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INTERVIEW: Bilan satisfaisant pour le BBDA en 2019 selon Wahabou Bara

Dans un entretien accordé à une équipe d’Infos Culture du Faso le 28 décembre 2019, Mr Wahabou Bara, DG du BBDA, a fait le point sur les acquis engrangés durant l’année et les perspectives en vues pour 2020. Selon le Sieur Bara, c’est une recette de 1.973.983.468 F CFA avec un taux d’accroissement d’environs 132% qui a été collectée durant l’année. Nous vous proposons ici, le résumé du bilan, tel dressé par le Sieur Bara.

Les actions prioritaires 

En terme de priorité pour le bureau burkinabé des droits d’auteurs au cours de l’année 2019, c’est d’abord, le renforcement du dispositif juridique du BBDA avec l’adoption de la nouvelle loi sur le droit d’auteur, dont le but selon Bara, a permis d’avoir des avancées en matière de protection des œuvres littéraires et artistiques. Il s’est agit également comme actions prioritaires, la sensibilisation des parties prenantes dont, les titulaires du droit, les artistes de toutes les catégories confondues (audio-visuel, musique, littérature). Le but était d’échanger avec ces derniers sur la chaîne des valeurs du droit d’auteur afin qu’ils comprennent bien ces mécanismes. Il était question aussi de l’adoption d’un projet qui était assez important dans le secteur de la filière musique qui regroupe le maximum de monde au sein du BBDA et qui fait également le maximum au niveau des collectes. L’autre priorité aussi, c’était l’accroissement de la collecte des droits et de la qualité de la répartition, et ce malgré le contexte sécuritaire difficile et la morosité économique.

Les recettes collectées 

Au cours de l’année 2019, le BBDA a collecté 1.973.983.468 F CFA, avec les trois répartitions habituelles, notamment, Février-Mai-Août  qui s’élèvent à hauteur d’un Milliard onze millions cinq cent soixante-dix-huit mille cent vingt-quatre (1.011.570.824) frs CFA contre sept cent soixante-cinq millions sept cent quatre-vingt-neuf mille cinq cent soixante un (765.789.561) frs CFA en 2018 soit un taux d’accroissement de 132%.

Budget alloué à la promotion culturelle et sociale

Selon Wahabou Bara, il est difficile de définir un budget alloué à la promotion culturelle et sociale, puisque c’est un budget qui reflète les collectes, soit 5% aux œuvres sociales et 50% pour la rémunération pour copie privée. Il faut attendre la fin de l’exercice pour savoir ce qui va être alloué au Fonds de promotion culturelle. Mais pour 2019, le montant des soutiens est estimé à 195 125 000 F CFA. Ce montant, on n’en est bénéficiaire qu’à travers un appel à candidatures deux fois dans l’année. Il faut préciser que ce fonds de promotion culturelle est alloué exclusivement aux membres du BBDA, a t’il expliqué.

Les difficultés rencontrées 

L’une des plus grosses difficultés, c’est la faiblesse de la culture du droit d’auteur. C’était à l’origine un droit européen. Actuellement chez nous, ce n’est pas assez évident, lorsque vous ouvrez votre salon de coiffure et qu’on a une télévision à l’intérieur, et il y a des gens qui viennent, et qu’on vient vous expliquer que c’est de la communication publique. Ce sont des œuvres qui appartiennent à des personnes privées. Ces gens n’ayant pas les moyens de venir recouvrir ces montants, ils ont donné mandat au BBDA de venir le faire à leur place. Donc, pour repartir ces différents montants collectés après. Le propriétaire ne comprendra pas. Ils sont nombreux ceux qui n’arrivent pas à comprendre le système de la gestion collective du BBDA.

Et pour y remédier le DG du BBDA préconise de travailler à l’éveil d’une véritable culture du droit d’auteur. Voilà pourquoi l’accent est mis sur les activités de sensibilisation. D’où la rentrée du droit d’auteur. C’est une plateforme qui permet d’avoir toutes les parties prenantes, notamment les titulaires de droit et des utilisateurs afin de discuter des équations liées à la question du droit d’auteur. Au cours de l’année 2019, nous avons travailler à accroître la sensibilisation. Toutes choses qui nous a permis d’avoir de bons résultats, s’est réjouie Mr Bara.

Les perpectives pour 2020

Pour nous, en 2020, c’est déjà de travailler à vulgariser l’adoption de la nouvelle loi car une chose est de voter une loi, et une autre c’est de faire en sorte que les premiers bénéficiaires sachent les différents articles qui meublent cette loi. Avec le service communication, nous pensons à une stratégie qui va faciliter dans un langage accessible à la majorité des titulaires de droit, le contenu de cette loi ainsi que ces décrets d’application qui est quand même avant gardiste. Le but c’est de travailler à améliorer l’arsenal juridique et surtout à une assimilation de cet arsenal juridique par les premiers bénéficiaires. Nous allons également poursuivre la sensibilisation pour tendre vers une véritable culture du droit d’auteur. Vous savez, sous nos cieux, nous ne faisons pas une corrélation entre le droit d’auteur et les industries culturelles créatives alors qu’en réalité le droit d’auteur constitue l’épine dorsale des industries culturelles. 

Un autre défis à relever en 2020, c’est de travailler à ce que le projet filière musique qui a été adopté par l’OMPI qui prends en compte le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Sénégal soit très bénéfique aux acteurs de la filière musique. Les acteurs de la musique sont les plus nombreux dans nos bureaux de droit d’auteur. Ce sont eux aussi qui se plaignent, et c’est normal. Il faut travailler à ce que cette solution puisse quand même, un tant soit peu, résoudre certains problèmes de cette filière. Notamment par la structuration des corps du métier, par l’utilisation judicieuse des droits de propriété littéraire et artistique à des fins de création, de production, de diffusion. Il faut aussi une articulation judicieuse entre les bureaux de droits d’auteur et les organismes de régulation. 

Au Burkina, c’est le Conseil supérieur de la communication. Il est assigné à ces organismes, des missions de promotion culturelle qui sont assorties de quotas pour des œuvres d’expression nationale, sous-régionale et internationale. L’imprécision souvent du champ des œuvres d’expression nationale fait qu’il n’y a pas une véritable application de ces quotas. Il faut travailler à ces que ces régulateurs accompagnent les bureaux de droit d’auteur pour que les œuvres d’expression nationale puissent bénéficier d’une véritable promotion et de valorisation dans nos pays respectifs afin que les titulaires des droits puissent avoir des droits conséquents, a t’il expliqué.

Tout en présentant ses sincères condoléances aux familles éplorées par les événements liés au terrorisme, le DG du BBDA, a l’orée de l’année 2020, souhaite que ces événements entrent dans un passé. « Je souhaite que l’année 2020 soit une année de stabilité pour le Burkina Faso, afin que nous puissions relever les défis du développement.. », a t’il indiqué tout en adressant également un message à ceux qui colorent la carte du Burkina en rouge; « la meilleure de répondre à ceux qui colorent le Burkina en rouge, c’est de montrer les actes positifs du Burkina, en mettant en avant des sites métallurgiques, les innombrables trophées qui ont été réalisé par nos réalisateurs burkinabé…voilà la vraie couleur du Burkina. Et au niveau du BBDA, nous allons procéder à l’annulation de plusieurs arriérés au niveau des hôtels et des auberges pour qu’en 2020 chacun puisse s’acquitter de sa redevance et continuer sereinement ses activités..», renchérît-il.

Parfait Fabrice SAWADOGO

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