ven 22 novembre 2024

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« Les visites des sites touristiques engendre des externalités économiques qui contribuent à l’économie régionale », Boukary MALGOUBRI, Directeur régional de la Culture, des Arts et du Tourisme des Cascades

Dans la dynamique de promouvoir la culture et le tourisme au Burkina Faso, votre plateforme d’informations culturelles Infos Culture du Faso s’est entretenu avec Boukary MALGOUBRI, Directeur régional de la Culture, des Arts et du Tourisme des Cascades. Lisez…

Infos Culture du Faso (I.C.F) : Le Directeur du bureau tourisme des Cascades Jimoh Lateef Dada est sacré meilleur guide de tourisme, comment accueillez-vous cette nouvelle ?
Boukary MALGOUBRI (B.M) : je voudrais tout d’abord souhaiter un joyeux 11 décembre à toutes et à tous ! Je suis Boukary MALGOUBRI, Directeur régional de la Culture, des Arts et du Tourisme des Cascades. La consécration de Jimoh Lateef Dada est la consécration de toute la région et je salue et félicite à ce titre ce guide qui traduit au quotidien l’amour pour son travail et démontre que l’emploi touristique n’est pas un emploi par défaut mais un emploi comme tout autre.

I.C.F : Quels sont les cadres initiés par la Direction régionale des Cascades en vue de promouvoir la culture, l’art et le tourisme ?
B.M : La direction dans la mise en œuvre de ses missions traditionnelles, promeut le tourisme, les arts et la culture dans sa zone de compétence, notamment la circonscription territoriale des Cascades. Au-delà de cette dynamique propre à la direction, nous accompagnons techniquement les initiatives privées des acteurs culturels et touristiques de la région. En plus de de cet accompagnement, elle assure un rôle informationnel pour la structuration, la formalisation et le financement des activités des acteurs.
La Direction régionale de la Culture, des Arts et du Tourisme des Cascades, à l’instar des autres services déconcentrés, accompagne le processus de la décentralisation. A cet effet, elle s’inscrit dans la dynamique de l’assistance des collectivités eu égard aux compétences et aux ressources qui leur sont transférées mais aussi la prise en compte réelle de la culture, des arts et du tourisme dans leurs politiques locales de développement afin de conforter le relais de l’action touristique et culturelle.

I.C.F : La région des Cascades regorge d’énormes potentialités touristiques, quel est l’apport des sites touristiques sur l’économie de la région et pour les populations ?
B.M : La mesure de l’apport des sites touristiques sur l’économie de la région et pour les populations commande une étude plus poussée mais quelques aspects économiques majeurs conjoncturels permettent d’en parler. En effet, l’apport des sites touristiques sur l’économie de la région est très important dans la mesure où le visiteur lors de son séjour loge à l’hôtel, mange au restaurant, paie la prestation du guide de tourisme, achète des souvenirs, etc…
La visite des sites touristiques, en plus des ressources directes liées au secteur, engendre des externalités économiques qui contribuent fortement à l’économie régionale (recettes des hôtels et restaurants : 644 .777. 527 en 2018 et 701.753.707 en 2019) aux populations de la région et riveraines des sites touristiques (emploi local, guide et de personnel des établissements touristiques…, petits commerces aux abords des sites..),.
En conclusion les activités touristiques apportent des ressources considérables pour l’économie régionale et participe considérablement à l’emploi des ressources humaines locales avec pour effet l’amélioration de leur condition de vie.

I.C.F : Quelles sont justement les difficultés pour valoriser les ressources touristiques et culturelles de la région des Cascades ?
B.M : Les difficultés sont nombreuses et elles sont d’autant plus structurelles que conjoncturelles. Le capital humain culturel et touristique est très important mais leurs connaissances méritent d’être régulièrement actualisées vu le caractère hautement concurrentiel de ce secteur d’activité. Ce renforcement continuel des capacités des acteurs doit être un exercice concerté entre les collectivités territoriales, la Direction régionale de la Culture, des Arts et du Tourisme des Cascades et les opérateurs privés.
La seconde difficulté réside dans la non formalisation des activités de nombreux acteurs qui les excluent du circuit classique de financement des activités par les fonds publics et des partenaires extérieurs. La troisième difficulté est la quasi exclusion des activités culturelles et touristiques par le système de garantie imposée par les institutions financières classiques pour bénéficier des prêts à laquelle s’ajoute le faible mécénat des activités culturelles et l’absence d’institutions spécialisées de financement des investissements touristiques.

I.C.F : Il existe plusieurs cadres portés par les fils de la région qui œuvrent dans la promotion culturelle et artistique tels que Les journées de la Clairière à Banfora, le festival Niangoloko en fête, quelle appréciation faites-vous de ces cadres ?
B.M : Le dynamisme du secteur culturel repose sur un substrat culturel important dans la mesure où la région concentre près de 20% des ethnies du Burkina Faso. J’apprécie positivement ces initiatives qui contribuent à la fois au maintien de la flamme culturelle mais aussi constituent des cadres de transmissions des savoirs et savoirs faire à la postérité. Le souhait est la fédération des différentes initiatives pour mettre en place, indépendamment des actions isolées, un évènementiel culturel majeur qui permettra de participer à la confortation de la destination cascades.

I.C.F : Quelles sont, selon vous, les pistes pour valoriser les sites touristiques et promouvoir la création artistique et culturelle au Burkina Faso ?
B.M : La valorisation des sites touristiques va de la promotion, des aménagements et l’exploitation professionnelle des sites touristiques… Les collectivités territoriales riveraines des sites touristiques et bénéficiaires des retombées du tourisme doivent s’approprier, en sus des activités du Ministère en charge du tourisme, de l’exercice de promotion de la destination Cascades. En sus, l’accessibilité des sites touristiques, l’amélioration des équipements sur les sites agrémentent le séjour du visiteur et renforce sa satisfaction qui est le gage d’une éventuelle fidélisation. L’exploitation professionnelle renvoie à une identification claire des obligations et des droits des acteurs des différents comités de gestion des sites sur la base d’une projection pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux visiteurs. Cette promotion doit se faire à travers la participation aux différentes rencontres professionnelles d’investisseurs touristiques, la mise en place d’un système d’information touristique adapté, le renforcement de l’offre hôtelière…
La création artistique au Burkina est déjà très importante et a besoin d’un accompagnement structurant en termes de renforcements des capacités des acteurs (montage de projets, gestion de carrière d’artistes), d’un accompagnement financier et organisationnel des résidences de création, de la sécurité sociale de l’emploi culturel, du développement du mécénat…

I.C.F : Quel est votre mot de fin ?
B.M : Je remercie Infos Culture du Faso de m’offrir son canal communicationnel pour parler des lignes de développement de la culture, des arts et du tourisme dans la région des cascades.
Merci à toute l’équipe qui a travaillé à la réalisation de cette interview

Barry Demba Ka

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