jeu 28 mars 2024

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CULTURE: Entretien avec le célèbre danseur chorégraphe, Aguibou Bougôbali Sanou

Comme annoncé, une équipe de « Infos Culture du Faso » séjourne en ce moment dans la ville de Bobo Dioulasso, avec pour objectif, aller à la rencontre des acteurs culturels de la région. À l’occasion, nous avons eu un tête-à-tête avec Aguibou Bougôbali Sanou, danseur chorégraphe, professeur de danse et par ailleurs, directeur de «In Out Dance Festival». Voici le contenu de notre dialogue.

ICF: Veillez-vous présenter à nos lecteurs s’il vous plaît.

Sanou: Je me nomme Aguibou Bougôbali Sanou, danseur chorégraphe et également directeur de « In Out Dance Festival »

ICF: Quel a été l’impact de la Covid-19 sur la culture dont vous en êtes un des acteurs ?

Sanou: Vous savez, avant le Corona virus, nous avons été déjà frappé à plein fouet par le problème de l’insécurité au niveau du Burkina, donc, le secteur culturel reste le plus affecté. Quand on a eu vent des premiers cas de la Covid-19, les premières mesures, qui étaient de se retrouver à moins de 50 personnes dans les lieux publics, ont fait qu’il fallait rester enfermé chez soi. Sans aucun doute, c’est le secteur le plus touché.

ICF: Quellle a été votre contribution en tant qu’acteur culturel pour contrer la propagation de cette maladie ?

Sanou: Déjà à l’échelle nationale, j’ai personnellement fait, en terme de sensibilisation, des vidéos, avec plusieurs structures, le club RFI avec quelques institutions, et de ma propre initiative pour justement, amener ceux qui nous suivent, les populations à respecter les consignes barrières. Sur le plan international, il y’a des structures, à l’image du plus grand centre de danse et de théâtre de Toronto, « Be Black Africa » et bien d’autres projets qui m’ont contacté et nous avons fait des vidéos de sensibilisation pour que, le plus de monde possible comprenne la nécessité d’appliquer les mesures barrières.

ICF: Quels sont vos futurs projets ?

Sanou: Avant de parler de mes futurs projets, je voudrais d’abord parler des projets annulés. Tout a été annulé. Vous savez, nous, nous étions devenus des oiseaux migrateurs, et du coup nous nous retrouvions entre deux avions où nous allons chercher notre pain. Quand les frontières ont été fermées, toutes les programmations, notamment les théâtres ont été annulés. Tous nos projets ont été annulés, et durant les premiers mois de confinement, au niveau international, j’ai perdu entre mars et juin, environ 35 millions de francs Cfa.

Ça c’est trois mois, imaginez vous si c’est plus que ça, surtout que les frontières n’ont toujours pas été réouvertes. Maintenant, nous sommes entrain de faire plusieurs réunions pour voir comment, on peut maintenir nos événements culturels, avec le processus de déconfinement en cours. On espère que le virus partira complètement pour qu’on puisse faire des projections de sensibilisation des populations, et essayer de rattraper le retard perdu.

ICF: Que pensez-vous de « Infos Culture du Faso » ?

Sanou: Je pense que vous faites du très bon boulot. Il faut surtout continuer dans ce sens, toujours aller à l’information comme vous le faites. Vous ne devez pas régresser. Je vous encourage à être à l’image d’un journaliste sur qui je prends toujours exemple, Evariste Kombary de la RTB, qui faisait son travail sans pour autant tenir compte d’intentions financières; et aussi de Mady Bazié de « Ouest Infos.net » et de Ousseni Bancé de la « Radio LPC ». Alors je crois qu‘aujourd’hui, « Infos Culture du Faso » est dans ce sens aussi, notamment dans la recherche et la diffusion d’informations culturelles. Je vous encourage à continuer ainsi, et les soutiens viendront d’eux mêmes.

ICF: Avez-vous des suggestions à l’endroit de « Infos Culture du Faso » pour qu’elle soit plus performante et efficace ?

Sanou: Soyez des journalistes, des vrais et des bons. C’est vrai que s’il n’y a pas d’argent, rien ne fonctionne. Mais cherchons de l’argent auprès des institutions et faisons efficacement notre travail, afin de promouvoir les événements culturels sans exceptions, sans forcément attendre à recevoir quelques chose. On sait que c’est dur, mais n’arrêtez pas. Si je devais vous évaluer sur une de 10, je vous donnerais (08). Je voudrais terminer en disant que les pieds qui se sont déplacés pour venir rendre visite sont très importants, alors merci pour la visite, et surtout continuez à faire votre travail avec fierté et honnêteté. Je vous remercie.

Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO

Contact: washapp: 75597216
Email: contact@infosculturedufaso.net
fabino.prod@yahoo.fr
Téléphone: 71363579 – 78558798

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