L’officier des forces armées nationales, Moussa Derra a présenté sa toute première œuvre littéraire, ce vendredi 06 juillet 2018 à Ouagadougou. Ce roman de 123 pages traite de la problématique des filles de ménage communément appelées « Bonnes ».
Genre littéraire caractérisé par une narration fictionnelle, le roman est également un canal idéal pour dénoncer les tares de la société. Ce principe de la littérature, Moussa Derra l’a bien compris en décidant de dénoncer à travers son roman, une tare de notre société qui fait souvent des victimes mais que l’on aborde très peu au quotidien, la problématique des filles de ménage. Comme l’a si bien souligné l’auteur lors de la dédicace de l’œuvre, « c’est une réalité que nous vivons dans notre société. On les voit tous les jours ; les filles qui sont souvent appelées bonnes, qui font tout mais n’ont pas toujours la reconnaissance sociale. On a l’impression qu’elles sont toujours là mais elles ne sont pratiquement jamais regardées comme il se doit. Elles souffrent bien souvent, ces filles qui quittent leur village croyant que la capitale c’est l’Eldorado, là où tout peut arriver mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas ». Une réalité que Moussa Derra dépeint à travers l’histoire de Safoura, cette jeune fille de dix-huit ans qui quitte Tengbila son village pour la ville afin d’accomplir ses projets de vie : trouver du travail, faire des économies pour se lancer dans le commerce et fonder une famille. En ville, sa tutrice Liam la place comme fille de ménage dans la famille Kollo où elle s’y intègre facilement. Appréciée par Sofia, sa patronne et de ses enfants, Kollo le chef de la famille succombera malheureusement à ses charmes. Il résiste mais fini par abuser d’elle. Pis, il y prend goût jusqu’au jour où tout bascule. Safoura s’enfuit de la maison. Elle se retrouve dans la rue sans quelque part où aller. C’est alors qu’elle rencontre de façon fortuite Frida, une prostituée qui l’accepte sous son toit et l’entrainera dans la prostitution. Elle finira par abandonner le plus vieux métier du monde et se lancer dans le commerce. C’est le début de la réalisation de ses projets de vie. Malheureusement, Safoura succombera après avoir mis au monde une jolie fille.
Cette fin tragique du roman n’est pas fortuite. Selon l’auteur, l’objectif est de choquer les mentalités afin que cette problématique ait davantage un droit de regard. Selon le représentant du Ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, le Colonel-Major, Moussa Diallo, ce roman qui traite de la situation des filles de ménage traduit le caractère humaniste de l’auteur qui refuse de se taire face à l’injustice que subissent chaque jour des milliers de filles, et décide de dénoncer cette tare sociale à travers sa plume. Il a félicité l’auteur pour cette initiative. Pour lui, le fait qu’un militaire écrive rehausse l’image de l’armée. « Ce n ‘est pas toujours ce qu’on voit du militaire. L’image qu’on a du militaire, c’est la force et la brutalité. Quand le militaire se met à écrire, la population se reconnait à travers lui. Elle se dit que c’est une personne comme nous avec laquelle nous pouvons échanger», a déclaré Moussa Diallo.
Pour, Jean Baptiste Sedogo, Directeur des éditions CEPRODIF, l’œuvre est de bonne facture et il encourage l’auteur à continuer dans cette lancée.
Ancien Prytane, né en 1989 à Abidjan, Daouda Derra est titulaire d’une licence en droit public. Son tout nouveau roman de 123 pages comporte huit chapitres. L’ouvre est disponible dans les librairies de la place notamment la librairie Jeunesse d’Afrique et mercury à Ouagadougou et la librairie Balayera à Bobo- Bobo-Dioulasso au prix de 3 500francs CFA.
Une ouvre à lire absolument.
Yssoufou SAGNON
Bon vent au vaillant pandore qui fait honneur au corps.