« Enfantillages », c’est l’intitulé de la pièce théâtrale qui était au programme à la salle le Grand Méliès de l’Institut Français de Ouagadougou, dans la soirée du samedi 18 juin 2022. Il s’agit d’un texte de Raymond Cousse, interprété par l’artiste comédien Christolin Rodlin.
Ils étaient nombreux, en cette soirée du 18 juin 2022, les amoureux du théâtre à effectuer le déplacement du côté de la salle le Grand Méliès de l’Institut Français de Ouagadougou pour l’unique et une raison; celle de voir ou de revoir « Enfantillages », une pièce théâtrale de Christolin Rodlin. Cette pièce est d’un point de vue une similitude entre le regard d’un enfant sur le monde extérieur, et sa compréhension de la vie. L’enfant, avec ses propres mots, décrit la vie dans son village. Les personnages défilent dans son histoire, avec la mort comme point dominant.
Interprété par l’humoriste et comédien d’origine haïtienne, Christolin Rodlin, ce texte du français Raymond Cousse stagne entre joie, naïveté, rire et émotion. Autrement dit, c’est le récit de l’absurdité, de la cruauté et de l’injustice du monde qui est véhiculé à travers ce texte, sinon dans cette pièce théâtrale. La poésie, la violence, la tendresse et le rythme des mots forment ici un cocktail. « C’est l’histoire d’un village, d’une boucherie, d’une école, d’une paroisse. C’est la description d’une vie d’enfant, qui s’émerveille, qui s’ennuie et qui rêve parfois. Le texte révise donc chaque petit détail de ses souvenirs, le boucher; le commis du boucher ; l’instituteur de la République ; le curé ; la sœur de Marcel, et surtout Marcel son ami que la vie va enlever trop tôt sur son chemin », foi de Christolin.
De son avis, il reprend ce texte parce qu’il en a fait connaissance à la fin de ses études à l’École Nationale des Arts de Haïti (ENARTS) en 2015. Ce projet, dit-il, je l’ai déjà joué en 2019 au Festival international de théâtre et de marionnettes de Ouagadougou (FITMO), puis en France. C’est donc un plaisir pour lui de le jouer à nouveau, car il avait pris une pause pour se consacrer à l’humour. Par ailleurs, a-t-il non seulement salué l’Institut Français d’avoir accueilli cette pièce, mais aussi le public qui s’est déplacé massivement pour la découvrir ou la redécouvrir.
Du reste, c’est un public plutôt ravi d’avoir suivi « un beau » spectacle. C’est du moins ce que nous a laissé entendre certains spectateurs, à l’image de Albertine Koama, actrice de cinéma, théâtre et exerçant également dans l’artisanat. A l’en croire, ce n’est pas la première fois qu’elle voit ce spectacle de Christolin Rodlin. « C’est une pièce que j’ai déjà vu au Centre culturel Gambidi lors du FITMO. Et quand j’ai vu la programmation, je n’ai pas hésité un instant à revenir la voir. J’ai même partagé l’information à des gens que j’ai vu dans la salle ce soir. Cette pièce nous permet de revivre notre enfance, de revoir surtout des choses que nous avons vécues à notre enfance », a-t-elle soutenu.
Même son de cloche pour Hafissatou Coulibaly, conteuse et actrice de théâtre. Pour sa part, le jeu d’acteur l’a beaucoup impressionnée. Arriver selon elle, à incarner plusieurs personnages à la fois est quelque chose de formidable. Au-delà de cela, c’est le regard de l’enfant sur le monde extérieur qui aura plus capté son attention. « C’est vraiment l’ignorance pure de l’enfance face à certaines situations de la vie qui est ici exposée par Christolin. Pour cela, il est à saluer. Dans l’ensemble, c’est un très beau spectacle à voir », foi de mademoiselle Coulibaly.
Boukari OUÉDRAOGO