Au Burkina-Faso comme dans de nombreux pays, les maquis et les bars demeurent pour certaines personnes, des endroits de recréation, de distraction, de réflexion, etc. À ces endroits des femmes et des hommes (clients) écoutent et dansent la musique d’ici et d’ailleurs. Selon des Burkinabè, dans le passée les DJ ne jouaient pas assez les morceaux Burkinabé dans les maquis. Mais aujourd’hui il y a un grand changement à ce niveau. Ils donnent quelques raisons qui expliquent cette évolution et encouragent les artistes Burkinabè, même si pour certains il faut redoubler d’efforts pour une large diffusion de « notre musique » au plan national et international.
Dans l’optique de comprendre comment la musique Burkinabè se comporte dans les maquis et autres lieux d’animation, nous avons tendu notre micro à quelques citoyens de la capitale. Lisez-plutôt !
SAWADOGO MADI : « Oui, j’aime la musique Burkinabé. C’est vrai qu’avant, elle n’était pas trop jouée dans les maquis mais aujourd’hui ça va. Surtout qu’actuellement la plupart des animateurs sont des enfants du pays. Dans le passé la plupart venaient de la Cote d’ivoire ».
ABDOUL-DRAMANE SAWADOGO ; « Personnellement, je préfère notre musique. Elle a commencé à s’imposer à partir de 2011, à mon avis. Elle n’est pas beaucoup jouée dans les maquis et autre lieux d’ambiance, parce que la majeure partie des artistes chantent pour conscientiser et conseiller. Pourtant les gens vont dans ces lieux pour s’amuser et faire l’ambiance. Aussi, il n’y a que seulement 50% qui arrivent à produire de bonnes œuvres appréciées par les populations. Cela veut dire qu’ils ont vraiment besoin de soutien ».
ADAMA MARE : « Moi personnellement je préfère la musique burkinabè quand je suis de passage dans un maquis. Depuis 2008, elle évolue de plus en plus sur le plan national, mais malheureusement à l’international elle ne se montre pas imposante. Il faut que chaque artiste choisisse son chemin musical à suivre. A vouloir faire tous les genres musicaux, on finit par se perdre et les gens ne sauront pas exactement quelle musique tu fais ».
BADINI ALIDOU (GERANT DE KIOSQUE A CAFE) : « Oui, les ‘’Dj ‘’ jouent assez la musique d’ici dans les maquis. Bien vrai que j’y vais rarement mais à chaque fois que j’y suis c’est le cas. Tout comme moi une grande partie des clients l’adore. C’est à nous même de soutenir nos artistes en consommant burkinabè. Je suis très fière des artistes pour le combat qu’ils mènent. Je leur demande de continuer dans ce sens car je les soutiens ».
Nous avons également tendu notre micro à quelques animateurs dans des maquis qui donnent leurs points de vue.
A L’état civil, ZOUNGRANA NABONS WENDE GEORGE, DJ PABLO MUSICA, anime dans les « points shows » à Ouagadougou depuis 2004 : « A mes débuts, les sélections musicales Congolaise et ivoiriennes étaient les plus jouées par nous les DJ. C’était vraiment difficile pour nous de faire une bonne sélection Burkinabè de plus de 45 minutes pour satisfaire la clientèle sans répéter des morceaux. Mais aujourd’hui je peux dire que la musique Burkinabè a un peu évolué. Depuis 2013, on note une amélioration tant bien chez les artistes féminines que masculins. En tous cas si un son est bien chanté il sera joué dans les maquis et les lieux d’ambiance. On ne rentre pas en studio parce qu’on a juste les moyens financiers. Selon moi pour que nos morceaux soient plus appréciés ici et ailleurs il faudrait que les différents artistes musiciens acceptent de se perfectionner encore et encore avant de rentrer en studio pour enregistrer une œuvre. Sinon ce sont les mêmes qui se plaindrons que nous les DJ ne jouons pas leurs produits».
Quant à OUEDRAOGO SOUMAÏLA, travaillant dans le domaine de l’animation depuis 2012, il déclare : « Tout comme la culture en général, les burkinabè ont toujours aimé la musique de chez eux. Disons seulement que ce qui nous fatiguait c’est qu’il n’y avait pas assez de « vrais sons » pour leur faire plaisir lorsqu’ils sont au maquis. Mais à présent il y a vraiment assez d’œuvres musicales de qualité. En plus les artistes travaillent comme ils peuvent ».
Retenons que la propagation de la musique du Burkina-Faso hors de ses frontières est le souhait de nombreux citoyens burkinabés qui estiment qu’une plus grande implication de l’état pourra booster les choses.
Moussa Kaboré