jeu 26 décembre 2024

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CULTURE: A la rencontre du peuple « Kassena »

La pluralité ethnique du Burkina Faso est à la base de sa richesse culturelle. Ainsi donc, les Kassena sont l’un des groupes ethniques du Pays des Hommes Intègres. Nous allons à travers cet article, montrer la richesse culturelle des Kassena de par leurs modes de vie et leurs traditions.

Au Burkina Faso, les Kassena occupent une grande partie de la province du Nahouri. Ils recouvrent les départements de Pô, Tiébélé et Guaira et parlent le Kassem. Les Kassena vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage mais aussi du commerce, de la poterie, du forgeage et du tissage. Les activités des villages Kassena sont essentiellement basées sur deux temps ; à savoir la saison pluvieuse et la saison sèche et les tâches sont reparties en fonction du sexe.

Pendant la saison pluvieuse, l’accent est mis sur les travaux champêtres. En saison sèche, les femmes font les travaux tels que : le tressage des nattes de couchage ou des paniers, la poterie, le crépissage et la peinture des maisons, la fabrication du beurre de karité. Quant aux hommes, ils font la réparation des toitures des maisons ou font de nouvelles constructions, de la sculpture des objets en bois, la chasse collective le jardinage, le tannage de peau. Beaucoup de jeunes partent également à l’aventure pour chercher l’argent.

Un autre aspect de la culture Kassena est lié à leurs traditions. En effet, chez les Kassena, quand une femme accouche, elle reste durant 03 jours dans la maison des rites appelée la « maison mère » si l’enfant est un garçon et 04 jours si c’est une fille. Après ce délai, elle sort de la maison et est conduite, les yeux couverts, à l’entrée de la concession. Là, elle accomplit le rite appelé soufflement(firu) qui consiste à placer de la cendre dans sa main et elle souffle 03 fois s’il s’agit d’un bébé garçon et 04 fois si c’est une fille. Ce rituel est une demande de protection à Dieu.
Après ce rituel, le nom de l’enfant est donné en fonction des circonstances de sa naissance et surtout après consultation des ancêtres. Un enfant né par exemple au marché se nommera « Ayaga » si c’est un garçon et « Kayaga » si c’est une fille. « Tibiru » est un nom donné au premier enfant après une fausse couche.

La matérialisation de la culture kassena se manifeste également dans l’organisation de leurs funérailles et mariages. Dans le passé, le mariage chez les Kassena se faisait avec ou sans le consentement de la fille. Ce mariage comprenait plusieurs étapes, à savoir la salutation de la belle famille. Ces premières salutations consistent à donnez des cadeaux (la cola et la boisson alcoolisée) aux beaux-parents, l’accompagnement de la mariée dans la maison de son mari par un médiateur et les frères et amis du marié, l’annonce du mariage par les cris des femmes, le repas pour les frères de la mariée, l’annonce du mariage à la parenté et aux ancêtre à travers le sacrifice d’un poulet et enfin donner la dote. Il faut noter que lorsque le mariage se fait par enlèvement de la fille, le mari doit donner une chèvre et des poulets aux frères de la fille et donner également un coq et une daba pour refaire le mur ou la fille a été enlevée (symbolique).

Quant aux funérailles, elles sont composées de trois étapes principales. D’abord, nous avons l’enterrement du défunt qui dure au moins trois jours pendant lesquels on accomplit deux rites. Le premier rite appelé « mil de la tête » consiste à diviser le mil reçu pour l’enterrement en deux parties dont la première partie servira à nourrir les gens pendant le premier jour et la deuxième partie du mil sera utilisée le deuxième jour. Le deuxième rite est appelé « support de la tête». Ce rite est accompli avec la daba, le tabac et le tissu traditionnel que le fils ainé du défunt et les gendres doivent apporter chacun.

Ensuite, il y a les grandes funérailles qui est composée de la cérémonie funèbre de trois jours (réservée aux vielles personnes) et l’étanchement de la soif du défunt (le sang des chèvres et mouton sacrifié est censé étancher la soif du défunt). Enfin, c’est la fête finale qui dure sept jours et contient plusieurs étapes. Par ailleurs, il existe chez les Kassena un chef de village et un chef de terre. Le chef du village est responsable du bien-être de sa population. Il assure les fonctions sociales, politiques et religieuses. On reconnait sa cour grâce à une butte sacrée à côté de l’entrée principale. Quant au chef de terre, il s’occupe du culte de la terre et est chargé de la gestion des terres. À ces deux chefs il faut ajouter le chef du bois ou du marigot sacré appelé « tangonna ». Il s’occupe des sacrifices sur ces lieux sacrés pour la protection du village où implorer la pluie ou la paix.

Il faut noter que la dot chez les Kassena est composée de : cola et la boisson alcoolisée (au début pour faire les salutations au père et à la mère de la fille), du sel et des pintades pour la belle-mère (après avoir marié la fille), chien, chèvres, poules et arachides (pour le repas de mariage des frères de la marié), une poule (pour le sacrifice aux ancêtres), un bœuf, des moutons (07) des dabas, une boule de tabac, du tissu et la participation du gendre aux travaux champêtres et aux funérailles de la belle famille.

Aissata TRAORE (stagiaire)

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