La salle de réunion de la Maison de l’entreprise de Ouagadougou, a abrité ce samedi 13 août 2022, la cérémonie de lancement officiel de la plateforme numérique « Innovartiste ». La mise en fonction de cette plateforme intervient 11 mois après le début du projet qui a consisté à former des acteurs culturels, notamment ceux de la filière musique.
Le 11 septembre dernier, l’association Viva Innova procédait au lancement de son projet d’incubation intitulé « Innovartiste ». Le présent projet a été nourri pour faire face à la difficulté de définition du modèle économique des acteurs culturels de la filière musique. Des dires de Issouf Zan, président de Viva Innova, les acteurs de la filière musique ont du mal face à l’évolution du numérique, et à se faire des revenus. Ainsi, le projet « Innovartiste » cofinancé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), et l’Union Européenne à travers le Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC-GC), a été bâti sur quatre composantes.
”Substantiellement, la 1ère étape a consisté à accompagner les acteurs de la filière musique à travers des sessions de renforcement de capacités, des formations sur le marketing digital, les techniques de négociations des contrats et aussi sur les notions de gestion des droits d’auteur. La 2e a porté sur l’appropriation du numérique. A ce niveau, nous avons dans un premier temps, accompagné ces acteurs, notamment, les artistes-chanteurs, les managers, les auteurs-compositeurs, les producteurs, les distributeurs, à travers des formations sur l’appropriation des plateformes numériques déjà existantes. Au total, ils étaient 60 acteurs de la filière musique issus des 13 régions du pays à bénéficier de ces formations. En sus, nous avons jugé nécessaire de créer un outil endogène. C’est ce qui a donné suite à l’exécution du projet, la mise en place de la plateforme numérique « Innovartiste ». A terme, cette plateforme participera à la promotion des artistes à l’échelle nationale et internationale », a fait savoir monsieur Zan.
De façon claire, « Innovartiste » se veut un outil numérique qui consistera à faciliter la distribution des œuvres musicales au Burkina Faso et à l’international ; offrir plus d’opportunités commerciales aux petits artistes et aussi aux personnes qui exercent au niveau professionnel ; servir de vitrine aux acteurs de la chaîne musicale (managers, distributeuts, producteurs, compositeurs, etc). Pour créer son compte « Innovartiste », à en croire le chargé du projet, Abdoul Razack Kaboré, il suffira d’aller sur le site https://www.innovartiste.net et suivre les instructions. De son avis, trois défis sont poursuivis par cette plateforme, à savoir renforcer les capacités des acteurs culturels pour l’appropriation de la plateforme ; développer des e-services complémentaires répondant aux besoins des utilisateurs ; et enfin définir des modèles d’affaires viables et durables.
En ce qui concerne, le modèle économique de la plateforme qui débouchera sur des retombées financières au profit des bénéficiaires, on note trois étapes. La 1ère consiste à s’appuyer sur les revenus publicitaires, la recherche des investisseurs et surtout la commande de prestations (cérémonie, mariage, etc. Ce qui signifie que l’artiste pourra contribuer à décrocher des prestations via la plateforme. La 2nde étape se situe dans les ventes des œuvres. Il s’agit de donner la possibilité aux fans de faire des achats d’albums. Cela se fera par le choix de mettre en ligne quelques chansons que l’artiste aura choisi. La dernière concerne la partage des revenus tirés des abonnements.
Du reste, Madame la ministre en charge de la culture, patronne de la cérémonie, n’a pas manqué de saluer, par l’intermédiaire de son chargé de mission Yakouba Bonkoungou, le caractère novateur du projet. « Ce projet a recquis trois éléments essentiels qui m’ont motivé à y associer mon image. D’abord, il s’agit du fait que le projet se tient dans le cadre des activités courantes du ministère à savoir celles culturelles en général. Ensuite, c’est une initiative qui est portée par des jeunes, chose dont nous en sommes sensibles. Et enfin le caractère novateur qui pourrait participer à la promotion et la consolidation de la filière musique au Burkina Faso en faisant que les différents acteurs puissent profiter pleinement de leur art, surtout à l’ère du numérique. Le ministère est donc disponible à accompagner la structure dans cette mission qu’elle s’est fixée, dans la mesure de son possible », a-t-il rapporté.
En rappel, Viva Innova est une structure qui œuvre dans la promotion de l’innovation technologique dont l’un de ses axes d’intervention est l’industrie culturelle et créative.
Boukari OUÉDRAOGO
Laure OUÉLÉ (stagiaire)