mar 16 avril 2024

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Chorégraphie: « Sén koro la », un spectacle pour retracer le bien-fondé du masque dans la conception contemporaine

Le théâtre Soleil sis au quartier Cissin de Ouagadougou a abrité ce samedi 05 novembre 2020, la présentation de « sén koro la », une chorégraphie de Lacina COULIBALY. Interprétée par Lacina COULIBALY lui-même et Ibrahim ZONGO, ce spectacle est une évocation de la sacralité du masque en Afrique.

Il est 19h30 minutes à l’horloge quand les lumières des projecteurs de Jacob BAMOGO laissent apparaître deux silhouettes sur la scène du Théâtre Soleil sis à Cissin dans la commune de Ouagadougou ce 05 novembre 2020: il s’agit de personnes d’autres que de Lacina COULIBALY et de Ibrahim ZONGO, deux danseurs chorégraphes professionnels présentant à cette soirée le projet de chorégraphie intitulé <<Sén koro la>>.

<<Sén Koro la>> comme son nom l’indique est une expression en langue bamanan qui signifie littéralement <<Sous nos pieds>>, une métaphore désignant le patrimoine ; les richesses enfouis en nous et en nos terres qui devraient féconder et propulser de manière innovante. En claire, ce spectacle est une interrogative collective et créative se résumant ainsi: pourquoi aller chercher loin ce qui pourrait se trouver dans nos traditions, ici sous nos pieds.

Entre symboles géographiques sur le plateau, musique et pas de danses dont seuls les chorégraphes du jour détiennent le secret en passant par les jeux de lumières, tout a été mis en œuvre pour la réussite de la présentation de ce spectacle. Spectacle d’ailleurs qui aura pris plus de quatre ans de résidence et de voyage pour sa réalisation, à en croire l’auteur, Lacina COULIBALY, lui-même danseur-interprète à cette restitution. Pour lui, <<Sén koro la>> est une évocation de la sacralité du masque. « Le masque en Afrique est à la fois une divinité, un esprit et un passeur. Il guide et garde à cet effet la vie des hommes et de la nature. Cette création est alors une danse où l’ombre et le corps, le visible et l’invisible, le réel et le surréel se côtoient, cohabitent et coexistent dans l’acte créatif », a-t-il expliqué.

Adinkrahene, Sankofa ou l’oiseau, owuo atwedée ou l’échelle de la mort, Nyame Nnwu N’a Maxi, Akwaba, tels sont les appellations des formes géométriques ou symboles Adinkra inscrits sur la scène et sur les mentaux des deux danseurs de ce soir. Ces symboles sont très déterminants dans la dramaturgie dudit spectacle selon leurs formes et leurs symbolismes. Ils rappellent tout simplement l’univers où tout est expansion et évolution. Et toujours selon monsieur COULIBALY, la tradition ne demeure pas stable, par conséquent nous avons la possibilité de la renouveler et la faire revivre. Ce-ci est une conception contemporaine et je me suis toujours dit que le masque vit dans le passé, le futur et le présent ; et c’est ce qui va nous rendre authentique » a-t-il laissé entendre.

Même son de cloche pour son collaborateur, Ibrahim ZONGO également danseur chorégraphe professionnel. « <<Sén koro la>> est le fruit d’un travail bondé de beaucoup de recherches dont celle dans le musée de maître Passéré Tintinga. Monsieur COULIBALY s’est même rendu au Bénin pour cette raison. À travers ce spectacle, nous avons jugé bon de repartir dans nos origines. Avec l’avènement du modernisme, nous avons beaucoup perdu de nos traditions ; de ce fait, <<Sén koro la>> se veut un repère pour un retour à nos valeurs culturelles », s’est-il confié.

Lacina COULIBALY envisage d’ores-et-déjà de présenter ce spectacle dans les quatre coins du Burkina Faso, avant de l’exporter à l’international.

 

Boukari OUÉDRAOGO

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