jeu 28 mars 2024

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Affaire Eunice ZUNON: Le rôle de l’artiste ne devrait-il pas aller au delà de celui d’acteur culturel ?

Le rôle de l’artiste est indissociable de la culture dont il émane. L’artiste est en quelque sorte le porte flambeau de sa société. Il est sensé être celui qui porte haut le vécu quotidien de son peuple et de sa culture. Dans ce sens, il doit pouvoir faire violence sur lui même pour incarner autant que celà se peut cet idéal culturel.

De nos jours et avec le brassage des cultures, certains artistes ont du mal à se définir dans cette identité culturelle. La grande majorité des artistes africains qui pour la plupart tentent de singer les occidentaux dans leur manière de faire sont souvent en inadéquation avec leur propre culture. Au lieu d’être le ciment qui consolide cette vision sociétale du monde, ces derniers sont souvent enclins à une dislocation de cette manière de vivre propre à leur peuple. Tel un ambassadeur plénipotentiaire, les artistes musiciens devraient travailler à refléter au mieux les aspirations légitimes de leurs peuples plutôt que de briser le socle sur lequel s’appuie ces derniers.

Les exemples ne manquent pas pour étayer ce rôle assigné à l’artiste. L’artiste ivoirien Asalfo du groupe Magic System, et l’artiste burkinabè Smarty illustrent bien cette vision des choses. Ces icônes de la musique sous-régionale ont maintes fois su magnifier la solidarité africaine entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ils ont travaillé à consolider ce qui unit les deux peuples plutôt que ce qui les séparent.

L’actualité sur les réseaux sociaux ces derniers temps semblent contredire cette vision des choses et c’est bien déplorable que cela soit l’œuvre d’artistes musiciens à la fois Ivoiriens et Burkinabè. Quand par leurs attitudes, des artistes sapent le vivre ensemble de deux peuples liés par l’histoire et la géographie, il va s’en dire qu’il y a un mal qui grangraine la culture que ces deux peuples ont toujours su préserver à travers la signature de nombreux traités politiques, économiques et culturels.

L’incident survenu à l’aéroport de Ouagadougou, loin de vouloir ternir l’identité culturelle de la Côte d’Ivoire doit être être perçu comme une affaire entre individus dont les humeurs sont difficiles à cerner et contrôler. Ce n’est ni un incident diplomatique, ni une entorse aux accords qui lient la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso depuis belle lurette. C’est plutôt un fait qui vient rappeler le rôle que doit jouer un artiste au milieu de son peuple. Il doit toujours œuvrer de sorte à permettre la cohésion sociale et promouvoir la diversité culturelle partout où il va.

Vivement que les acteurs culturels ivoiriens et burkinabè sachent regarder dans la bonne direction.
L’Abijanaise et le Ditanyé illustrent à bien des égards la volonté commune de ces deux peuples.
« Chers ivoiriens le pays nous appelle, si nous avons dans la paix ramené la liberté, notre devoir serait d’être un modèle de l’espérance promise à l’humanité, en forgeant unis dans la foi nouvelle ”LA PATRIE DE LA VRAIE FRATERNITÉ »

« Et une seule nuit a rassemblé en elle l’histoire de tout un peuple, et une nuit a déclenché sa marche triomphale vers l’horizon du bonheur, UNE SEULE NUIT A RECONCILIÉ NOTRE PEUPLE AVEC TOUS LES PEUPLES DU MONDE à la conquête de la liberté et du Progrès…

La rédaction

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