Dans le cadre de la commémoration du 20ème anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo abattu avec ses compagnons le 13 décembre 1998, le monde théâtral a décidé de lui rendre hommage à travers une de ses œuvres « Parachutage ». C’était le jeudi 13 décembre 2018 du coté de l’ex INPJS à Ouagadougou.
Cela fait déjà 20 ans que Norbert Zongo n’est plus et que justice ne lui est pas encore rendue a constaté le metteur en scène de l’œuvre « Parachutage », Paul Zoungrana .C’est fort de ce constat, que cette œuvre a été mise en scène pour réclamer justice et clamer toujours l’injustice qui sévit, a-t-il poursuivi.
Le 1er objectif de cette mise en scène selon lui, consiste à clamer l’injustice, quant au 2ème objectif, c’est de rendre hommage à Norbert Zongo pour son travail abattu, pour avoir donné sa vie afin qu’il y’ait liberté d’expression aujourd’hui et aussi rendre cette œuvre accessible à tous. « Le pardon sera accordé après qu’il y’ait justice. C’est pour cela, nous sommes passés par le théâtre, un moyen selon nous de réclamer la justice et une manière de clamer l’injustice de réclamer justice pour Norbert Zongo et pour toutes les autres victimes que ce soient les victimes récentes des putsch et de l’insurrection populaire ».
Parlant d’accessibilité, cette œuvre qui passe de l’écriture à la parole, participera à cette éducation nationale car elle fait partie du programme, a-t-il expliqué. « Nous pensons que l’avenir appartient à notre jeunesse et il n’ya pas de raison que ces grands auteurs, ces grandes œuvres soient plus accessibles en Europe au détriment de nos jeunes. « Le théâtre est toujours un combat et nous comptons toucher les plus jeunes puisque l’avenir du pays leur appartient, il faut les conscientiser, les amener à bien prendre conscience des problèmes de ce pays ; mais surtout de se poser des questions pour trouver les meilleures solutions parce que ce sont eux les futurs cadres ».
Cette œuvre n’est qu’une réactualisation de « parachutage », c’est tout ce qui est écrit dans le roman qui est repris ; rien n’est inventé ; a-t-il laissé entendre. « Nous n’avons rien touché à l’œuvre. En réalité, tout le travail que j’ai fait, c’est comment traduire du roman au théatre.Toute la trame, toute l’histoire est écrite par Norbert Zongo : la fuite du président, le retour en putsch ou le combat avec l’âne, tout a été joué ».
Tout ce qui est écrit dans le roman est assez frappant et comment Norbert Zongo peut écrire parachutage 30 ans avant ce qui nous arrive, c’est assez prophétique « cet auteur est une grande inspiration puisqu’il a pu voir ce qui est arrivé au pays des années avant et l’avoir écrit et je pense que si on arrive à s’ouvrir à ce grand auteur, à ses œuvres, nous serons conseillés, enseignés sur les préoccupations de la société, ce qui nous permettrait de résoudre ensemble les maux qui minent cette société, a-t-il indiqué ».
Cette œuvre a été difficilement traduite en scène, en théâtre, puisque Norbert Zongo est un grand auteur, c’est un très très grand auteur, et il est l’un des meilleurs auteurs du roman du pays avec une belle plume a-t-il dit « le roman est écrit simplement avec beaucoup de poésie paraissant accessibles, cependant, il y’a des tournures très complexes. Nous avons fait des choix puisque si on devait tout monter, la mise en scène prendra 4h. Il a fallu faire des choix souvent difficile parce que tout est intéressant, mais ce qui est important, c’est de garder la quintessence de l’œuvre sans trahir la plume de l’œuvre ».
Parachutage est une grande œuvre de Norbert Zongo et pensée comme une œuvre prophétique, qui avait été censurée et maintenant dans le programme et peu accessible, c’est pour cela, qu’elle a été mise en scène pour rendre hommage à ce journaliste en la mettant en scène, au théâtre afin qu’elle soit accessible au public instruit mais aussi celui non instruit, a-t-il conclu.
La scène théâtrale se passe tous les mercredis à 18h pour les élèves et les jeudis, vendredis samedis à 20h pour le public et ce, jusqu’au 22 décembre prochain toujours du coté de l’ex INJPS.
Téné Bénédicte OUEDRAOGO
benedicteoued@gmail. Com.