale».

Dans ce nouveau rôle, il aura pour mission de sensibiliser les populations à l’importance du patrimoine matériel et immatériel, de soutenir les actions de sauvegarde, et de porter haut la voix de la culture burkinabè dans les fora nationaux et internationaux. Son charisme, sa crédibilité et son parcours en font un représentant idéal du patrimoine vivant.

Un homme au service de la mémoire collective

Rasmane Ouédraogo n’est pas qu’un artiste : il est un gardien de la mémoire, un passeur de culture. Son œuvre rappelle que le patrimoine ne se limite pas aux monuments ou aux objets : il est aussi fait d’hommes et de femmes qui incarnent et transmettent les valeurs fondatrices d’un peuple.

En le hissant à cette distinction, le Burkina Faso honore non seulement un artiste, mais aussi un monument vivant de la culture africaine.

Parfait Fabrice SAWADOGO

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