Mention très bien pour l’étudiante en sociologie, Edith Tindano suite à sa soutenance de mémoire en master sur le thème : « Contribution des activités culturelles à l’intégration sociale des Personnes déplacées internes dans la ville de Kaya (Burkina Faso) », ce vendredi 26 janvier 2024 à l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou. Elle a, au cours de son exposé, plaidé pour plus de manifestations et d’activités culturelles aux profits des Personnes déplacées internes (PDI).
Le Burkina Faso a enregistré plusieurs personnes déplacées internes (PDI) et la ville de Kaya encore plus depuis l’avènement du terrorisme. Kaya, la ville hôte des PDI, a ainsi été au centre des préoccupations d’Édith Tindano qui s’est intéressée à l’aspect culturel dans les sites d’accueil des PDI. Deux sites d’accueil de PDI dont le site « Kuim-kuli » et celui de « Saamb-raga » ont bénéficié de la visite de l’étudiante sur place. Ce sont donc 57 personnes notamment, hommes de culture, organisateurs d’événements culturels, cinéastes à l’image de Gaston Kaboré venus sur le site diffusé l’un de ses films, des déplacées internes et une dizaine de la population hôte qui figurent dans son tableau ayant servi pour la collecte de données.
L’insécurité a provoqué, à en croire l’impétrante, le déplacement de plus de deux millions de personnes sur une population de 20 millions, soit environ 10% de la population. Il n’en fallait pas plus sur ces données pour qu’elle se préoccupe de ce contexte d’insécurité et humanitaire. Un travail qui s’est intéressé aux activités culturelles dans le but de trouver une solution à partir de laquelle ces manifestations culturelles peuvent servir à réhabiliter et à redonner une vie normale aux PDI dans la localité hôte.
Le choix de la ville de Kaya, selon elle, et en citant les données du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP-CONASUR) en date du 31 mars 2023, est que la province de Samentenga occupe la première place et la communauté de Kaya, classée au 3e rang national. Mais, a-t-elle signalé, nous n’avons pu effectuer le déplacement que dans deux sites de PDI parmi les 22 de ladite commune qui accueillent beaucoup de manifestations culturelles.
Selon Édith Tindano, bien que les PDI apprécient les aides humanitaire en vivre, ils font aussi montre d’intérêt particulier des manifestations culturelles. Ses recherches ont également dévoilé que les PDI qui sont des citoyens au départ sont appelés des fuyards nouvellement arrivés dans les communautés hôtes. Plus tard, grâce à des activités culturelles, ils sont appelés par leur nom de scène. Chose qui selon elle, contribue à une reconfiguration identitaire pour le PDI.
Par ailleurs, distille-t-elle, ils arrivent à former un réseautage avec des populations hôtes. « Je plaide à cet effet, pour l’organisation de plusieurs manifestations et activités culturelles auprès des PDI pour les aider à se réhabiliter et à se redonner une vie normale », telle est la conviction de l’impétrante en matière de gestion des PDI.
Et d’ajouter en ces termes : « Je suis très contente d’avoir obtenu la mention très bien. Je remercie tous ceux qui ont fait partie de ce projet depuis le début jusqu’à sa concrétisation».
Pour la suite, Édith Tindano qui est par ailleurs étudiante en art gestion et administration culturelle ambitionne de poursuivre ses recherches jusqu’à la thèse de Doctorat par ricochet organisé des activités culturelles auprès des PDI, choses qui sont insuffisantes sur les sites d’accueils.
Pr Augustin Palé, le président du jury a aussi salué la qualité du thème qui est d’actualité et apprécié l’analyse de l’étudiante. « L’actualité du problème qu’elle a soulignée et ensuite, au résultat, on s’est rendu compte qu’elle a fait un bon travail qui est entre la sociologie et la psychologie. Le dénouement dans l’ensemble de son travail est impeccable », a félicité le président du jury.
Faut-il insister, son travail a été sanctionné de la mention très bien par le jury avec une note de 16 sur 20 obtenant ainsi le mérite de Master en sociologie. Une soixantaine de personnes composée d’amis, familles, acteurs de cinéma et hommes de culture s’est mobilisée pour l’occasion.
Édith Tindano a exposé son travail sous la direction de Dr Zakaria Sore, Maître de conférence en sociologie, sous la co-direction de Dr Paul- Marie Moyenga.
Modou Traoré