mer 4 décembre 2024

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HUMOUR: Moussa Petit Sergent se confis concernant son One Man Show.

Il a été révélé au public burkinabé à travers le film « Petit Sergent « , nom qu’il utilise d’ailleurs comme nom d’artiste. Avec son style particulier, Moussa Petit Sergent fait de l’humour engagé à travers les thèmes qu’il aborde dans ses différents spectacles. Engagement d’ailleurs qui lui a valu la distinction du prix Rfi talent rire, ainsi que des tournées à l’international. Toujours fidèle à lui-même, Moussa Petit Sergent prépare activement un spectacle solo pour le 6 octobre 2018. C’est en plein travail de création que nous lui avons tendu notre micro pour lui soutirer quelques mots. 

 

Infos Culture du Faso (ICF): Veuillez-vous présenter à nos lecteurs.

Moussa Petit Sergent (Moussa) : Moi c’est Moussa OUEDRAOGO à l’état civil et mon nom d’artiste c’est Moussa Petit Sergent. En ce moment je suis en pleine création pour mon quatrième One Man Show qui s’intitule Moussa Rit de Monde.

ICF: C’est quoi un One Man Show ?

Moussa : Le One Man Show, c’est un micro, un humoriste, un public et des rires. C’est un humoriste qui invite son public dans son intimité pour faire éclater le maximum de rire possible.

ICF: Par rapport à ce quatrième One Man Show, comment ça se prépare ?

Moussa : Il faut dire que je sens déjà de l’engouement, surtout sur les réseaux sociaux par rapport à ce quatrième One Man Show. Le public burkinabé commence à connaître Moussa Petit Sergent, je commence à avoir un public fidèle et assez régulier à mes spectacles. C’est un public qui attend aussi parce que ça fait plus d’une année que je n’ai pas fait de spectacle et les gens s’impatientaient. Je pense que les gens sont déjà contents de voir qu’il y a un spectacle qui est en vue dont la date est déjà fixée. C’est une fierté pour moi de savoir que les gens s’impatientent de mes spectacles.

ICF: Quel message comptez-vous passez à travers ce spectacle ?

Moussa : À travers l’événement du 6 Octobre 2018 je veux partager de la bonne humeur avec les burkinabé, les amis du Burkina, ceux qui sont présents. L’objectif premier c’est donc de partager la bonne humeur avec les gens, déjà octobre c’est la rentrée scolaire, les parents sont angoissés, les élèves ont un peu peur, y a également ceux qui attendent anxieux les résultats des concours. Du coup on est dans une ambiance où il faut se lâcher un peu, rire, prendre de l’énergie et continuer.

ICF: À quelques jours de votre spectacle, que ressentez-vous ?

Moussa : À quelques jours de l’événement, pour être honnête je ressens du stress. Je sais que ce sera un grand événement comme les autres. Mais celui-là sera encore plus grand. C’est donc un défi à relever parce qu’à travers mes spectacles passés j’ai mis la barre haute, je dois donc me dépasser. J’ai toujours avancé dans le stress. Pour le 6 Octobre moi-même je suis plus pressé que le public afin de me libérer de ce stress.

ICF: Que représente un spectacle One Man Show pour un humoriste ?

Moussa: Pour un humoriste ce type d’événements est capital dans la mesure où tu joues tout.  Moi je joue tout, j’adore les spectacles et je joue tout à chaque spectacle car on ne sait pas ce que la vie nous réserve. Donc je dis que ce spectacle c’est peut-être le dernier de Moussa Petit Sergent donc je me donne à fond. J’invite le public à sortir massivement. Il est important d’avoir le public avec moi parce que je vais traiter des thèmes d’actualité de notre pays.

ICF: Comment êtes-vous venu à l’humour ?

