Dans cet entretien avec Infos Culture du Faso, Jean Claude K. Ouédraogo partage son parcours cinématographique, les obstacles rencontrés lors de la réalisation de « Soixante Quinze Mille », et la fierté d’avoir son film en compétition officielle au FESPACO 2025. Le réalisateur dévoile également le message central de son œuvre, axé sur l’importance de la solidarité au bon moment.
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ICF : Pour débuter, pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?
Jean Claude Ouédraogo : Je suis Jean Claude Kiswensida Ouédraogo, monteur, réalisateur et responsable de JC Production.
ICF : Quel a été votre parcours dans le cinéma jusqu’à aujourd’hui ? Quelles étapes clés ou événements ont marqué votre évolution ?
Jean Claude Ouédraogo : J’ai débuté au Burkina Faso avec des aînés tels que Soungalo Dao et feu Bed Modeste Ganafé. Ensuite, en France, j’ai travaillé avec Christiane Fournel et Hamadi Cherif Bah, qui dirigent des maisons de production et dispensent des formations. Je suis rentré au Burkina en 2018, où j’ai créé ma maison de production intitulée JC Production, à travers laquelle le film « Soixante Quinze Mille » a été réalisé. Travailler avec plusieurs personnes m’a permis d’apprendre de chacun et d’accumuler une bonne expérience.
ICF : Le FESPACO 2025 a sélectionné votre film « Soixante Quinze Mille » en compétition officielle. Qu’est-ce que cela représente pour vous personnellement et professionnellement ?
Jean Claude Ouédraogo : C’est un sentiment de fierté, car plus de 1 000 films ont été présentés, et si le mien a été sélectionné, c’est qu’il répond à un minimum de critères de qualité. Je suis fier de moi.
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ICF : Parlez-nous de « Soixante Quinze Mille ». Quelles sont les thématiques principales du film et quel message souhaitez-vous transmettre à travers cette œuvre ?
Jean Claude Ouédraogo : Soixante Quinze Mille aborde plusieurs thèmes : la pauvreté, l’hypocrisie et la non-assistance. Il dénonce une triste réalité où les aides arrivent souvent trop tard. Par exemple, si une personne a besoin de 100 000 francs pour des soins et qu’on ne l’aide pas, elle peut malheureusement décéder. Pourtant, aux funérailles, les contributions peuvent atteindre 500 000 francs. Ce film vise à ouvrir les yeux sur l’importance d’aider les autres au bon moment.
ICF : La création d’un film implique toujours des obstacles. Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées lors de la réalisation de Soixante Quinze Mille, et comment avez-vous fait face à ces défis ?
Jean Claude Ouédraogo : Le principal obstacle a été le financement. Peu importe la pertinence d’un projet, sans soutien financier, tout est compliqué. Débloquer des millions pour un jeune réalisateur et amateur, ce n’est pas évident. Je tiens à remercier le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme ainsi que l’ONG Respublica, car c’est grâce à leur soutien financier que ce projet a vu le jour. Je les remercie également pour la confiance qu’ils m’ont accordée.
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ICF : Avec un tel niveau de compétitivité au FESPACO, comment percevez-vous vos chances cette année ? Avez-vous des attentes particulières concernant l’accueil du film ?
Jean Claude Ouédraogo : Nous espérons obtenir quelque chose, car être sélectionné est déjà un signe d’encouragement.
ICF : Avant de conclure cet entretien, quel message souhaitez-vous adresser à vos spectateurs et à ceux qui suivent de près votre travail ?
Jean Claude Ouédraogo : J’invite tout le monde à venir voir le film, en particulier mes partenaires, pour qu’ils puissent découvrir le fruit de leur confiance.
Bio-filmographie du réalisateur Jean Claude K. Ouédraogo 👇👇👇👇
Interview réalisée par Prisca Relyah Kaboré ( Stagiaire)