Lors d’une interview accordée à infosculturedufaso.net, Youssef Ouédraogo, Coordonnateur général des FAMA, a rendu publique, sa décision de reporter à une date ultérieure, la 7ème édition des FAMA (Faso Music Awards), qui devait se tenir le samedi 11 avril 2020 à Ouagadougou. Ici, il explique, les raisons du report de l’événement.
infosculturedufaso.net : Bonjour comment vous allez ?
Youssef Ouédraogo: Je me porte à merveille ainsi que ma famille. Mais difficile de jouir de cette santé dans ce contexte national marqué par l’apparition du Covid-19 qui fait déjà des ravages. Qu’il me soit permis de souhaiter un prompt rétablissement aux malades et d’avoir une pensée pieuse à l’endroit des familles endeuillées par la maladie du Coronavirus.
infosculturedufaso.net: Quel est l’impact de cette pandémie pour le monde de la culture dont vous êtes l’un des fidèles acteurs?
Youssef Ouédraogo: Le monde du showbiz et d’autres secteurs d’activités, presque toutes, sont frappés par les affres du fait du covid-19. La propagation rapide du virus dans les pays africains du sud du Sahara a surpris les autorités au point que pour le contenir, plusieurs pays ont pris des mesures restrictives allant de l’État d’urgence, au confinement total des populations. Ces mesures ont donc eu un impact non négligeable sur les activités culturelles qui ne prospèrent qu’en temps de paix et de tranquillité. Les acteurs culturels que nous sommes sont contraints de reporter nos activités sine die en attendant une accalmie pour les reprogrammer. C’est donc un coup dur pour le monde du showbiz. Mais que faire ? Je crois plutôt que nous devrions jouer notre participation dans la sensibilisation des masses, notamment les artistes dont les voix portent encore plus auprès des populations. Je saisis cette occasion pour féliciter les acteurs culturels dans leur ensemble pour cette reconversion, celle de l’humanitaire (sensibilisation).
infosculturedufaso.net: Quelles sont les conséquences de ce report sur les FAMA?
Youssef Ouédraogo: Évidemment, les conséquences du Covid-19 sont énormes et compromettent l’organisation des FAMA dont la 7e édition était prévue pour se tenir les 10 et 11 Avril 2020. Avec l’instauration du couvre-feu et l’interdiction des regroupements, il va s’en dire que nous ne pouvions pas organiser cette édition à la date prévue. Nous avons été contraints de reporter l’évènement à une date ultérieure en concertation avec nos partenaires et les bonnes volontés qui nous soutiennent constamment.
infosculturedufaso.net: Envisagez-vous une possible annulation de la présente édition?
Youssef Ouédraogo: Un report mais pas d’annulation. Cela dépendra de l’évolution de la maladie du Coronavirus. Selon des prévisions, 7 millions de Burkinabè pourraient contracter le Covid-19 au 64e jour sans un plan robuste de riposte intégrant une grande mobilisation de toutes les composantes de la société. D’autres prévisions plus optimistes annoncent une accalmie dans un meilleur délai, surtout avec l’offensive des autorités à contrer le virus depuis son apparition au Burkina Faso. On peut donc espérer organiser les FAMA dans les mois à venir. In challah !
infosculturedufaso.net: Que pensez vous des recommandations faites par le président du Faso?
Youssef Ouédraogo: Honnêtement, je pense que les recommandations du Chef de l’État sont à féliciter. Beaucoup de langues se délient dès la prise des premières mesures, mais finalement les gens ont applaudi ces mesures quoique restrictives. Ces différentes mesures gouvernementales se sont durcies au fil du temps avec la fermeture des marchés et yaars, la mise en quarantaine des villes où il y a des cas confirmés, etc. Ce qui d’ailleurs fait des gorges chaudes. Je pense comme pour la plupart des Burkinabè qu’il serait plus judicieux pour les autorités de venir en aide aux populations durement éprouvées par les conséquences liées au covid-19.
infosculturedufaso.net: Quel est votre contribution en tant qu’acteur culturel afin de contrer la propagation de cette grave maladie ?
Youssef Ouédraogo: Chaque acteur culturel est devenu un acteur de sensibilisation. Chacun y va de sa réflexion et imagination pour être utile à la cause noble, la guerre contre le covid-19. Je tiens à remercier toute l’équipe de votre journal en ligne pour cette marque de considération en m’accordant cette interview afin que je partage mes préoccupations avec les lecteurs. Enfin, voudrais-je profiter de cette occasion pour témoigner ma gratitude au comité d’organisation des FAMA pour son sacerdoce depuis des années et les différents partenaires, à nos côtés depuis la première édition.
Interview réalisée par Fabrice Parfait Sawadogo