A l’occasion du festival autour du mentorat, la compagnie de chorégraphie Baker et Tarpaga a organisé une journée de table ronde dans la soirée du 16 août 2018 à Ouagadougou. Avec la présence de chorégraphe de renommé notamment Salia Sanou et Seydou Boro, les débats ont porté sur la chorégraphie et les conflits qui peuvent survenir entre acteurs du domaine.
« Etre chorégraphe, c’est aller à la rencontre des autres, car on peut être chorégraphe sans être danseur », a lancé Salia Sanou à la question du modérateur François Bouda. Outre cette définition, Bienvenue Bazié, le Co-géniteur du projet engagement féminin a indiqué qu’être un chorégraphe, c’est l’art d’écrire la danse à travers des moyens des pas et des figures. C’est par l’acte de créer qu’on est chorégraphe et pour le réussir, il faut vraiment de la connaissance ou être à mesure de s’exprimer. De l’avis du professeur de musique à l’université de Princeton Olivier Tarpaga, la chorégraphie, la danse et la poésie vont de pair. « L’essentiel c’est avoir une responsabilité avec la société. La danse c’est comme on fait la cuisine je prends par exemple le to où il faut mettre des ingrédients et surtout trouver le danseur qu’il faut pour faire le travail ce qui requiert de la part du chorégraphe de la maturité », a laissé entendre Bienvenue Bazié. Et le chorégraphe Seydou Boro de renchérir en disant qu’il y a la nécessité de paraitre par la convocation d’un public d’autant plus que sans cette nécessité, il n’aura pas de sens car, a-t-il fait croire, quand on parle de danse, c’est la parole d’un corps en mouvement qui est générée par une émotion. « La chorégraphie est une histoire de travail de va et vient. C’est un métier, c’est une histoire de sincérité sur le plateau ; c’est un métier qui nous permet d’interpréter ce que les uns et les autres racontent à travers leur geste », a précisé Boro. C’est pourquoi, pour être un chorégraphe selon Salia Sanou, cela requiert des qualités notamment la responsabilité et être dans la générosité en restant aussi dans la dynamique du donner et du recevoir. « Je suis responsable de moi-même sur la scène, et en étant responsable aussi d’une équipe composée de bons danseurs et d’un public. Le public ne doit pas être négligé », a-t-lancé au cours des débats.
Par ailleurs, les différents intervenants ont informé que les conflits existent parfois entre chorégraphes et danseurs. Tout en expliquant la nature des conflits rencontrés dans la création artistique, ils ont rappelé que ce sont des situations qui arrivent lorsque chaque rôle n’a pas été précisé dès le départ. Enfin Olivier Tarpaga a déclaré qu’un chorégraphe est un architecte et quel que soit la beauté du danseur, s’il n’arrive pas à donner le meilleur de lui-même, il prendra le décor. Et de soutenir que la patience, la modestie et rester à l’écoute des danseurs sont des qualités qu’il faut avoir pour minimiser les conflits.
Achille ZIGANI