Née en 1967, talentueuse artiste musicienne burkinabé, un des portes-flambeau féminins de la musique moderne burkinabé actuelle, Jeanne BICABA passa son enfance avec ses parents en république de Côte d’Ivoire.
C’est dans ce pays de nombreuses célébrités artistiques et particulièrement musicales que Jeanne BICABA s’éprend très tôt de la musique.
À l’âge de sept ans, elle compose sa première chanson, et à quatorze ans (1981) elle intègre son premier groupe de musiciens, les « Génitos » dont le chef d’orchestre n’était autre que l’actuel célèbre chanteur et danseur ivoirien de « zoblazo », Frédéric Ewy Meiwey.
Plus tard Jeanne BICABA travaille avec un autre grand du panthéon musical ivoirien, Ernesto Djédé le roi du « ZIGLIBITI », avant de rejoindre le groupe des non moins célèbres choristes du raggae man Alpha Blondy.
Une émission intitulée « Première chance » de l’ivoirien Serge Fulgence Kassi qui a lancé tant de vedettes célèbres (Alpha Blondy, Aïcha Koné, Meiwey etc.) sur la télévision nationale ivoirienne, la révèle au public.
Alors, elle est vite récupérée par le producteur Alphonse Mambo qui fit produire son premier album de huit titres, intitulé « Dombéni », enregistré en France en 1987; un Afro zouk » au succès mitigé, mais une vedette était née.
Aussi l’artiste réitère-t-elle à cent pour cent « zouk » avec son deuxième album de six titres intitulé « Dalé » en 1991.
En 1993, sort son troisième titre « Tchichine » enregistré à Paris par son producteur Eric Cesac. Jeanne BICABA n’est alors plus une vedette en herbe, « la beauté de sa voix et le charme de ses mélodies (comme l’ont remarqué nombre de ses fans) lui valent une notoriété internationale ».
Après une éclipse de neuf ans, Jeanne BICABA revient sur la scène musicale en 2002 avec « Dombeliza », une somme de huit titres arrangés par les ivoiriens Santa et Coli.
En avril 2002 elle participe, en compagnie des grands noms féminins de la musique moderne burkinabé à la compilation « Faso mousso » produite par Seydoni Production.
À la même période (le 26 mars 2005) les jeunes artistes musiciens du Burkina la portent à l’unanimité à la tête de leur association « Association des Jeunes Musiciens du Burkina (AJMB).
La voix sublime de « la princesse du Mouhoun » s’est à jamais éteinte quelque part, sur la route, dans la nuit du 14 au 15 juin 2005, aux environs de deux heures du matin, en république de Côte d’Ivoire. Sa dépouille mortuaire a été ramenée au Burkina Faso, et inhumer au cimetière de Gounghin à Ouagadougou. Parti à l’âge de 38 ans. Elle était mère de deux enfants.
Fabrice Parfait SAWADOGO