La Brigade des forces polyvalentes a procédé le samedi 10 août 2024 à la présentation de sa toute première création intitulée, « Un peuple, une danse », devant un public sorti nombreux au Théâtre Soleil. Une fusion de danses du terroir burkinabè et celles d’ailleurs qui créent une nouvelle esthétique scénique ou encore un langage chorégraphique novateur et dynamique, en mettant en valeur le patrimoine culturel burkinabè.
Neuf artistes danseurs, cinq artistes musiciens (pianiste, batteur, percussionniste, guitariste, bassiste), telle est la composition de l’équipe artistique de cette création qui a duré 30 jours. Pour aboutir à cette chef-d’œuvre, la Brigade des forces polyvalentes a d’emblée fait une exploration des danses traditionnelles du terroir burkinabè. Ainsi, elle y a puisé le warba, le kègba, le denke-denke, le djongo et le bôbôdon.
Et subtilement, elle les a ensuite fusionnées avec des danses d’ailleurs, notamment le hip hop, la salsa, le ndombolo, le zouglou, le coupé décalé. Les séances des répétitions ont permis à l’équipe de développer et de peaufiner les performances. Tout cela s’est fait avec la complicité de l’orchestre, puisque selon le directeur artistique de la brigade, Florent Nikièma, l’orchestre « s’est inspiré des pas de danses des artistes pendant la création pour créer les sonorités musicales qui accompagnent du spectacle. Il en a été de même pour les danseurs ».
Ce savant mélange et cette collaboration interdisciplinaire ont permis sans doute à la Brigade des forces polyvalentes de créer une nouvelle esthétique scénique dynamique et captivante pour toutes les générations. Chaque tableau chorégraphique de cette création offre une expérience immersive et multisensorielle, où les rythmes envoûtants de la musique fusionnent avec les mouvements gracieux et puissants des danseurs.
Avec ce chef-d’œuvre, la Brigade des forces polyvalentes vient nous révéler les possibilités infinies que peut offrir la rencontre entre nos danses traditionnelles et les expressions artistiques urbaines contemporaines. Elle nous montre en même temps que toutes les formes d’expressions scéniques africaines de nos jours, se pratiquent dans la liberté créatrice dominée par l’affranchissement des contraintes. Elles ont brisé toutes les barrières jusque-là hérissées dans des I sécularisés par des idéologies, courants de pensées et vision du monde. Et cela, en tenant compte des goûts et des besoins artistico-culturels du public, influencés par les évolutions scientifiques et technologiques.
Aussi, de la mise en valeur des danses traditionnelles burkinabè aux explorations artistiques contemporaines, la pièce nous transporte dans un voyage émotionnel et visuel. Elle nous invite de même à réfléchir sur l’importance de préserver et de valoriser nos valeurs culturelles. « En mettant en lumière les danses traditionnelles burkinabé, nous souhaitons sensibiliser le public à l’importance de préserver et de transmettre ce riche patrimoine culturel aux générations futures », a affirmé le directeur artistique, Florent Nikièma.
Il a ajouté qu’« à travers la fusion des danses traditionnelles et urbaines, notre pièce vise à créer un espace de dialogue et d’échange interculturel, favorisant ainsi le rapprochement entre les peuples et les communautés détachés de leurs valeurs culturelles sous l’influence des cultures modernes ».
« Un peuple, une danse » est vraiment un spectacle chorégraphique de belle facture qui reflète tout de même le professionnalisme du directeur artistique et de ses collaborateurs.
Pour rappel, Florent Nikièma est un célèbre chorégraphe burkinabè qui a fait ses preuves au pays et à l’international. En 2009, il intègre la première promotion de l’École de Danse Internationale Irène Tassembédo (EDIT) où il obtient son diplôme de danseur professionnel co-signé par l’état burkinabé après trois (03) ans cursus complet de formation professionnelle. Ayant un sens pour le professionnalisme
Il a suivi de multiples formations et stages avec de nombreux chorégraphes de renom. Au nombre des personnalités de la danse qui l’ont enseigné et coaché figure, notamment Salia Sanou, Seydou Boro, Laurence Levasseur, Irène Tassembédo, Germaine Acogny, Régine Chopinot, Angélin
Preljocaj, Richild Springer, Serge Aimé Coulibaly, Patrick Acogny et bien d’autres.
Il a à son actif plusieurs créations, de nombreuses collaborations artistiques dont les dernières en dates sont sa participation à la reprise du spectacle « Le sacre du Printemps de PINA Bausch » depuis 2020 et la création de la BRIGADE des Forces Polyvalentes en août 2024.
Sougrinoma GUIGMA ( Collaborateur)