Le Ministre de la culture, Filippe Sawadogo (très regardant sur les compartiments de la culture et du show-business) avait initié une rencontre avec les maîtres de cérémonie pour discuter de plusieurs points. Ce jour, je me souviens encore, le Ministre avait soulevé la question de la programmation des artistes aux événements officiels voire privés. Il avait déploré entre autre la programmation régulière des mêmes artistes sur la quasi-totalité des scènes, parfois ne cadrant pas avec la nature de l’événement.
Ce phénomène tant décrié par les artistes et certains acteurs du show-business a encore la peau dure et à de beaux jours au Burkina Faso. Entretenu par un conglomérat d’acteurs du show-business convaincus que les scènes appartiennent toujours aux meilleurs, la programmation des artistes aux événements officiels et privés mérite plus qu’on s’y attarde pour mieux comprendre. En effet, sont déclarés au Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) plus de 4000 artistes musiciens évoluant dans plusieurs genres différents (musique de variété, traditionnelle, musique urbaine, reggae…). On aurait pu imaginer aisément que pour un programmateur de festival ou évènements quelconque, l’embarras du choix est la chose qu’il partagerait le mieux tant il a plusieurs offres sous la main. Et pourtant à suivre les événements, ce sont presque les mêmes artistes qui se partagent royalement la quasi-totalité des scènes aussi prestigieuses que les moindres. Un confrère s’en était offusqué ostensiblement en parlant de la règle de 4 (Floby, Dez Altino, Imilo le Chanceux, Dicko Fils).
Le prétexte fallacieux et insipide qui laisse croire que seuls les meilleurs écument les scènes en cache certainement des pratiques peu commodes dans le milieu du show. Combien d’artistes ont été déclarés absents ou malades par certains intermédiaires pour rejeter leur programmation ? Combien sont-ils les artistes torpillés par leurs collègues ou programmateurs ? Le show-business burkinabè ne souffre-t-il pas des clans et d’une chienlit ? N’est-il pas malade des hommes qui l’animent qui font des vices des qualités ?
Se construire tandis que d’autres se consomment malgré leur talent ne saurait être la meilleure pratique pour un show-business qui se veut être viable et respectable, d’où la synergie des intelligences et énergie pour le défi !
Youssef Ouedraogo.
NB: Photo de profil: photo leFaso.net
photo d’illustration.