dim 28 avril 2024

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Danse traditionnelle: La troupe Walagm n Malg fait de la promotion de la danse traditionnelle son cheval de bataille

A Gounghin, commune rurale de la province de Kourittenga, une troupe de danse fait la fierté dans le milieu artistique et culturel. La troupe ≪Walagm n Malg≫ composée majoritairement de scolaires, œuvre dans la promotion et la sauvegarde de la danse ≪zaoré≫ à travers des instruments de musique traditionnelle. A la dernière édition de la SNC, elle a remporté le prix du MENAPLN. Un prix qui galvanise son premier responsable Léopold MINOUNGOU et ses poulains. Dans une interview qu’il nous a accordée, le professeur certifié des CEG revient sur la genèse de cette initiative endogène. Il parle également des activités et des difficultés de la troupe tout en abordant la place des activités culturelles dans les établissements scolaires. Lisez…

Infos Culture du Faso : présentez-vous à nos lecteurs.

Léopold MINOUNGOU : Je suis MINOUNGOU Léopold, Professeur certifié des CEG option Français/ Histoire-Géographie en service au Lycée Départemental Saint Joseph de Gounghin dans le Kourittenga. Je suis par ailleurs le président de l’Association pour la Renaissance Culturelle (ARC), promoteur du Concours Artistique des scolaires de la Zone zaogo (CARDESZOA). Outre cela, toujours dans le domaine culturel, je suis le premier responsable de la troupe de danse traditionnelle Walagm n Malg de Gounghin, laquelle troupe a participé à la dernière édition de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) à Bobo Dioulasso.

I C F : parlez-nous justement de cette troupe que vous dirigez.

L M : Parlant de la troupe traditionnelle Walagm n Malg, elle a été créée en 2019 et regroupe majoritairement des scolaires et compte de nos jours une vingtaine d’acteurs. La troupe a vu le jour après la première édition du CARDESZOA où nous avons pu détecter des talents et nous avons jugé nécessaire de les former afin de promouvoir et de sauvegarder la danse zaoré qui est une danse très riche en pas et qui constitue un pan de notre riche patrimoine culturel. Je parle de sauvegarde parce que nous avons constaté que les jeunes manient bien l’instrument de musique traditionnelle qu’est le tam-tam et savent bien esquisser les pas zaoré mais malheureusement ils ont honte de s’exprimer devant leurs camarades et devant un public de peur d’être taxé de vieux, de n’être pas à la mode.

I C F : qui peut être acteur de la troupe traditionnelle Walagm n malg?

LM : Il faut dire qu’il n’y a pas de critères d’âge ni d’appartenance ethnique ou religieuse pour faire partie du groupe. Il suffit de marquer un intérêt à ce que nous faisons et y accorder du sérieux. Dans le groupe, il y’a des scolaires du primaire, du préscolaire et du secondaire. Quelquefois même nous recevons des étudiants qui ont été nos premiers acteurs qui viennent nous appuyer quand ils sont de passage à Gounghin. Il faut signaler que quand il s’agit d’une compétition à laquelle nous devons prendre part, nous aménageons le groupe pour répondre aux critères qu’exige ladite compétition.

I C F : comment les parents et les élèves eux-mêmes ont-ils apprécié l’initiative au départ ?

LM : Naturellement il faut dire qu’au début certains parents s’y opposaient. Mais par la suite, ils ont bien compris l’intérêt. Quant aux élèves, comme je l’ai mentionné plus haut, il faut dire qu’au début, certains trouvaient que c’était une honte d’être un danseur de la musique traditionnelle et jouer au tam-tam est dévalorisant et dévolu aux vieux.

I C F : Qu’en est-il des personnels de l’établissement ainsi que des populations ?

LM : Nous avons toujours reçu les encouragements et les félicitations de la part de nos collègues, des autorités locales ainsi qu’une bonne frange de la population à qui nous réitérons ici notre entière reconnaissance.

I C F : Selon vous quel est l’apport des activités culturelles dans l’amélioration de la qualité des apprentissages ?

LM : Pour nous l’apport des activités culturelles est énorme dans le domaine scolaire. Ces activités participent à l’éveil, à cultiver l’esprit d’initiative, de créativité et le sens de la responsabilité. Elles contribuent également à développer le goût de l’effort, l’esprit d’observation et sociabilise davantage l’enfant.

I C F : Quels sont vos cadres d’expression à l’échelle locale ?

LM : Au plan local nous avons remporté successivement le premier prix du Festival International du Zaoré et Avoisinant (FESTIZA) qui est un grand festival dont la renommée dépasse les frontières de la région. Nous avons également remporté le premier prix du Week-end Zaoré au niveau de la commune de Gounghin avant d’arracher notre ticket de qualification à la dernière SNC.

I C F : parlant justement de la SNC, quel est le bilan de votre participation à la dernière édition ?

LM : Nous sommes peu satisfaits de notre participation à la SNC. Il faut dire que quand nous partions, notre objectif, c’était la troisième place. Malheureusement nous avons été devancés de justesse et nous avons occupé la cinquième place avec une moyenne honorable de 16,16. Ce qui était très encourageant, nous avons remporté le Prix du MENAPLN et nous avons appris beaucoup en suivant aussi les prestations d’autres troupes. Ce qui va nous permettre de redoubler d’ardeur et de nous améliorer.

I C F : Quelles sont les difficultés qui freinent un tant soit peu vos ambitions?

LM : Les difficultés que nous rencontrons sont d’ordre infrastructurel, matériel, et quelque peu la réticence de certains parents. Nous manquons d’un cadre pour nos répétitions. Nos répétitions se font dans la nature à même le sol, quelquefois sur les terrains de sport des établissements scolaires. Quant aux matériels, il s’agit principalement des instruments qui à quelques répétitions près, il faut refaire tam-tam.

I C F : au regard de tous ces problèmes, est ce qu’on peut dire que les activités culturelles sont le parent pauvre de notre système éducatif ?

LM : Pour nous l’éducation artistique constitue l’un des parents pauvres du système éducatif. Non seulement elle est quasi inexistante dans certains établissements, dans le cas où cette éducation est pratiquée, elle est faite sans apport pratique.

I C F : quel appel avez-vous à lancer aux autorités en charge de l’éducation afin de changer cette donne ?

LM : Aux autorités surtout celles du système éducatif nous plaidons de donner à l’éducation artistique sa place en formant les enseignants dans le domaine et à doter les établissements d’infrastructures et d’équipements destinés aux activités artistiques.

Interview réalisée par Demba Ka BARRY

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