Après trois (3) ans de formation en chorégraphie et d’autres arts du spectacle, la promotion « Yeleen don 4 » fait sa sortie officielle parallèlement à la 14e édition du festival « dialogue du corps » qui continue jusqu’au 16 décembre 2023. C’était dans l’espace des rencontres chorégraphiques du centre de développement chorégraphique (CDC) la Termitière.
Le centre était laissé dans les oubliettes, considéré comme presqu’une poubelle il y a un an. Faut-il insister, l’espace qui a été sauvé par Goethe institut au profit des acteurs de l’art du spectacle a donc accueilli, des spectacles de danse, de Théâtre, et la remise des attestations aux récipiendaires qui ont ponctués la sortie officielle de la promotion baptisé « mi krissira » en langue dioula signifiant «les survivants».
Les étudiants ayant bénéficié de la formation professionnelle Yeleen don 4 en dioula, danse en lumières ont, lors de la sortie officielle de promotion, bénéficié de leur attestation devant leurs familles, amis, cadets, professeurs, et surtout l’esprit de cette formation, Salia Sanou. « Pendant trois années, nous avons travaillé à donner à ces étudiants la discipline de danse qui nécessite le travail du corps. Cela va leur permettre d’avoir des opportunités de travail et de pouvoir construire leur carrière. Les étudiants ont été choisis par audition de leur dossier après un lancement de recrutement et la note sanctionnée sur la lettre de motivation permettra l’admission ». C’est une formation riche en toutes les catégories de danse. « La première année est axée sur l’apprentissage des danse de toutes les disciplines de danse africaine, traditionnelle, patrimonialle et le repère de l’Afrique. La deuxième année qui a été marquée par la formation sur la danse occidentale, classique, le hip pop, ont été enseignées aux étudiants. Pour la troisième année, c’est la recherche du laboratoire,tout ce qui permet aux étudiants de porter un projet, d’écrire une chorégraphie, d’être interprètes prêts sur la scène », a-t-il enseigné le directeur.
Il a rappelé que cet espace qui a été construit pendant la révolution du capitaine Thomas Sankara où le président lui-même venait ramasser les cailloux et donner pour la construction de cet immeuble. À cela, il déplore : « L’assassinat du capitaine Thomas était comme aussi la mort de cet immeuble, qui était restée dysfonctionnelle avant d’être sauvé par Goethe institut l’année dernière ».
C’est une formation qui a fait des heureux et heureuses parmi cette jeunesse burkinabè et africaine. « Je suis heureux aujourd’hui de cette formation, car on est sorti gagnant. On a appris plusieurs disciplines d’arts, mais aussi à s’auto-défendre. Je suis prête aujourd’hui à monter sur une scène pour m’exprimer et dire ce que je veux à travers mon corps, ma voix. Le combat continue », s’est réjouie Hortense Ouédraogo, récipiendaire.
Les initiateurs n’étaient pas seuls autour dudit projet, ils étaient bel et bien accompagnés par des grands soutiens notamment, Serge Coulibaly, parrain de ladite cérémonie de sortie. « C’est la fin d’une formation pour vous, mais le début d’une carrière. La danse est l’un des métiers qui ne peut que compter sur son auteur, son créateur. Je vous conseille que la chance n’existe pas, donc il faut compter sur votre travail, votre création pour convaincre le monde.» , a-t-il conseillé.
Ladite cérémonie a été également ponctuée par la remise d’attestation des mains des initiateurs, des collaborations aux étudiants. Ce sont donc 17 étudiants qui ont reçu leurs parchemins.
Débuté, le 18 janvier 2021, la 4e promotion a fait montre de leur apprentissage au cours de la formation via l’hymne de Yeleen Don 4, « Transmission » du chorégraphe Marius Sawadogo, « La horde » de Julie Dossavi, « Peut-on transcender les temps ? » de Noël Minoungou et « Clameur des arènes » de Salia Sanou.
Cette formation « yeleen don » qui est à sa 4e promotion a déjà dévoilé les visages des étudiants qui composent la 5e promotion lors de la cérémonie de sortie. Celle sortant a passé le flambeau à celle entrant avec pour conseil, « la veille sur cette flamme malgré le vent et la tempête ».
Modou Traoré (collaborateur)