Une équipe du Journal Infos Culture du Faso a rencontré à Tenkodogo, dans le cadre de la valorisation des arts plastiques, Gouem Daniel, un artiste plasticien burkinabé spécialisé dans l’art figuratif. Il évolue dans le crayonnage, la peinture et la sculpture.
L’art et Gouem Daniel c’est une histoire d’amour. Le jeune artiste, depuis son enfance s’exerçait au dessin et à la peinture et plus tard à la sculpture. Il prend goût aux arts décoratifs depuis l’école primaire. En effet, en classe de CM2 il mettait son savoir-faire au profit des élèves et enseignants. Il est régulièrement sollicité dans les illustrations des cahiers de présentation. Malheureusement, cet artiste plein d’ambitions ne pourra pas réaliser son rêve ; celui de poursuivre des études en arts plastiques ou en architecture après l’obtention du BEPC.
C’est véritablement à l’université de Ouagadougou où il est inscrit au département d’anglais, après son baccalauréat série G2, qu’il parvient à développer son génie créateur. Il met ainsi en valeur son art en dessinant des portraits au crayon. Gouem Daniel rejoindra l’Ecole normale supérieure de Koudougou puis la région du Centre-Est où il officie en sa qualité de professeur d’anglais. Les obligations et les charges de sa fonction n’entament pas la détermination du talentueux artiste. Après quelques années de service, il met sur pied son atelier Leinado.G Portrait House à Tenkodogo.
Gouem Daniel réalise des œuvres de peinture à huile et sur la toile. Il utilise aussi le crayon sur du papier canson et l’argile pour la sculpture.
« J’utilise du crayon, une gomme, un pinceau ou du coton pour les portraits crayonnages. Je me sers de pinceaux brosses de peinture à huile et de l’essence pour la peinture, de l’argile et des outils de modelage fabriqués à la main pour la sculpture» a-t-il expliqué.
Les portraits peints sont principalement destinés pour des cadeaux d’anniversaire, de mariage ou de mémoire. Il peint également les paysages africains mettant en valeur la beauté de la nature. Gouem Daniel a participé à la réalisation de plusieurs œuvres artistiques publiques au BF. Il a réalisé des portraits au bénéfice d’une centaine de clients dont des personnalités politiques et des célébrités.
Pour l’artiste, le portrait est un art qui implique les disciplines enseignées en classe comme la géométrie, la physique chimie. C’est aussi un art qui cultive la patience et la maîtrise de soi. Contrairement à ce que disent certains fans, Gouem Daniel croit que c’est l’amour et la passion pour l’art qui guident son inspiration. « Dans la mesure où c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est l’amour qui nous permet de forger dans la difficulté, le rêve, la patience pour en devenir un. Sinon je pense que le don n’existe pas mais le miracle oui ». a-t-il mentionné.
Cependant, plusieurs difficultés émaillent le métier du jeune plasticien et limitent ses ambitions. L’on note entre autres l’indisponibilité des matériels et des matériaux de travail, la non reconnaissance de la valeur de l’art. Toutefois, en vue de valoriser son art, il propose l’introduction des arts comme discipline à l’école, l’organisation des concours d’art au Burkina Faso dans toutes les disciplines.
Interview réalisée par Demba Ka BARRY correspondant à Tenkodogo