Moussa : Whaou !!!  Ça c’est un long discours. Il faut dire que Moussa Petit Sergent à fait l’humour sans le savoir. En 2002 alors que j’étais à l’école primaire, j’ai remporté le 1er  prix au grand prix national de l’humour avec un sketch en compagnie de Augusta Palenfo et Patrice Kaboré qui nous avait mis en scène, j’étais l’acteur principal. Et c’était sans le savoir parce que j’étais trop jeune et je ne savais pas dans quoi les gars m’avaient mis. C’est en 2011 alors que j’étais à Ouahigouya que j’ai décidé de me lancer dans l’humour avec son excellence Gérard OUEDRAOGO comme source d’inspiration. J’adorais ce qu’il faisait et je voulais faire les choses comme lui. Je me suis dit que si je rentre à Ouagadougou il faut que je me lance. En 2011 donc de retour à Ouagadougou j’ai commencé à participer aux concours interscolaires. À l’époque Gérard OUEDRAOGO avait organisé un concours d’humour inter-établissements où j’ai remporté le 1er prix. Ça m’a donné du courage et en 2013 j’ai sorti mon premier album humoristique qui n’a pas marché, mais ç’a été une expérience pour moi car ça m’a permis d’avancer.

ICF: Qu’est-ce qui fait la particularité de Moussa Petit Sergent ?

Moussa : Moi ma particularité (rire) c’est difficile, parce que je ne le sais pas moi-même. Mais je pense que je suis quelqu’un qui prend l’humour au sérieux, j’y consacre tout mon temps peu importe où je suis. Je pense et réfléchis humour, chaque jour j’écris au moins deux sketchs. Ce que je présente lors de mes spectacles ne représente que peut-être 10% du travail que je fais. C’est peut-être ça ma particularité.

ICF: Quels sont vos projets future ?

Moussa : Il faut dire qu’en ce moment je suis simultanément sur deux créations. Le spectacle Moussa Rit du Monde est un spectacle qui a eu l’accompagne de l’Institut français de Paris et du conseil départemental de l’Aude. J’ai donc été en France pendant deux mois avec des metteurs en scène pour créer ce spectacle qui a déjà été joué en France. Je le retravaille pour l’adapter à la réalité de mon pays. Et toujours avec le conseil départemental de l’Aude qui est en partenariat avec les archives nationales du Burkina, il y a eu une exposition sur la chefferie traditionnelle, et moi j’ai eu la chance de voir l’exposition en France. J’y es rencontré la vice-présidente du conseil départemental de l’Aude avec qui on a échangé sur un projet pour demander à des artistes d’interpréter ces tableaux pour en faire un spectacle vivant et l’amener vers le public qui n’est pas grand adepte des expositions en salle. On a donc fait un petit projet pilote qui a fonctionné. Actuellement avec le soutien des partenaires on travaille sur le projet qui s’intitule « Les archives parlent « . Sur ce projet il y a Frère Malcom, Duden J, Onasisse, Wilfrid OUEDRAOGO, Paul Zoungrana, Hyppolite Kanga et moi-même. C’est un spectacle qui sera joué pour une première à l’université de Ouagadougou le 4 octobre 2018, les 11,12 et 13 octobre il sera joué à l’espace Gambidi. Le 20 il y aura une soirée événementielle pour les archives nationales. C’est donc sur ces deux spectacles que je travaille en ce moment.

ICF: Que pensez-vous de l’humour au Burkina de nos jours ? Comment se porte-t-il ?

Moussa : Super bien ! Je dis super bien parce que moi à mes débuts dans les années 2011-2012 c’était difficile en son temps de voir un humoriste comme aujourd’hui qui programme un spectacle où il est seul à l’affiche. Il fallait toujours avoir au moins cinquante personnes qui doivent travailler à motiver les gens. Mais aujourd’hui un humoriste n’a pas peur de dire qu’il a un spectacle. Et ça je pense que c’est une avancée. Aussi, avant les entrées pour suivre un spectacle d’humour tournaient autour de 1000 FCFA, mais le public a compris que c’est un véritable boulot que les humoristes abattent et les entrées même à  3000, 5000 les gens adhérents. Il y a encore du boulot à faire, surtout quand on voit tous ces jeunes humoristes (rire)  moi aussi je ne suis pas vieux qui bousculent, vraiment ça fait plaisir. Ça pousse les uns et les autres à travailler dur parce qu’il y a la concurrence.

