En marge du FESPACO 2023 se tient la Fenêtre des Écoles, initiée par l’Institut Supérieur de l’Image et du Son/Studio-École (ISIS-SE). Pour l’occasion, ledit institut a accueilli dans la journée du mercredi 1er mars 2023, un panel sous le thème «Art vestimentaire et cinéma».
Le costume est considéré comme la seconde peau de l’acteur. Il contribue énormément à la construction de l’identité visuelle du plan narratif et esthétique des films. C’est dans cette dynamique que s’est tenu le panel sur l’art vestimentaire et le cinéma, du côté de l’ISIS-SE. La définition d’un costumier, son rôle dans le processus de réalisation d’un film, la différence entre un costumier et un habilleur, l’impact socioéconomique dans un cadre cinématographique, l’importance de la prise en compte du pagne local dans les projets de tournage, ce sont entre autres les éléments clés qui ont marqué ce panel. Il s’est essentiellement agi d’un partage d’expériences entre des professionnels du métier de costumier et des étudiants en cinématographie.
Pour madame Tapsoba née Martine Somé, costumière et styliste de formation, par ailleurs une des panellistes, le métier de costumier consiste à mettre en pratique ce qu’il y a sur le papier en termes de personnage. « C’est l’aspect visuel du personnage que le scénariste ou le metteur en scène a écrit. Notre rôle est donc d’habiller ce personnage du texte à travers des costumes de sorte à ce qu’il puisse rendre son rôle », a-t-elle fait savoir, avant d’ajouter que le costumier habille l’époque et non la mode.
« J’ai été approchée au Sénégal pour un projet de long-métrage. J’ai par la suite demandé une année pour reconstituer avec mon équipe l’historique du projet afin d’avoir le meilleur aspect sur les costumes, chose que les porteurs du projet ont refusé prétextant qu’une année était trop longue. Pour cela, j’ai refusé le projet. C’est juste pour vous dire que l’aspect historique et environnemental est important dans le choix des costumes », Kalista Sy, réalisatrice et costumière sénégalaise, par ailleurs panelliste.
Quant au 3e panelliste le sémiologue Fidèle Tiamassa, il s’est beaucoup attardé sur les quatre fonctions du costume qui sont notamment la protection contre les intempéries, le fait de cacher ses parties intimes, l’embellissement et enfin la fonction des signes ou significations. Pour lui, c’est la fonction des signes qui sied beaucoup au cinéma. Et à la panelliste Dr Vokouma d’ajouter que l’aspect costume doit être bien agencé de sorte à respecter tout l’historique du film. Aussi, a-t-elle insisté sur la qualité des costumes.
Pour rappel, le projet Fenêtre des Écoles est une initiative de l’ISIS-SE, en collaboration avec Africalia, le FESPACO et bien d’autres partenaires de l’Institut. En effet, Il se tient en marge de chaque édition de la biennale du cinéma africain avec pour but de valoriser les écoles et centres de formation de cinéma de la sous-région ouest-africaine, d’inviter les écoles de par le monde à découvrir ce qui se fait comme formation et émergence au sein de l’ISIS-SE et leur permettre d’avoir une fenêtre au niveau professionnel avec leurs aînés qui sont au FESPACO. Le projet se referme avec une cérémonie de remise de prix aux étudiants en fin de cycle.
Boukari OUEDRAOGO