ICF: Quelles solutions préconisez-vous pour faire avancer l’humour au Burkina ?

Moussa : L’accompagnement de nos structures mère comme le BBDA, le ministère de la culture, même si des avancées sont déjà à noter. Mais un soutien n’est jamais assez. Il faut davantage soutenir les humoristes dans ce qu’ils font. Je profite de votre canal pour pousser mes cris de cœur. Nous les humoristes nous constatons qu’au Burkina il y a beaucoup de jeunes qui se lancent dans l’humour et qui n’arrivent pas à tenir et on les prend comme des musiciens, pourtant l’humour et la musique c’est deux arts différents et si la confusion règne entre les deux, les humoristes vont nourrir des carrières de musiciens et ça ce n’est pas bon. Il y a des humoristes qui ont leur création dans leur téléphone et qui attendent que quelqu’un les appels pour qu’ils viennent jouer. Donc si on ne t’appelle pas, tu ne joues pas. Pourtant dans l’humour, plus tu joues plus tu crées. Nous les humoristes nous nous sommes donc constitués en association qui s’appelle le Collectif des Artistes du Rire et ce groupe est composé entre autres de Moussa Petit Sergent, Gombo.com, La Jaguars, Philo. On est au nombre de douze et ensemble on a loué un local. Notre local est donc le siège de notre collectif on est en train de se battre pour avoir un équipement adéquat pour transformer ce local en un lieu de référence pour l’humour au Burkina. Le premier spectacle dans notre espace c’est pour le 25 octobre 2018. On aura une adresse pour l’humour au Burkina, une sorte de comédie club où il y aura des spectacles tous les vendredis et samedi. Je lance donc un appel à tous les mécènes, à tous ceux qui croient en l’humour au Burkina et qui veulent soutenir l’humour de nous rejoindre et de nous aider à rendre opérationnel cet endroit.

ICF: Quels conseils avez-vous pour les jeunes qui se lancent dans l’humour ?

Moussa : Si je leur donne les bons conseils, ils vont venir prendre ma place (rire). Le conseil que j’ai à leur donner c’est de travailler. On ne peut pas apprendre à quelqu’un de faire de l’humour, on peut lui donner des techniques. Mais la meilleure façon c’est de trouver sa voie, aimer ce qu’on fait et travailler dure. L’humour ne ment pas, quand tu travailles dur ça paye. Je les invite également à prendre attache avec notre collectif parce qu’en octobre nous allons commencer nos activités, on va faire venir des formateurs pour renforcer les capacités des uns et des autres.

ICF: Avez-vous un mot à l’endroit de vos fans ?

Moussa: À tous ceux qui aiment Moussa Petit Sergent et qui ont l’habitude d’aller voir ses spectacles, ou qui ont la curiosité d’aller le découvrir, je leurs dis merci de me porter dans leur cœur, merci pour ce que vous avez déjà fait pour moi, merci pour ce que vous allez faire pour moi parce qu’on a pas encore fini. Je vous invite tous à venir me voir le 6 octobre 2018, le prix d’entrée c’est  2000 et 5000 FCFA.

ICF: Votre dernier mot ?

Moussa : Le mot de fin c’est de dire merci à tous mes partenaires, à tous ceux qui me soutiennent, merci à ceux aussi qui ne viennent pas voir mes spectacles. Merci à Infos culture du Faso pour le travail au service de la culture burkinabé. On vous suit au Burkina Faso et partout dans le monde et on est content de vous.

Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO

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